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Recrutements fictifs à ITIE-MALI : Des têtes doivent tomber
Publié le jeudi 13 juillet 2017  |  La lettre du Mali
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L’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE-Mali) ne paie pas de mine au regard des recrutements fictifs dans lesquels excelle le ministre des Mines et la nouvelle secrétaire de la structure, Mme Fatoumata Traoré. Des têtes doivent tomber.
Ces dernières semaines, la presse se fait l’écho de la gestion des dysfonctionnements dans le secteur minier notamment le fait que le Mali ne mérite plus sa place dans le giron des pays mettant en œuvre l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) en ce sens que les principes fondamentaux de cette Initiative sont piétinés et les textes de l’ITIE nationale violés.

Les raisons du départ de l’ancien secrétaire permanent, M. Thienta, sont liées à son refus de signer les contrats fictifs proposés par le ministre des Mines. Son successeur, Mme Fatoumata Traoré, recrutée, c’est-à-dire sans appel à candidature, accepte en contrepartie d’embaucher plusieurs jeunes par népotisme en violation des textes de l’ITIE. Dans une structure dédiée à la transparence, des telles pratiques sont inadmissibles, en particulier le traitement inégalitaire entre jeunes Maliens.

Est-ce que la nouvelle patronne osera demander aux sociétés minières d’être transparentes si elle-même ne l’est pas ? C’est l’occasion de dénoncer cette mauvaise pratique encouragée par elle et son mentor le ministre des Mines, Pr. Tiémoko Sangaré.

Aujourd’hui, il n’est un secret pour personne que la mise en œuvre de l’ITIE au Mali est prise en otage par un ministre et une secrétaire permanente à travers des décisions prises sans consultation des parties prenantes (gouvernement, société civile et sociétés minières) et dont le seul but est d’aller à l’encontre des exigences de la norme ITIE.

Situer les responsabilités

Pour ce qui est de ces recrutements hors la loi, nous cherchons à situer les responsabilités, car ils sont liés aux dépenses publiques donc à l’utilisation frauduleuse et abusive de l’argent public.

Les salaires de ces jeunes sans utilité sont pris en charge sur le budget national. La direction des ressources humaines est-elle au parfum de cette mauvaise pratique ? La direction des finances et du matériel du ministère des Mines aussi a-t-elle cautionné cette magouille dont l’incidence financière est énorme ?

S’agissant des inspections des finances comme le contrôle financier jouent-elles réellement leur partition s’ils acceptent une telle magouille ? La direction générale du budget qui alloue les ressources aux structures de l’Etat pour l’atteinte des objectifs est-elle au courant que des salaires sont en train d’être payés en lieu et place d’activités pour lesquelles les fonds ont été octroyés ?

Le ministre des Finances interpellé

Tout compte fait nous interpellons le ministre de l’Economie et des Finances pour faire tomber des têtes qui ont accepté de cautionner cette mauvaise pratique qui ne nous honore pas auprès des partenaires comme la Banque mondiale, le FMI et la Coopération allemande. Le ministre des Finances, comme il l’a fait en 2015 en annulant des recrutements frauduleux au niveau du département de l’Economie et des Finances, est interpellé sur ce cas similaire.

Que le président de la République, qui a mis en place un programme de volontariat des jeunes, sache que celui-ci est en train d’échouer car des proches à lui, sans compétences et expériences ont été privilégiés.

Autant dire que l’ITIE est politisée et n’a pas sa raison d’être. Si c’est réellement le but de l’ITIE de promouvoir la transparence et la bonne gouvernance, cela doit commencer par le comité de pilotage et le secrétariat permanent. Les membres du comité de pilotage (gouvernement, sociétés minières, société civile) devront clarifier leur position dans cette situation qui frôle le folklore.

Awa Camara
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