L’opposition malienne jubile. Elle est satisfaite des réserves et des observations formulées par la Cour Constitutionnelle sur le projet de révision de la Constitution. Une première victoire selon elle qui en appelle une autre à venir : obtenir l'abandon du projet. Elle maintient que l'absence de l'administration dans plusieurs régions du pays justifie l’application de l'article 118.
Suite à l'arrêt de la Cour, le gouvernement et l'opposition ont animé chacun de son côté entre jeudi 6 et vendredi 7 juillet 2017 des conférences de presse pour se prononcer sur le délibéré de la Cour constitutionnelle rendu public dans la soirée du mardi 5 juillet.
Bien que déboutée par la Cour sur l'inconstitutionnalité du référendum, l'opposition continue toujours de soutenir que la souveraineté du pays est menacée dans plusieurs localités du Nord et du Centre. Selon elle, il n'existe aucun élu du peuple ni aucun représentant de l’État dans ces régions. C'est pourquoi le groupe parlementaire VRD continue d’exiger le retrait du projet et l'abandon du référendum tout en se disant satisfait que la Cour demande une seconde lecture du projet de révision de la Constitution.
Dans sa décision en effet, la Cour reconnaît que le pays connaît une insécurité « résiduelle », mais l’ « intégrité territoriale » n’est pas selon elle en jeu. La Cour souligne que cette « notion d’intégrité territoriale » s’entend comme « l’entièreté » d’une entité territoriale dans ses rapports avec les autres et qu’elle relève donc du « droit international public » et non du droit interne.
Face à la presse, Mody Ndiaye, président du groupe parlementaire VRD (Vigilance républicaine et Démocratie) , crie pourtant victoire. La satisfaction de l'opposition parlementaire est justifiée par les réserves et observations de la Cour, lesquelles obligent le gouvernement à revoir sa copie. Un essai que l'opposition va s’employer à transformer et contraindre « par tous les moyens légaux » le gouvernement à « retirer purement et simplement » le projet et renoncer au référendum.
Mody Ndiaye :
Du côté du gouvernement, c’est un ouf de soulagement dès lors que la constitutionnalité du projet n’est pas remise en cause. Le ministre des Droits de l'Homme et de la Réforme de l’État assure toutefois que les réserves formulées seront réexaminées par le Parlement avant le référendum. Après avoir corrigé ce qui doit l’être, et une fois adoptée la nouvelle mouture, une nouvelle date sera fixée pour la tenue du référendum. Me Kassoum Tapo: