En cette période tumultueuse de notre histoire commune, le peuple malien n’a aujourd’hui besoin que d’accalmie et sur tous les fronts. Cependant, si on n’y prend garde, le monde universitaire risque de s’embrasser. Dans une correspondance en date du 11 mars 2013, signée par le Dr Abdou Mallé, secrétaire général du Syndicat national de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique (SNESUP), le Comité exécutif national (CEN-SNESUP) a attiré l’attention du ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, sur « les conséquences lourdes sur l’accalmie relative dans les facultés et instituts » que risque de provoquer le blocage artificiel de la signature du nouveau protocole sur les accords du 6 mars 2012.
Dans une lettre adressée au ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, les enseignants du Supérieur s’indignent de l’immobilisme du gouvernement dans la signature du nouveau protocole sur les accords du 6 mars 2012. Intitulée « demande de signature du nouveau Protocole sur les accords du 6 mars 2012 », cette correspondance a rappelé : « le 14 janvier 2013, le SNESUP a suspendu son mouvement de grève pour permettre au Gouvernement de nettoyer le Nord des occupants indésirables et procéder à la signature du nouveau Protocole sur les accords du 6 mars 2012 ». Avant d’insister : « si nous constatons avec fierté la libération des régions Nord du Mali, il convient cependant de dénoncer un immobilisme total sur la signature du nouveau Protocole sur les accords du 6 mars 2012 ».
Le SNESUP dans sa correspondance est formel. Il a attiré l’attention du Gouvernement sur le fait que ce qu’il considère comme « blocage artificiel risque d’avoir des conséquences lourdes sur l’accalmie relative dans les facultés et Instituts après la suspension du mouvement de grève ». Et, mieux le SNESUP exige « le payement immédiat des heures supplémentaires 2011-2012 dues aux Facultés et aux Instituts universitaires ». Et, de menacer : « toute lenteur constatée dans la satisfaction de ces revendications obligera le SNESUP a reconsidéré sa grève qui n’est que suspendue ». Pour conclure, Dr Abdou Malle dira que cette correspondance est une demande adressée au ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique de bien vouloir organiser immédiatement les travaux de signature du nouveau Protocole sur les accords du 6 mars 2012 sur la base des résultats de la médiation de l’AMUPI, du Haut Conseil Islamique du Mali, des Chefs de quartiers de Bamako, de l’AMS-UNEEM et du RECOTRADE.
Rappelons que face à l’occupation de la partie nord du pays et le début de la guerre de libération, les enseignants avaient décidé de suspendre leur mot d’ordre de grève en janvier dernier. Plus d’un mois après la libération des capitales régionales du nord, auparavant occupées par les bandits armés; les autorités semblent avoir oublié leurs engagements face aux corps professoral de l’enseignement supérieur. Cette suspension intervenue à la mi-janvier risque d’être annulée si le gouvernement s’entête à prendre leurs préoccupations à la légère. En tout cas, c’est ce qui sort clairement de la correspondance que le SNESUP vient d’adresser au ministre de l’enseignement supérieur. Dans de précédents accords datant du mois de mars 2012, le Syndicat national de l’enseignement supérieur (Snesup) réclame le paiement de ses heures supplémentaires, des rappels d’avancement ainsi que la correction des arrêtés d’avancement de 2011 et 2012. Face à la non-satisfaction de ces doléances le syndicat a appelé à la grève générale qu’il avait suspendue suite a l’attaque de Konna et le début de la guerre de libération du Mali.
Aujourd’hui, ils estiment que la période de trêve est révolue. Mécontents de la négligence dont ils font l’objet, les enseignants du supérieur menacent l’accalmie relative dans les facultés et instituts universitaires et grandes écoles. Le gouvernement réagira-t-il rapidement à la requête des syndicats d’enseignants ? L’on ne saurait le dire. Le moins que l’on puisse dire, c’est que discuter le plutôt possible serait le mieux. Car une autre grève viendrait encore freiner l’élan déjà pris dans les cours au compte de l’année universitaire 2013 et l’accalmie qui règne au sein des différentes facultés et Instituts universitaires.