La Cour constitutionnelle par son Arrêt n° 01 – 128 du 12 Décembre 2001 déclarait la loi portant révision de la Constitution du 25 Février 1992 telle que publiée au Journal Officiel spécial n°5 du 18 Octobre 2001 inconstitutionnelle ; le texte publié étant différent de celui voté par les députés. Voilà l’épouse de l’auteur d’un tel ‘’banditisme juridique’’, Adam BA KONARE, qui s’érige à donneuse de leçon à IBK dont le texte à lui n’est pas passé à la trappe.
A l’INTOX d’une ringarde nostalgique du pouvoir, nous opposons la DESINTOX.
Lisez les croustillantes PEPITES de la semaine.
L’impertinente
INTOX
Dans une lettre ouverte adressée au Président de la République, l’ex-première dame, Adam BA KONARE, fait savoir : « Je vois là, Monsieur le Président, un moment crucial de votre mandat, et peut-être de l’histoire du Mali, et c’est parce que j’y vois un moment crucial que je me résous à prendre ma plume ».
DESINTOX
Vous auriez été mieux inspirée de continuer sur votre ligne de conduite qui était de retenue, non pas seulement par rapport à l’exercice du pouvoir d’IBK, mais également par rapport à la vie de la Nation parce que votre couple a un lourd passif. L’ex-première dame rate ainsi une belle occasion de fermer sa clapette. Moment crucial de l’histoire du Mali ? Mon œil ! Il y a eu combien de moments cruciaux dans ce pays depuis que le couple KONARE a libéré Koulouba ? Où était cette citoyenne modèle quand la SANOGO Band tripatouillait la Constitution du 25 Février 1992 au profit d’un ‘’Acte fondamental de l’État du Mali’’ ? Qu’a-t-elle fait pour son pays quand les 2/3 du territoire national étaient occupés ? Qu’a-t-elle fait pour promouvoir la paix et la réconciliation nationale ? Absolument rien. Et voilà qu’elle sort du bois pour parler de prendre la plume. Exactement ce qu’on reprochait aux poètes : des rêveurs. Tout le monde a une plume pour s’en servir ; mais l’heure est à l’action.
Que madame l’historienne excuse du peu, mais il va falloir écrire l’histoire du Mali sans elle et tous ceux qui rient pendant que Rome brûle.
Le pharisaïsme
INTOX
« Le grand péril qui se profile à l’horizon proche avec la création d’un front anticontestataire composé de partisans du Oui à la constitution, vos partisans, c’est le risque de fracture entre deux groupes de citoyens ».
DESINTOX
Ainsi quand des gens prennent la rue, ferment la porte à toute discussion et cherchent à imposer leurs vues à l’État, il n’y a aucun péril. Parce qu’ils ont fait une démonstration de force un certain 17 juin. Parce qu’eux sont plus Maliens que les autres et qu’ils sont les seuls à avoir le droit d’user de leur liberté. Quand ils disent ‘’NON’’, point barre, il n’y aucun péril. Quand d’autres disent ‘’OUI’’, il y a grand péril. C’est quoi cette histoire venant de la tendre épouse de celui que l’on a présenté comme le plus grand démocrate ? Pour rappel, c’est la pluralité qui fait la démocratie. Mais quand on a pris un parti, on le défend contre l’autre, forcément.
Le front anticontestataire, des partisans du Président de la République ? Ça manque de rigueur intellectuelle, chère professeure. Parce que les anticontestataires peuvent être simplement des partisans de la révision constitutionnelle, qui sont convaincus de la nécessité de cette révision. Ils peuvent n’avoir rien à voir avec le Président IBK.
L’ex-PM Moussa MARA disait dans sa dernière contribution : ‘’nous devons tous nous investir, soutien ou opposant au projet, à expliquer à nos compatriotes que le referendum est pour ou contre la révision constitutionnelle, mais pas pour ou contre le président IBK ! Cette situation est malsaine et pollue l’atmosphère. Il ne faut pas confondre, ni faire d’amalgames, ou encore anticiper la campagne de l’élection de 2018 en cette année 2017. Chaque chose en son temps !’’
L’ex-PM Moussa MARA disait dans sa dernière contribution : ‘’nous devons tous nous investir, soutien ou opposant au projet, à expliquer à nos compatriotes que le referendum est pour ou contre la révision constitutionnelle, mais pas pour ou contre le président IBK ! Cette situation est malsaine et pollue l’atmosphère. Il ne faut pas confondre, ni faire d’amalgames, ou encore anticiper la campagne de l’élection de 2018 en cette année 2017. Chaque chose en son temps !’’
