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Bamako Hebdo N° 381 du

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Entretien exclusif avec le tradi-thérapeute Ibrahim Doumbia, spécialiste du traitement des os : « Tous les dimanches, je soigne plus de 350 personnes sans compter des centaines de patients qui sont hospitalisés à Samanko »
Publié le samedi 30 mars 2013  |  Bamako Hebdo




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Bamako Hebdo, votre magazine préféré a rencontré un homme qui fait des miracles en soignant toutes sortes d’accidents relatifs aux os. Il se nomme Ibrahim Doumbia. Ce natif de Ouéléssébougou, dans une interview qu’il a bien voulu nous accorder, nous dit tout sur les traitements qu’il effectue sur ses patients.

Bamako Hebdo : Qui est Ibrahim Doumbia ?
Ibrahim Doumbia : Je m’appelle Ibrahim Doumbia. Je suis originaire de Ouéléssébougou Manako, fils de Molobaly et de Téninfing Samaké dite Batoma. Malheureusement j’ai perdu mon père et je vis avec ma mère à Samanko où j’exerce le métier de tradi-thérapeute.
En quoi consiste votre travail de tradi-thérapeute ?
Mon travail consiste à soigner tous ceux qui souffrent de fractures, d’entorses, en un mot toutes les maladies relatives à une blessure des os.

Où avez-vous appris ce métier ?
Je l’ai appris à travers l’un des disciples de Guindo Balla Diakité qui m’a soigné lorsque j’ai eu une fracture au bras. Ce sciple du nom d’Adama Traoré, est un ami avec qui j’ai effectué un voyage à Samayana. Une fois là-bas, il m’a posé la question de savoir si je connaissais Samayana. Je lui ai répondu oui et il m’a dit comment ? Je lui ai expliqué qu’une fois, j’ai eu une fracture au bras et que cette fracture a été soignée par Guindo Balla Diakité à Samayana. Il m’a posé la question de savoir si ce dernier m’avait donné le secret de son traitement.
Je lui ai dit non mais qu’il me l’avait promis et que Dieu n’a pas voulu. Adama Traoré m’a ainsi donné son secret.

Depuis l’acquisition du secret jusqu’à nos jours, combien de patients avez-vous soignés ?
(Rire). Le nombre de patients que j’ai soignés est illimité. Ces patients viennent de presque tous les régions du Mali voire des pays limitrophes à cause de ma réputation. Pratiquement tous les dimanches je soigne plus de 350 personnes à Samanko sans compter des centaines de patients qui sont hospitalisés chez moi et dans les maisons voisines. Ma spécialité c’est les os quelle que soit la nature de la blessure, je peux lla traiter que ce soit au niveau du cou, des bras, des pieds ou du dos.

On a appris également que grâce à vos soins, de nombreux soldats blessés au front des Tchadiens et des Maliens ont retrouvé l’usage de leurs membres
Effectivement, j’ai reçu de nombreux soldats blessés au front mais compte-tenu du secret de la tradition, je ne veux pas faire trop de commentaires sur ce sujet. Je préfère taire les commentaires. Ma mission, c’est de guérir et ne pas faire trop de commentaires sur les gens que je traite.
Quelles sont les potions que vous utilisez pour guérir les malades ?
Je n’utilise que le beurre de karité pour mes traitements. Et c’est avec le beurre de karité que j’arrive à réaliser tous ces miracles.

Vos traitements sont-ils payants ou gratuits ?
Tout ce que je fais c’est à cause de Dieu. Mes traitements ne sont pas payants et ne sont ni conditionnés à des promesses ni à des remerciements. Je soigne à cause de Dieu.
Mais si le patient vous donne un cadeau après sa guérison, vous l’acceptez ?
Après la guérison du patient, tous les gestes ou cadeaux qu’il me donne, je les accepte volontiers.

Avez-vous été contacté une fois par les responsables des centres hospitaliers universitaires ou des cliniques pour rendre service à des malades qui se trouvent dans ces hôpitaux ?
Je dirai non. Même si cela doit arriver un jour, je préfère rester à Samanko pour faire mes traitements. Bien vrai qu’on fait tous le même travail, mais de manière différente.
Y a-t-il des liens de collaboration entre vous et les médecins des grands hôpitaux ?
On est dans une complémentarité. Moi je suis tradi-thérapeute alors que les médecins ont fait des études selon le schéma accidental. Il arrive parfois qu’il y ait des blessures qu’ils ne peuvent pas soigner et que nous, nous pouvons traiter et vice-versa.
Comptez-vous un jour transmettre toutes les connaissances que vous avez acquises de Adama Traoré ?

Je dis oui. C’est à grâce à Dieu que j’ai reçu toutes ces connaissances, il est impératif de les transmettre à mon tour à la génération future. Aujourd’hui, l’espérance de vie des hommes est très limitée, raison pour laquelle j’ai décidé de former huit jeunes pour assurer la relève. Mon souhait est de transmettre toutes mes connaissances au maximum de personnes.
Quels sont les avantages que ce travail vous procure ?
Au jour d’aujourd’hui, je dirai que cette activité m’a procuré de nombreux avantages. L’avantage premier c’est la satisfaction des patients et la maitrise de l’Homme. J’ai appris à connaitre les gens à travers ce métier.
Avez-vous d’autres activités ?
Hormis celle-ci, j’assure entretien d’une structure gouvernementale basée à Samanko.
Quelles sont les difficultés auxquelles vous êtes confronté dans votre métier de tradi-thérapeute?
La difficulté majeure c’est la prise en charge des patients, c’est-à-dire comment les loger pendant leurs traitements ? Voilà une question qui me préoccupe. Actuellement, j’ai plus de 370 malades couchés à Samanko pour les traitements. Ces derniers sont dispersés dans les concessions voisines. Ce sera, intéressant si l’Etat nous aide en nous octroyant un terrain plus grand pour la construction d’un centre où tous les malades pourraient être regroupés.
Mon rôle premier c’est de contribuer aussi au développement de ce pays à ma manière. J’ai également besoin d’un moyen de transport pour l’évacuation des blessés lorsqu’ils révèlent d’autres types de maladies que celui les ayant conduits chez moi. La distance est très longue et l’accès n’est pas facile.

Si un jour les autorités vous font appel pour aller servir dans les hôpitaux, quel serait votre réponse ?
Je n’ai pas de réponse comme je l’ai dit plus haut, on est dans un monde de complémentarité, si ces hôpitaux ont besoin de moi, je leur rendrais ce service à cause de Dieu. Mais mon souhait est d’avoir un centre à Samanko où je pourrai regrouper tous les patients pour les soins que je leur prodigue..

Bandiougou DIABATE

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