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Affaire des bérets rouges : A quand la reprise du procès ?
Publié le dimanche 9 juillet 2017  |  mussoya
Procès
© Autre presse
Procès de Amadou Haya Sanogo et ses co-accusés à Sikasso
Bamako, le 30 novembre 2016 Ouverture du Procès de Amadou Haya Sanogo et ses co-accusés à Sikasso
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Vraisemblablement, les parties prenantes au procès d’Amadou Haya Sanogo et 16 co-prévenus, ne sont plus au même niveau d’information. Alors que la défense soutient que l’expertise des corps retrouvés n’a pas été reprise, la partie civile affirme le contraire.
En novembre 2016, comparaissaient devant la Cour d’appel de Bamako – en transport à Sikasso -, Amadou Sanogo, chef de l’ex-junte militaire, et 16 co-prévenus pour « enlèvement et assassinat, complicité d’enlèvement et d’assassinat » de soldats dont les corps ont été retrouvés dans un charnier en 2013. Le procès avait été finalement renvoyé à la prochaine session (en 2017) pour permettre la reprise de l’expertise médicale des corps retrouvés. A-t-elle été faite ou non ? Les informations sont contradictoires. Cependant, toutes les parties affichent leur volonté d’aller «vite au procès».

C’est la défense qui avait soulevé la question de la régularité de l’expertise médicale, estimant que les experts ayant effectué l’analyse médico-légale et les tests ADN « n’avaient pas prêté serment » comme l’exige la loi. Seule exception retenue par la Cour, celle-ci avait alors ordonné la reprise de l’expertise par l’institut « Mérieux ».

Six mois après, les résultats de cette expertise seraient encore attendus, alors qu’elle devait être effectuée dans les quarante cinq jours qui ont suivi le renvoi du dossier. Manque de volonté ? Me Cheick Oumar Konaré, un des avocats de la défense, répond par l’affirmative. Il est même persuadé que cette affaire ne sera pas tranchée avant 2018. Selon l’avocat, les autorités du pays, censées accélérer le processus, sont plutôt occupées à gérer les manifestations, notamment contre la révision constitutionnelle. Il indique aussi le chamboulement récent intervenu au niveau du parquet général, comme une des preuves manifestes du manque de volonté du pouvoir politique à boucler ce dossier.

Les prévenus à la barre, lors de l’ouverture du procès
La défense assure être prête à aller à ce procès, bien qu’elle soit sceptique. « Nous souhaitons que les choses aillent plus vite, mais on est sceptique », affirme Me Cheick Oumar Konaré. Même empressement du côté du général Amadou Haya Sanogo, en détention à Sélingué, localité située à 120 km de Bamako. Dans une de ses récentes confidences à un journaliste de RFI, il déclare: «Je suis pressé de parler au prochain procès ». L’ex-homme fort de Kati a, par la même occasion, réaffirmer son innocence : « Je ne me reproche rien », avant de laisser entendre qu’il a des dossiers. De quoi faire trembler certains acteurs politiques maliens, notamment les visiteurs du soir quand il était aux affaires. Vrai ou faux ? En tout cas plus d’un Malien est convaincu que ce procès donnera lieu à de grands déballages.

Les familles des victimes sont impatientes. Elles avaient fait part de leur amertume après l’annonce du renvoi. «Nous allons attendre encore combien de temps pour obtenir justice ? », s’interroge Mme Sagara Bintou Maïga, président du collectif des familles des militaires disparus. Elle voudrait bien savoir ce qui bloque la reprise du procès. Mais paradoxalement, notre interlocutrice soutient également que « la justice est au four et au moulin, depuis le renvoi du procès, pour que la vérité éclate ». A en croire Mme Sagara, les résultats de l’expertise seraient déjà disponible.

Mme Sagara Bintou Maïga, présidente du collectif des familles de bérets rouges disparus
Impossible d’avoir Me Moctar Mariko, même au téléphone, pour confirmer cette affirmation. Le parquet, de son côté, s’abstient de tout commentaire. Le représentant du ministère public au procès, Mohamed Maouloud Najim, avait, en décembre 2016, assuré: « nous allons tout mettre en œuvre pour réunir les conditions afin qu’aucun motif d’insuffisance ne puisse être évoqué lors de la reprise du procès».

Issa Dembélé @issademb
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