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Légalisation du mariage homosexuel au Mali: l’intox ne passera pas !
Publié le vendredi 7 juillet 2017  |  Info Matin
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© aBamako.com par Momo
Point de presse du collectif pour la Défense de la République
Bamako, le 23 octobre 2014 au carrefour des jeunes. Le CDR, lors d` un point de presse, a demandé que justice soit faite sur l’affaire de surfacturation sur les achats de l’avion présidentiel et des équipements militaires.
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Suite à notre article intitulé « constitutionnalisation de l’homosexualité : le gros mensonge » paru dans notre édition N° 6035 du mardi 4 juillet 2017, nous avons été doublement surprises de la part de certains partisans du camp du « NON » qui avaient cru à cette affabulation.

Première surprise : certains irréductibles réfractaires à tout ce qui vient du président IBK nous ont dit être très déçus d’avoir été bernés par des gens en qui ils avaient cru aveuglement sur cette affaire de mariage homosexuel. Désormais, ils se proposent de jauger tous les slogans avant de s’embarquer dans quelle que « imposture de pseudo-intellectuels ».
Seconde surprise : d’autres partisans du NON, au contraire, continuent d’affirmer avec force ignorance, que l’homosexualité est bel et bien une imposition de l’Union africaine en vertu de la Charte des droits de l’Homme et des peuples. Pour disent-ils nous en convaincre, ils nous renvoient à la « Résolution sur la protection contre la violence et d’autres violations des droits humains de personnes sur la base de leur identité ou orientation sexuelle réelle ou supposée ». Une résolution qui, selon eux, implique la légalisation de l’homosexualité sur le Continent.

Aux premiers, il faut simplement rappeler le Venia dignus error is humanus de Tite-Live (« chaque erreur humaine mérite le pardon »). Aux autres, rappelons la conviction de Cicéron : is Cuiusvis errare : insipientis nullius nisi, in errore perseverare (« C’est le propre de l’homme de se tromper ; seul l’insensé persiste dans son erreur. » En effet, pour paraphraser Saint Augustin qui disait dans ses Sermons (164, 14) : Humanum fuit errare, diabolicum est per animositatem in errore manere (« L’erreur est humaine, mais persister dans l’erreur par arrogance, c’est diabolique »), nous disons : l’erreur est humaine, l’entêtement dans l’erreur par ignorance est déplorable.

