PARIS - François Hollande a annoncé jeudi le maintien en 2014 du budget de la Défense au même niveau qu’en 2013, mettant fin à l’incertitude sur ses intentions qui avait suscité une vive inquiétude à droite comme à gauche, chez les militaires et les industriels du secteur.
Selon le chef de l’Etat, le budget défense d’environ 31 milliards d’euros annuels devrait être reconduit durant toute la durée de la prochaine Loi de programmation militaire (LPM) qui couvrira la période 2014-2019.
"Nous dépenserons en 2014 exactement le même montant qu’en 2013. Comme nous avons été bien défendus en 2013, nous serons bien défendus en 2014, et ainsi ce sera la même somme qui sera affectée à l’outil de défense", a-t-il déclaré lors de son intervention télévisée sur France 2.
Le chef de l’Etat à qui l’on demandait ensuite si ce serait le cas jusqu’à la fin de la LPM, en 2019, a simplement répondu : "Oui".
La décision du président Hollande de préserver les crédits de défense survient après plusieurs semaines de mobilisation de responsables politiques, notamment des parlementaires, des milieux militaires et des industriels, qui redoutaient des coupes claires imposées par Bercy.
"Il faut maintenir", a-t-il martelé, en se prononçant pour un effort de défense significatif.
Alors que les derniers arbitrages sur le nouveau Livre blanc doivent encore être rendus, il a livré les grandes orientations de la politique de défense qu’il entend mener pour les années à venir.
Fidèle à sa promesse de campagne, François Hollande, "chef de l’Etat, chef des armées", est resté ferme sur le maintien de la force de dissuasion nucléaire. "C’est notre garantie, c’est notre protection, il faut la conserver et même la moderniser", a-t-il souligné.
"Enfin, on doit protéger notre territoire, parce que, ce qui est un fait hélas que je constate, c’est que les menaces augmentent et que les budgets militaires diminuent", a-t-il poursuivi.
L’hypothèse d’une forte diminution des effectifs de l’armée de terre sur le territoire national avait été évoquée dans le cadre de la politique d’économie pour redresser les finances publiques.
L’engagement du président de la République semble écarter des coupes trop radicales, même si les armées ne devraient pas échapper à de nouvelles restructurations.
"Autonomie de décision, protection du territoire, dissuasion, il faut maintenir", a-t-il affirmé.
Le président a par ailleurs rendu hommage aux soldats français au Mali, qui a-t-il dit ne seront "plus que 2.000 en juillet", contre 4.000 actuellement. Tirant les leçons de la rapidité d’intervention des armées, le 11 janvier, aux premières heures de l’opération militaire, il a prévenu que la France aurait "toujours des forces prépositionnées pour intervenir si c’était nécessaire".
L’opération au Mali et l’instabilité dans la zone sahélienne plaidaient pour le maintien de bases françaises en Afrique. Un continent qui avait au contraire été négligé lors de l’élaboration du précédent Livre blanc, en 2008.
Le chef de l’Etat s’est également dit "en admiration" devant l’attitude "exemplaire" des soldats français engagés au Mali dont le retrait débutera, a-t-il confirmé, fin avril.
Après la publication du Livre blanc, qui fixera les priorités stratégiques de la France, attendue fin avril, la LPM doit être discutée à l’automne au Parlement.