La fracture entre deux groupes, celui du ‘’OUI’’ et celui du ‘’NON’’ ? Mais où est le problème ? N’est-ce pas cela le charme de la démocratie où on n’est pas obligé d’avoir les mêmes avis ? Ce n’est pas parce qu’untel ne partage pas mon point de vue qu’il est mon ennemi ! Ce n’est pas cela la perception de la démocratie. Et de grâce, il faut arrêter de présenter la diversité comme un épouvantail.
L’épouvantail
INTOX
« La constitution de 1992 est directement sortie des entrailles ensanglantées de la révolution de 1991 ; elle a été rédigée en lettres de sang ».
DESINTOX
Encore les martyrs, les morts à la rescousse des vivants qui ont déshonoré leur mémoire, rendu vain leur sacrifice. Parce que ce qu’ils voulaient, c’était une société plus juste où chacun à sa place ; pas une société de prébendiers, d’affairistes sans foi ni loi, de corrompue et de corruptrice. Beaucoup de ceux qui agitent la révolution comme un épouvantail n’en sont pas dignes. Écrite en lettres de sang ? Oui, il y a eu du sang versé, beaucoup même. Hélas ! Mais ceux qui ont vu leurs camarades fauchés par les balles, en 1991, n’ont pas réussi à se surpasser en conférant le caractère sacré qu’on voudrait donner à cette Constitution du 25 Février 1992 que la très célèbre ex-première dame voudrait lui donner 25 ans après. En tant qu’historienne, elle peut nous rafraîchir la mémoire en nous disant quel est le pourcentage de Maliens qui ont voté ‘’OUI’’ au référendum ? Peut-être que OUI, mais la réponse ne servirait pas son projet machiavélique. Et pour cause, c’est avec moins de 43% que cette Constitution qui fonde la 3e République a été adoptée par les électeurs inscrits sur les listes électorales, à l’issue du référendum constitutionnel du 12 janvier 1992. Attention donc à la manipulation de l’histoire. Cette Constitution du 25 Février, malgré la soif de liberté qui l’a sous-tendue, n’a pas récolté la moyenne des 50% ; encore moins qu’elle a fait l’objet d’un plébiscite. Et pourquoi cette Constitution ne devrait-elle pas être révisée 25 ans après son adoption ? Les disciples Opposants ont eux-mêmes reconnu que la Constitution n’est pas intangible. Dans une interview exclusive accordée à Roland KLOHI, Tiébilé DRAME argumentait : « Car comme la Constitution adoptée par le peuple souverain du Mali en 1992, l’Accord d’Alger ne saurait être ni le Saint Coran, ni la Sainte Bible. D’ailleurs, il a prévu les conditions de sa relecture et de son éventuelle révision ».
La forfaiture
INTOX
« Ne voyez pas sujet de fâcherie, Monsieur le Président, lorsque l’on argue que le nouveau projet renforce les pouvoirs du président ».
DESINTOX
OK ! Les pouvoirs du Président de la République sont renforcés. Mais, le Mali n’est ni le premier ni le dernier des pays sur cette terre des hommes où un Président dispose des pouvoirs auxquels l’ex-première dame fait référence. L’ex-première dame le sait très bien. Elle sait aussi bien que tout le monde que le pouvoir en soi n’est pas dangereux, mais l’usage qu’on en fait. Présumer d’un mauvais usage équivaut à un procès d’intention. Au demeurant, il faut faire la part entre les pouvoirs propres du Président de la République et ceux qui ne le sont pas. Mais pour avoir arpenté les travées de Koulouba, l’ex-première dame est la mieux placée pour le savoir. Mauvaise foi quand tu nous tiens !
Pour ce qui est de la ‘’fâcherie’’ qui est une autre insinuation, la professeure qui manipule ses étudiants peut se mettre à l’aide, parce qu’à ce qu’on sache le Président de la République n’est ni un démiurge ni un père Fouettard. Il mérite juste le respect dû à son rang et à sa dignité.
La pernicieuse
INTOX
« Cette dépendance collective est une sorte de dictature, insidieuse (…) »
DESINTOX
Ce qui est insidieux, c’est la faculté inouïe de la très honorable ex-première dame de transformer une vue de l’esprit en évidence. Pendant qu’on crée un Sénat pour assurer une représentation des légitimités traditionnelles, des représentants de la société civile, des femmes et des jeunes, dans le débat national ; quand on fait le choix irréversible de la régionalisation, voilà quelqu’un qui parle de dépense collective vis-à-vis de l’administration. C’est ahurissant ! C’est à croire qu’elle vit sur une autre planète que la nôtre.
