Les autorités maliennes ne semblent pas être sûres de l’issue du prochain référendum pour le passage des reformes constitutionnelles. Alors, chacun de son côté essaie de colmater les brèches, de gérer les ardeurs et de calmer les colères. Les dizaines de nominations qui se font à chaque Conseil des ministres ne sont que l’expression de la volonté du gouvernement d’amadouer les uns et les autres.
Même ceux qui étaient hier voués aux gémonies sous prétexte d’avoir été responsables de malversations sont "embrassés" sur les joues et remis aux affaires, parfois à des postes beaucoup plus juteux que ceux qu’ils ont très mal gérés.
Déjà, des partis politiques ont organisé des rencontres pour discuter des modalités du lancement d’une vaste campagne de sensibilisation au profit de populations pour avoir leur OUI lors du référendum constitutionnel.
En plus de cela, des instructions fermes ont été données à tous les ministres pour convoquer tous les responsables de leurs départements (conseillers, chargés de mission, directeurs centraux, chefs de départements et de services) pour leur donner ordre d’aller en campagne de sensibilisation pour le vote favorable des changements constitutionnels proposés. Il est évident qu’en cela aucune loi n’est respectée. Notamment, celle de l’incompatibilité adoptée par l’Assemblée Nationale dont les dispositions stipulent pourtant clairement qu’une certaine catégorie de hauts fonctionnaires ne doit pas s’impliquer en politique.
Or, aussi bien en 2014-2016 à l’occasion des élections législatives et municipales comme lors de la dernière présidentielle, tous ces hauts fonctionnaires civils et militaires ne se sont jamais gênés d’aller battre campagne partout, avec en plus, le courage d’user et d’abuser des biens publics (argent et voitures) pour faire élire les candidats de l’État puis ensuite permettre à l’actuel président de briguer la magistrature suprême du pays.
Jean Pierre James