A Goundam s’est tenu la semaine dernière, un atelier de deux jours sur le programme cadre de la restauration et du développement de l’Office de mise en valeur du système Faguibine (OMVF). Présidée par le gouverneur de la Région de Tombouctou, la rencontre a enregistré la présence du conseiller aux affaires juridiques, d’une conseillère spéciale, des chefs des services régionaux et locaux, des représentants de la société civile, des partenaires au développement, des chefs coutumiers et religieux, des forces armées et de sécurité, les maires des communes couvertes par l’Office. La rencontre s’est déroulée dans la salle de conférence du centre multifonctionnel des femmes de Goundam.
Après les mots de bienvenue du 3è adjoint au maire, Hammadoun Diaouré, le directeur général de l’Office Abacar Alzouma Maïga a, dans son intervention, loué la volonté inébranlable des plus hautes autorités du pays à travers le ministère de l’Agriculture, d’accompagner les communautés dans leurs efforts de développement par le biais de ce programme cadre pour le bonheur des populations.
Le gouverneur de la Région de Tombouctou, Koïna Ag Mohamed a fait remarquer que cette rencontre permettra de partager avec l’ensemble des acteurs et actrices concernés l’esprit et la portée du Programme cadre pour la restauration et le développement du Système Faguibine. Elle vise à prioriser de façon consensuelle les axes d’interventions en fonction des défis et enjeux et des moyens financiers disponibles, à sécuriser et renforcer les bases de vie du programme par une forte implication et responsabilisation de l’ensemble des acteurs stratégiques concernés à savoir la société civile, les organisations non gouvernementales, les collectivités territoriales, l’Etat et ses services techniques centraux et déconcentrés, les promoteurs économiques et les partenaires techniques et financiers.
Il a apprécié et salué l’action des partenaires techniques et financiers, notamment le royaume de Norvège et le PNUD pour leurs implications dans des actions de développement en vue d’atténuer les souffrances des populations vulnérables.
Au cours des travaux, le directeur général de l’Office a fait savoir que le programme cadre de la restauration et du développement du système Faguibine est un vaste programme qui concerne les humains, le bétail, la nature, le climat, entre autres. Pour son exécution correcte, il faudra plus 44 milliards Fcfa pour lequel seulement 37% sont mobilisés. Les participants qui connaissent bien le bien-fondé et l’importance des lacs du Faguibine, ont recommandé la mise en œuvre rapide des accords de paix issus du processus d’Alger, une paix sans laquelle tout effort de développement sera vain, le retour effectif de la direction de l’OMVF.
Ils ont souhaité la sécurisation du matériel appartenant à l’Office par les Famas, la relecture des textes du conseil d’administration pour une meilleure représentativité des élus, la création d’un comité de mise en œuvre du programme cadre, la construction d’un centre de formation agro-sylvo-pastoral. La problématique de la mise en eau du Faguibine, constitue depuis toujours une préoccupation majeure autant pour les communautés riveraines du Système (environ 20 communes relevant des Cercles de Goundam, Tombouctou, et Diré) que pour les hautes autorités et les partenaires au développement.
C’est pour cette raison qu’en février dernier, une forte délégation du ministère de l’Agriculture a organisé une visite de travail avec les exploitants du Faguibine, les chefs coutumiers, les élus des communes de Bintagoungou et Goundam. Dans cette délégation, on notait la présence de Mbaranga Gasarabwe, des représentants des partenaires techniques et financiers du gouvernement norvégien, du Programme des nations unies pour l’environnement (PNUE), du Programme des nations unies pour le développement (PNUD), du Programme alimentaire mondial. Ces échanges avec les bénéficiaires ont convaincu et touché la sensibilité des visiteurs qui ont promis une réponse positive pour appuyer le financement de ce nouveau programme de plus 44 milliards de Fcfa.
Les spécialistes en agronomie sont unanimes pour reconnaître que les terres des lacs interconnectés du Faguibine sont d’une fertilité hors pair. Elles ne demandent qu’à être arrosées et la production est garantie et la qualité est à 100% biologique. Car, elles ne nécessitent aucun apport de fertilisant chimique. Ce qui est pratiquement unique dans notre pays.
Almahady A. TOURÉ et Moulaye SAYAH
AMAP-Goudam et
Tombouctou