Parce qu’ils sont engagés pour ou contre la révision de la constitution, des artistes chanteurs font l’objet de menaces. Des «agressions verbales» ou des «menaces prises très au sérieux » par les concernés.
«Pourquoi un artiste ne peut pas avoir une opinion comme tout Malien?», s’interroge Mahamadou Soumounou alias Mylmo. La plupart des gens pensent à tort, explique le jeune rappeur, que s’impliquer politiquement dans la gestion de son pays, c’est choisir un camp contre un autre. «C’est une erreur, assure-t-il. Car, en tant que fils de ce pays, nous devons nous regarder en face et se dire la vérité», conseille Mahatma Gandhi, comme il se surnomme lui-même.
Des «agressions verbales» à travers les réseaux sociaux et par téléphone. Selon Mylmo, il s’agit des personnes proches de la plateforme « Non, An tè A banna». «J’ai participé à leur meeting à la pyramide du Souvenir et à la grande marche populaire du 17 juin. Cela, a été perçu comme si j’étais contre le référendum», indique l’artiste. Selon lui, sa présence en ces évènements est le signe de son attachement au Mali et son détermination à le sauver. Car, l’artiste estime que de part et d’autre, les manipulations sont courantes. Surtout, de la part du gouvernement qui ne dit pas, selon lui, toute la vérité sur l’affaire de la révision constitutionnelle.
Dans l’autre camp aussi
Soumaïla Doucouré, plus connu sous son nom d’artiste Master Soumi, lui, fait l’objet de menaces de mort. Joint au téléphone ce lundi, l’artiste affirme « craindre pour sa vie ». Activiste et artiste engagé, Master Soumi est connu du grand public pour ses chansons très critiques contre la gouvernance actuelle du pays. Il est l’un des principaux artisans de la campagne contre la réforme constitutionnelle.
Au téléphone, l’artiste, aujourd’hui deuxième vice-président de la Plateforme de contestation de la tenue du référendum, n’a pas voulu rentrer dans les détails. Il soupçonne les autorités publiques d’être derrière les menaces en son encontre. Master Soumi n’est pas le seul artiste chanteur de la plateforme «Non, An tè A banna» à avoir reçu des menaces. D’autres comme Roberto Magic Saper auraient reçu, eux aussi, des menaces.
@mamadou_togola