J’ai écouté le discours de Macron au G5 de Bamako. En dehors du fait, encore affirmé, qu’il a été élu pour défendre les intérêts de la France et de l’Europe, et que nos intérêts sont communs, il nous a encore renvoyés à notre responsabilité dans la résolution de notre crise. Il est parti plus loin. Il a même fortement suggéré un agenda.
Les réactions que j’ai observées me poussent à penser que les destinataires du discours ne l’ont pas très bien compris. Je vais donc prendre la liberté de le résumer en français facile. Macron nous a dit : je vous donne 2 mois, par une meilleure gouvernance (pas de mensonges, un peu plus de pédagogie, pas de prétextes passéistes, mieux de justice, meilleur partage des richesses…), pour rendre le Mali conforme avec l’article 118 de la constitution (présence de l’administration représentant l’intérêt général sur tout le territoire, notamment au centre du pays et à Kidal) et de procéder à la révision de la constitution qui donnera plus de pouvoir aux collectivités (régionalisation), donc moins de pouvoir à l’administration centrale notamment le Président.
Je suis totalement en phase avec lui. Même si j’aurais voulu que cette vision soit, en premier, portée et partagée avec le peuple du Mali par nos autorités. Mais si nous nous comportons en enfants, nous serons traités comme tels. Le grand hic de la forte suggestion de Macron reste le calendrier. Pour un Mali apaisé et une nouvelle dynamique du Mali post-crise qu’il a fortement souhaitée, nous devrons prendre le temps avec pédagogie de réviser notre constitution. Que la France nous aide à créer les conditions qui rendent légales le processus par rapport à notre constitution actuelle. Que nous prenions enfin notre responsabilité pour nous mettre en phase avec l’évolution du monde. Qu’on mette le Mali au-dessus des différends. Que chaque Malien ait une conscience claire de sa responsabilité dans la crise du Mali. Qu’il ait aussi une conscience claire de ce que sera sa responsabilité dans la nouvelle dynamique du Mali post-crise au niveau de sa famille, de sa collectivité locale, de ses activités professionnelles et de l’Etat. Le Mali est un pays béni. Mais même la bénédiction a des limites devant l’irresponsabilité généralisée. Bien à tout le monde.