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Lutte contre les changements climatiques : Les femmes en PREMIÈRE ligne
Publié le mardi 11 juillet 2017  |  L’Essor
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Au Mali, les femmes représentent plus de 50% de la population. En milieu rural, le femmes assurent 60 à 80% de la production agricole dans les pays en développement, dont le nôtre et consacrent 3 fois plus de temps que les hommes à la collecte de l’eau.

Ces chiffres montrent à suffisance le lien étroit entre les activités socio-économiques des femmes et les secteurs affectés par les changements climatiques tels que l’agriculture, l’élevage, la pêche, les ressources naturelles (eaux, forêts, faune, etc.). Les effets néfastes des changements climatiques sont aujourd’hui une réalité et ses conséquences font déjà partie de nos quotidiens (catastrophes naturelles, sécheresses récurrentes, dégradation des ressources naturelles, prolifération de maladies, accentuation de la pauvreté). Dans ce contexte, pour assurer la durabilité de nos écosystèmes économiques, sociaux et écologiques, mais surtout pour notre survie tout court, la lutte contre ce fléau planétaire et l’adaptation à ses conséquences multiformes deviennent une nécessité absolue. Et les femmes, en tant que premières victimes, mais aussi, actrices de premier plan, doivent être au cœur de ce combat.
C’est fort de ce constat que le Ministère de la Promotion de la Femme, de l’enfant et de la famille en collaboration avec le Ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et Développement durable et avec l’appui technique et financier de la coopération allemande au développement (GIZ), a organisé hier au Centre Aoua Kéïta de Bamako, un atelier d’information et de sensibilisation sur le rôle des femmes dans la lutte contre les changements climatiques. La cérémonie d’ouverture des travaux était présidée par le ministre de la Promotion de la Femme, de l’enfant et de la famille, Mme Traoré Oumou Touré en présence de son collègue de l’Environnement, de l’Assainissement et Développement durable, Mme Kéïta Aïda M’Bo, du maire de la commune II du district, Mme Djiré Mariam Diallo et du responsable des Contrats et de la coopération des Projets ASNaCC/PICP de la GIZ, Behrend Hartmut. Plus d’une centaine de femmes représentant toutes les corporations féminines du pays ont participé aux travaux de l’atelier.
Les femmes maliennes sont exclues des processus de prise de décisions et de gestion des ressources. Cela peut être attribué à une multiplicité de facteurs (politique, économique et socioculturel).
Une grande majorité de ces femmes ne bénéficie pas de reconnaissance, malgré leur rôle de reproduction, de production et d’entretien au sein de la communauté. Ces trois rôles ont un lien étroit avec la pauvreté et font des femmes, à la fois des agents et victimes des changements climatiques. Elles deviennent ainsi, les actrices incontournables de la protection de l’environnement.
Par conséquent, l’intégration du genre dans les politiques, stratégies et techniques contribuant à cette lutte est une activité qui mérite d’être entreprise en vue de l’obtention de meilleurs effets, estime Behrend Hartmut. C’est pourquoi, dans la veine de la longue et qualitative coopération entre le Mali et la République fédérale d’Allemagne visant à favoriser un développer inclusif et durable des populations, le Ministère fédéral allemand de l’environnement, de la protection de la nature, de la construction et de la sureté nucléaire (BMUB), a décidé de soutenir le gouvernement dans le cadre de son initiative internationale de protection du climat (IKI).
A travers cette initiative, le BMUB finance depuis 2008, des projets concernant le climat et la biodiversité dans des pays émergents et en voie de développement pour une enveloppe d’au moins 120 millions d’euros par an. C’est dans le cadre de cette initiative, que l’Allemagne soutient le Mali dans la lutte contre les changements climatiques à travers de multiples projets, à l’échelle nationale et locale, notamment dans l’implémentation des contributions nationales déterminées (CDN), document qui consigne le niveau de séquestration du carbone d’un pays, après l’accord de Paris en 2015.
Une attention particulière est en conséquence attribuée au renforcement des capacités des femmes dans tous les secteurs, surtout dans la lutte contre les changements climatiques et l’implémentation des mesures d’adaptation, indique M. Hartmut. « Vous avez une grande mission, une mission noble. Vous êtes les acteurs du changement, vous êtes les multiplicateurs responsables de la vulgarisation des notions de changements climatiques dans vos familles, vos quartiers, villages et partout dans le Mali », a-t-il lancé aux participantes.
Le Mali a signé en 1992 et ratifié 2 ans après, la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques et s’est doté d’un cadre institutionnel conséquent avec une politique nationale changement climatique qui définit la vision à long terme avec une stratégie pour une économie verte et résiliente au climat. Les différents cadres de planification mettent un accent particulier sur la participation inclusive de toutes les couches de la population, dont les femmes qui constituent un groupe très vulnérable aux changements climatiques.
« Prenons le temps, mesdames et messieurs, aujourd’hui, pour parler et comprendre ensemble les changements climatiques qui menacent le Mali, les impacts et les mesures d’adaptation possibles à l’échelle nationale et locale », a recommandé le responsable de la coopération allemande. Il s’agit en effet de décrire la relation des femmes avec la nature, examiner leurs rôles dans la dégradation de l’environnement, jauger le degré auquel les femmes sont affectées par les changements climatiques. L’atelier vise à identifier la contribution des femmes à la gestion des changements climatiques, cerner leurs rôles dans la protection de l’environnement et faire des recommandations pour l’intégration du genre afin d’accroître l’efficacité des actions à entreprendre dans le cadre du changement climatique.

Cheick Amadou DIA

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