Madame l’ancienne première dame qui a décidé de dégainer, dans la foulée de la visite de MACRON dans notre pays, un MACRON à qui elle a également adressé une lettre ouverte (notez bien que la coïncidence est troublante), a-t-elle vraiment lu l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger ? C’est la question que l’on était en droit de se poser, mais vainement puisqu’il n’y a aucun mystère sur le dessein de tronquer les faits, de substituer à une décentralisation poussée ou régionalisation une dictature.
La lunatique
INTOX
« Monsieur le Président, je ne suis sur aucun registre : ni le registre du Oui ni celui du Non ».
DESINTOX
Foutaise ! Toute la lettre n’est qu’un argumentaire poussif à but dissuasif quant à la poursuite du processus référendaire en cours. Du début à la fin, nulle part on ne trouve trace d’un développement en faveur de la révision. Ce qui est affligeant de la part d’un intellectuel qui ne se donne même pas la peine d’une précaution élémentaire d’embrasser un dualisme. Parce que dans toute chose, il y a une part de bien et de mal. Mai, emportée par son élan dévastateur, l’historienne nationale n’a pas résisté au travers de la pensée manichéenne.
Pis, celle qui semble se rappeler au bon souvenir des Maliens et du pouvoir dans l’espoir de quelques strapontins dans un organisme international, manque le courage de s’assumer. Franchement, c’est une insulte à l’intelligence ; parce que même si tous les Maliens ne sont pas des professeurs comme elle, ils ont tout de même de la jugeote, ils sont capables de comprendre ce qu’ils lisent. Mais, bon ! Un marionnettiste ne sera qu’un marionnettiste, même si elle semble oublier que nous ne sommes pas tous des guignols.
L’envoûteuse
INTOX
« Donnez-vous le temps de ratisser large à travers de vraies concertations, de grandes assises nationales ».
DESINTOX
Enfin le voile tombe ! On le savait, les bêlements assourdissants du Bélier en chef n’étaient que l’écho retentissant des intrigues de la belle-mère nationale. Tiébilé ne rate aucune occasion pour remettre au goût du jour la nécessité de ‘’concertation’’, ‘’d’assises nationales’’ au point qu’il en est obnubilé. Ainsi, le Bélier en chef, comme tout bélier, est allégrement manipulé par une vieille intrigante qui se terre, mais dont le bruit du silence est à la hauteur de l’obédience de ses relais, avec en tête le beau-fils national qui a depuis belle lurette perdu ses facultés cognitives s’en remettant aux directives de la reine mère certainement nostalgique des paillettes et strass de Koulouba, de tous ses obligés qui ne se bousculaient plus au portillon.
Le Bélier en chef, en bon bélier fonce tête baissée dans la mêlée pour un combat qu’il ne mène que par procuration.
Il y’a-t-il d’autres béliers dans le rang des militants anti-constitution ? Il serait plus judicieux de les appeler par leur nom d’Abeille solitaire. Une certaine Salama qui préside la Plateforme ‘’An tè an bana. Touche pas à ma Constitution’’ est la figure emblématique de cette Abeille solitaire qui défend jusqu’au bout le beefsteak arraché de ses mandibules accrocheuses.
Ainsi, dans cet embrouillamini, chacun mène son combat. Pour la très, très honorable ex-première dame, c’est le duel à mort avec l’ancien Premier ministre qui ne devait en aucun cas devenir Président de la République.
Pour l’Amazone déchue, c’est la rage d’une vengeance.
L’écrasante majorité des manifestants n’a rien à voir avec ces querelles de personnes et d’intérêts strictement personnels. Pourtant elle est aux avant-postes pour servir une cause qui lui est, en réalité, totalement étrangère.
Les vraies concertations ? Voici la réplique de MARA : ‘’l’opposition politique confond concertation et acceptation de ses desiderata. Dans le processus de révision, ses leaders ont été conviés par la commission de loi de l’Assemblée nationale pour présenter leurs observations sur le projet. Cette commission a écouté plus d’une centaine de responsables politiques et de la société civile, d’anciens Premiers ministres et ministres, des groupes armés… Elle s’est rendue sur le terrain et a écouté les positions des représentants des populations. Pendant les débats à l’Assemblée, la plupart des amendements de l’opposition (37 sur 43 soit plus de 85%) comme ceux de la majorité ont été intégrés dans le texte dont la mouture finale est très éloignée de son avant-projet. Auparavant, le comité d’experts commis pour la préparation de l’avant-projet de révision de la Constitution avait auditionné plusieurs dizaines de cadres et responsables de notre pays. Ce processus de révision aura donc été au moins aussi consensuel que ceux de 2001 et de 2012. Cela est-il suffisant ?’’
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