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Révision constitutionnelle : Le langage ambiguë de Moussa Mara
Publié le mardi 11 juillet 2017  |  La Sirène
Primature:
© aBamako.com par mouhamar
Primature: La passation de pouvoirs entre le PM sortant Moussa Mara et le PM entrant, Modibo Keita
Bamako, le 09 janvier 2015. La passation de pouvoirs entre le Premier ministre sortant, Moussa Mara et le Premier ministre entrant, Modibo Keita a eu lieu ce vendredi à la Primature.  
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Le président du parti Yéléma, Moussa Mara, ancien Premier ministre du président IBK, serait-il en train de perdre sa crédibilité sur la question de la révision constitutionnelle ? Beaucoup d’observateurs aujourd’hui le subodorent.

Nombreux sont ceux qui s’expliquent encore très mal la position floue de Moussa Mara sur le projet de réforme constitutionnelle initié par le président Ibrahim Boubacar Kéita, et catégoriquement rejeté par l’écrasante majorité des Maliens, en témoignent les récentes démonstrations de force, car, jugé foncièrement dangereux pour l’avenir de la République. Malgré cela, aucune position claire de l’ex-Premier ministre n’a, jusqu’ici, été enregistrée. Et ce, à la surprise générale de tous ceux qui reconnaissent en l’homme une franchise catholique. Ce qui risque de porter un sérieux coup à sa crédibilité si l’on se fie à la vague d’indignations que son hibernation ne cesse d’alimenter. En effet, il s’agit bien d’un texte de relecture constitutionnelle pouvant tourner systématiquement à une monarchisation du pouvoir présidentiel et auquel le peuple malien semble plus que jamais déterminé à faire échec.



Ainsi, Moussa Mara, en qui la confiance du peuple malien s’est incontestablement renforcée après sa courageuse visite à Kidal et, de qui, plus d’un attendaient une position suffisamment ferme sur ledit projet, semble, contre toute attente, suivre le président IBK dans sa traîtrise politicienne.

Ce qui ne sera assurément pas sans conséquence pour son image. Mara aurait-il donc peur de s’attirer les “foudres” du locataire de Koulouba ? Cherche-t-il à mieux se positionner pour les échéances de 2018 ? Est-il simplement en train d’abandonner ses convictions politiques et changer de camp au profit de celui qui est, à tout moment, libre d’activer sa machine judiciaire pour lui barrer la route ? Lui seul pourra, en tout cas, nous édifier.

Pourtant, Mara reste aujourd’hui, l’un des hommes politiques les plus crédibles de ce pays en dépit de son jeune âge. Son parcours politique est digne d’exemple. Son acte politique le plus acclamé et qui lui a valu sa plus grande légitimité auprès de la population malienne, demeure sa visite sur Kidal malgré l’épilogue tragique d’un acte patriotique manifestement saboté par l’ennemi et qui soit malheureusement devenu le refrain privilégié de ses détracteurs, eux-mêmes dont le comportement envers le Mali est aussi empreint d’une certaine apatridie.

C’est au vu de l’audace politique et la précision intellectuelle qui le caractérisent, que nombreux sont visiblement étonnés, voire déçus de la réserve mystérieuse de Moussa Mara concernant la loi de la réforme constitutionnelle, un document aussi incohérent que diviseur, dont la dangerosité ne devrait susciter l’indifférence chez aucun patriote de ce pays. Une chose est sûre : le peuple malien est aujourd’hui décidé à ne plus accorder de crédit, ni même audience en 2018, à quiconque apportera un soutien quelconque à une initiative aussi insultante.

Dilika Touré

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