Il faut déplorer, en effet, la culture sinon la mauvaise foi de ceux qui brandissent cette énormité dans un contexte africain où la foi est la chose la plus largement partagée. Ceux qui l’ont avancé savent qu’ils l’ont fait par populisme et pour raisons subversives inavouables. Tous les arguments qu’ils ont avancés jusqu’ici ne sont que circulaires pour ne pas dire simplement mensongers.
Ils ont dit que si on vote la loi constitutionnelle, cela aboutira à l’homosexualité au Mali. C’est faux. Nulle part dans la loi constitutionnelle, il n’existe une telle monstruosité.
Ils ont dit que « si ». Le préambule de la loi constitutionnelle fait référence à la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples. Et que cette Charte impose aux États membres de légaliser l’homosexualité. C’est faux. Car nulle part dans la Charte, il n’est fait mention de mariage, d’union entre personne à plus forte raison de mariage gay.
Au contraire. La Charte a été ratifiée par tous les États africains y compris les pays musulmans.
À court d’argument, ils nous renvoient aujourd’hui à la « résolution sur la protection contre la violence et d’autres violations des droits humains de personnes sur la base de leur identité ou orientation sexuelle réelle ou supposée ». Que dit cette résolution adoptée par la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples lors sa 55e Session ordinaire tenue du 28 avril au 12 mai 2014 à Luanda (Angola) ?
Nous vous proposons in extenso le texte de la résolution :
« La Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (la Commission), réunie en sa 55e Session ordinaire tenue du 28 avril au 12 mai 2014, à Luanda, Angola ;
Rappelant l’Article 2 de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples (la Charte africaine) qui interdit la discrimination sur la base notamment de la race, de l’ethnie, de la couleur, du sexe, de la langue, de la religion, de l’opinion politique ou de toute autre opinion, de l’origine nationale ou sociale, de la fortune de la naissance ou de toute autre situation ;
Rappelant, en outre, l’Article 3 de la Charte africaine qui stipule que toutes les personnes bénéficient d’une totale égalité devant la loi ;
Notant que les Articles 4 et 5 de la Charte africaine disposent que tout être humain a droit au respect de sa vie et à l’intégrité physique et morale de sa personne et que la torture physique ou morale, et les peines ou les traitements cruels, inhumains ou dégradants, sont interdits ;
Vivement préoccupée par les actes de violence et autres violations des droits humains qui continuent d’être commis contre des personnes dans plusieurs parties de l’Afrique du fait de leur identité ou orientation sexuelle réelle ou supposée ;
Notant que de telles violences comprennent le « viol correctif », les agressions physiques, la torture, le meurtre, les arrestations arbitraires, les détentions, les exécutions extrajudiciaires, les disparitions forcées, l’extorsion et le chantage ;
Également préoccupée par les cas de violence et les violations des droits de l’homme commises par les acteurs étatiques et non étatiques et ciblant les défenseurs des droits de l’homme et les organisations de la société civile intervenant sur les questions de l’orientation sexuelle ou de l’identité sexuelle en Afrique ;
Profondément préoccupée par l’incapacité des organes d’application de la loi à enquêter avec diligence et à poursuivre les auteurs de violence et d’autres violations des droits humains ciblant des personnes sur la base de leur identité ou orientation sexuelle réelle ou supposée ;
1. Condamne la violence croissante et les autres violations des droits de l’homme, notamment l’assassinat, le viol, l’agression, la détention arbitraire et d’autres formes de persécution de personnes sur la base de leur identité ou orientation sexuelle réelle ou supposée ;
2. Condamne spécifiquement les attaques systématiques perpétrées par des acteurs étatiques et non étatiques contre des personnes sur la base de leur identité ou orientation sexuelle réelle ou supposée ;
3.Invite les États parties à s’assurer que les défenseurs des droits de l’homme exercent leurs activités dans un environnement propice exempt de stigmatisation, de représailles ou de poursuites pénales en raison de leurs activités de défense des droits de l’homme y compris les droits des minorités sexuelles ; et
4. Prie instamment les États de mettre un terme aux actes de violation et d’abus, qu’ils soient commis par des acteurs étatiques ou non étatiques, notamment en promulguant et en appliquant effectivement des lois appropriées interdisant et sanctionnant toutes les formes de violence, y compris celles ciblant des personnes sur la base de leur identité ou orientation sexuelle réelle ou supposée, en garantissant une enquête appropriée et la poursuite diligente des auteurs, ainsi que des procédures judiciaires adaptées aux besoins des victimes.
Adoptée lors de la 55e Session ordinaire de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples tenue du 28 avril au 12 mai 2014, à Luanda, Angola »

À la lecture de cette résolution, il ressort clairement que si la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples fait référence et c’est en toute logique à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, nulle part elle ne suggère encore moins ne recommande une quelconque légalisation du mariage homosexuel.

Après les constats et les condamnations, la Commission préconise deux choses :
La première porte sur des mesures de protection en faveur des défenseurs des droits de l’Homme y compris ceux qui défendent les homosexuels. Pour ce faire, la commission invite les États africains à assurer aux défenseurs des droits de l’homme, notamment lorsqu’ils défendent les homosexuels, un environnement sûr et exempt de stigmatisation, de persécution, de représailles ou même de poursuites.


La deuxième porte sur la cessation des violences faites aux homosexuels. Ce qui est conforme à la charte africaine des droits de l’homme et des peuples qui « interdit la discrimination sur la base notamment de la race, de l’ethnie, de la couleur, du sexe, de la langue, de la religion, de l’opinion politique ou de toute autre opinion, de l’origine nationale ou sociale, de la fortune de la naissance ou de toute autre situation ».

Puisque la non-discrimination est un principe contraignant, c’est donc logiquement que la Commission dans cette résolution demande aux États africains qui ont ratifié la Charte de « mettre un terme aux actes de violation et d’abus, qu’ils soient commis par des acteurs étatiques ou non étatiques ». Comment ? La Commission propose d’adopter et d’appliquer des lois qui interdisent et sanctionnent les violences faites notamment aux « personnes sur la base de leur identité ou orientation sexuelle réelle ou supposée ».

Il s’agit de faire des lois pour interdire les violences contre les gays et non de faire des lois pour leur permettre de se marier à leur guise. Rien de plus, rien de moins.
Nulle part dans cette résolution, la Commission des droits de l’homme et des peuples n’a suggéré encore moins imposé aux États signataires de la Charte d’adopter des lois pour reconnaître les mariages homosexuels.

Donc, cette résolution n’est pas opérante. Il faut se mettre à l’évidence que c’est une bourde et une affabulation balancée de manière populiste qu’on s’accroche contre le bon sens à faire passer comme une vérité. Nous persistons et signons que c’est faux et archi-faux !

Par CHISTELLE KONE

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