du Trésor, traitée de tous les noms d’oiseau, entend elle aussi en savoir davantage sur les raisons qui ont conduit à ces scandales et exige que ce dossier soit « creusé et approfondi » afin que les responsables s’expliquent sur cette délivrance frauduleuse de quittances qui se chiffre à 1,700 milliard de FCFA, mais aussi sur ces fausses déclarations sur la valeur estimées à des milliards de nos francs. Très en colère ; les cadres du Trésor de Sikasso rejettent les accusations et s’opposent à l’ouverture d’un autre contrôle des Inspecteurs qui, selon eux, s’acharnent contre leur propres personnes.
Quoi qu’il en soit, le compte à rebours vient de commencer à la Direction régionale du Trésor de Sikasso au moment où chacun doit s’expliquer sur ces fausses déclarations et la destination empruntée par la délivrance frauduleuse de quittances d’une valeur de 1 milliard 700 millions de FCFA. Tandis que les enquêteurs exigent que le dossier du Trésor de Sikasso passe à la loupe, les cadres de cette structure exigeraient de leurs subalternes de préparer des documents montés de toutes pièces en guise de justificatifs pour « se garer des mouches ».
En tout cas, c’est tout le sens à donner à cette absence prolongée de certains travailleurs en chef au niveau des services du Trésor de Sikasso : en quelque sorte un jeu de « ping-pong » fait au nez et à la barbe des Maliens qui assistent, impuissants, au vol et au détournement du dénier public. Mais face à cette gabegie, leur indignation n’a d’égale que leur colère. Cependant, une certitude : ce détournement de chèques, cette disparition de quittance et ces fausses déclarations sur la valeur au niveau du receveur du Trésor aux Douanes de Sikasso risquent de briser bien des carrières, des rêves aussi, car tous ceux qui ont profité de cet argent feront les frais de leur imprudence.
Réputés pour leur « arrogance » au sein du Trésor de la 4ème région, certains cadres du Trésor du Kénédougou gardent déjà le profil bas. Mais face à la détermination de l’Inspection des finances, certains responsables poursuivent les consultations nocturnes pour se mettre à l’abri. Décidé à se réconcilier avec le peuple malien (en colère à cause de l’impunité qui sévit encore et sévissait surtout sous l’ancien régime), le gouvernement entend prendre toutes ses responsabilités dans le cadre de la lutte contre la corruption.
En attendant, des soupçons pèsent sur des opérateurs économiques de Sikasso, tout comme sur le jeune transitaire, Mamourou Samaké, promoteur de la quincaillerie « Samasi » d’être au cœur d’un réseau de blanchiment d’argent. Et quelles sont les réalisations à Bamako tout comme à l’intérieur, de ces opérateurs économiques et des responsables impliqués dans ce scandale financier? Une question à laquelle nous donnerons des réponses dans nos prochaines éditions.
Jean Pierre James