Pour faire face au phénomène grandissant de la contrefaçon dans le monde agricole, le Mali peut désormais compter sur la Société Sproxil, dont le Projet sur la prévention de la contrefaçon et l’assurance de l’intégrité des intrants agricoles a été lancé hier à l’hôtel Radisson Blu par le ministre de l’Agriculture, Dr Nango Dembélé. C’était en présence du directeur général de ladite Société, le Dr Ashifi Gogo, Marianne Guérin-McManus, représentante du ministère du Commerce des Etats-Unis et Anne N. Williams, directrice adjointe de l’USAID, entre autres.
S’il est vrai que les intrants agricoles subissent moins la contrefaçon, en tout cas comparés aux produits pharmaceutiques, le document intitulé « contrefaçon : préoccupations dans les domaines de la santé et de l’économie » du ministère américain du Commerce, soutient que « la situation est en train de changer rapidement ».
Ces dernières années avec l’avènement des nouvelles technologies, une augmentation de la contrefaçon des intrants agricoles a été observée, précise le document qui cite notamment les semences, les pesticides, les engrais et les vaccins vétérinaires comme des produits ciblés par ces activités frauduleuses. C’est pour faire face à ces activités que le Projet sur la prévention de la contrefaçon et l’assurance de l’intégrité des intrants agricoles a été élaboré en collaboration avec l’USAID et l’Institut international de recherche sur les cultures des zones tropicales semi-arides (ICRISAT).
Sproxil par une technologie mobile et par une plateforme de détection des fraudes, permet aux consommateurs d’utiliser leur propre téléphone portable pour déterminer l’authenticité du produit. « Sur chaque produit, le consommateur révèle un code unique qui détermine si le produit possède des droits de propriété intellectuelle légitimes et une fois que ce code est envoyé à Sproxil, celle-ci procède à une vérification instantanée », a expliqué le Dr Ashifi Gogo, directeur général de ladite société. Qui a ajouté que la société recherche des partenariats supplémentaires au Mali pour accélérer l’adoption de ses technologies de sauvegarde.
Pour le ministre Nango Dembélé, il s’agit d’une initiative essentielle pour l’agriculture malienne victime d’intrants agricoles contrefaits comme l’engrais et les pesticides, entre autres. Selon le Dr Nango la contrefaçon a non seulement de graves conséquences environnementales, mais aussi dissuade les agriculteurs d’investir dans de nouveaux produits, à cause de ses effets dévastateurs sur la production et les revenus. Il a rassuré les acteurs de cette initiative, l’accompagnement du gouvernement tout en leur rappelant l’importance de l’agriculture dans l’économie malienne.
Selon la directrice adjointe de l’USAID Mme Anne N. Williams, « les semences contrefaites occasionnent en Afrique des pertes de plus 90 milliards de Fcfa par an et les engrais contrefaits pour plus de 180 milliards de Fcfa », en plus de « graves conséquences sociales et environnementales » parmi lesquelles la prolifération des activités criminelles, les effets néfastes sur la santé et la sécurité publique et les dommages environnementaux importants.
La Société Sproxil a exprimé ses reconnaissances à Faso Kaba dirigée par Mme Coulibaly Maïmouna Sidibé pour « avoir franchi le premier pas » avec eux dans la lutte contre la contrefaçon dans le monde agricole.