Dimanche dernier, malgré la forte pluie qui s’est abattue sur Bamako, les militants du Rassemblement Pour le Développement du Mali (RpDM) ont pris d’assaut le siège du parti à l’Hippodrome, pour présenter leurs vœux au Dr Cheick Modibo Diarra, président du parti, à l’occasion de la fête de l’Aïd El Fitr. Pour la circonstance, les membres de la direction, les maires, les conseillers du parti et des militants de l’extérieur, précisément de l’Espagne ont répondu à l’appel du bureau politique national.
Dr Diarra a mis à profit cet événement devenu une tradition pour échanger avec ses troupes sur la vie du parti, fondé sur le principe de « faire la politique autrement » et donner de nouvelles orientations à suivre dans la réalisation de leurs ambitions pour le Mali. Actualité politique oblige, l’homme de la NAZA n’est pas parti par quatre chemins pour donner sa position par rapport au processus de révision constitutionnelle en cours. Le navigateur interplanétaire est dans le camp du « non au referendum ». A la différence des autres, il ne s’est pas attaqué au contenu du projet. Son refus est d’ordre prioritaire. Il a estimé que la priorité des priorités du Mali doit être la restauration de l’intégrité territoriale, gage de la souveraineté nationale et de l’indépendance. Autrement dit, la sécurité avant tout, en vue de permettre à tous les citoyens de se sentir libre pour exprimer leur opinion. Auparavant, à l’entame de son intervention, il a décidé de balayer d’un revers de la main les contrevérités et calomnies qui surchauffaient les esprits des militants : « En voulant cacher leur incompétence, des politiciens sont en train de vilipender mon nom. Ils font croire déjà que j’ai pris ma retraite politique. C’est faux. Je ne peux pas me retirer de la politique surtout dans le contexte actuel de notre pays. Tant qu’on continuera à acheter la conscience des gens avec l’argent, je ferai la politique pour dénoncer cette pratique et sauver mon pays. Ces mêmes menteurs m’accusent de faire endetter le pays pour assurer son bon fonctionnement pendant la transition. Tout ça est faux. Sinon, ils n’ont qu’à le prouver ».
Déplorant la situation actuelle dans laquelle se trouve le Mali, il a déclaré que : «Nous avions réussi à faire sortir le Mali du gouffre pendant la transition. Le pays était fragile. Il revenait aux nouvelles autorités de maintenir cet élan pour remettre petit à petit ce pays de nouveau sur ses jambes contre les prédateurs qui ne cessaient de roder autour de lui. Hélas, on n’a pas mis l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. Le népotisme, le clientélisme, le favoritisme et la démagogie ont eu raison du travail bien fait, la transparence et l’intégrité humaine ». Le Mali souffre de la mauvaise gouvernance : « Il y a des Maliens compétents capables de faire sortir le Mali de cette crise qui perdure. Malheureusement, ces derniers sont exclus, parce qu’ils ne font pas partie de la famille ».
Selon lui, ceux qui soutiennent la nécessité de la révision n’ont pas tort. Cependant, Cheick a estimé que le moment n’est pas opportun. A en croire, l’ancien PM de pleins pouvoirs, les conditions ne sont pas réunies. A ce titre, il pense que, si on respecte les gens, il faut d’abord recouvrer l’intégrité du territoire avant de songer à une si telle importante opération d’envergure nationale. Il a ensuite déclaré que « si on ne se respecte pas entre nous d’abord, personne ne nous fera confiance. C’est pour ces raisons, il a appelé ses troupes à rejeter purement et simplement le projet de révision constitutionnelle : « Allez-y dire à vos proches, amis et collaborateurs que nous rejetons la révision constitutionnelle à l’état actuel, puisque le peuple malien n’a pas été respecté.
Invité, le représentant du chef de quartier de l’Hippodrome, a souhaité la bienvenue à tous avant de porter à la connaissance des cadres du RpDM les difficultés majeures auxquels sa population est confrontée. Ces préoccupations ont trait à l’insécurité, le chômage des jeunes, le manque d’eau potable. Toutefois, il a réitéré son engagement à soutenir les actions du Dr Cheick Diarra pour donner un nouveau visage au Mali.
Après l’intervention du président de la section II RpDM, le secrétaire général du parti, Fadaman Keïta, ovationné par les militants pour son dynamisme, a indiqué que Cheick Modibo demeure la solution pour sortir le Mali de l’ornière. « Nous n’avons pas besoin de faire d’éloges sur le président de notre parti. Les Maliens connaissent sa valeur. Nous continuerons le combat pour le développement du Mali avec détermination et loyauté », a déclaré le secrétaire général du RpDM. Souhaitant longue vie au président, il a invité les militants à la vigilance et à rester mobiliser derrière les mots d’ordre du parti.
La présidente du mouvement national des femmes du RpDM, Mme Rachelle Diassana, a transmis les messages de félicitations de ses sœurs au président Diarra, pour son sens élevé du patriotisme. A ses dires, aucun pays ne peut se développer sans les femmes. C’est pourquoi, elle a engagé les femmes du parti à se mobiliser pour maintenir le cap autour de Cheick.
Suivra l’allocution du président de la Coordination RpDM du District, M’Pè Diarra. Lequel a invité les autres coordinations régionales à la mobilisation. Après cette intervention, tour à tour, les représentants des délégations régionales ont présenté leurs vœux et partager avec les uns et les autres leur vision sur le parti.
Jean Goïta