Plus 200 représentants de chasseurs de Bamako et de l’intérieur du pays ont été édifiés sur les contours du projet du référendum constitutionnel et ont promis de rendre compte à la base
Actualité et citoyenneté obligent. Dans le cadre de l’information sur la révision constitutionnelle qui constitue actuellement l’actualité dominante, l’Association nationale des chasseurs du Mali a décidé de s’impliquer dans les débats. Soucieuse de comprendre les points d’achoppement sur la révision constitutionnelle, elle a invité hier mercredi 12 juillet les honorables députés au Palais de la Culture. Etaient présents pour donner leur expertise sur la révision constitutionnelle, les honorables Zoumana Ntji Doumbia, président de la Commission Lois, l’infatigable Mamadou Diarrassouba, Yaya Sangaré, Boulkassoum Touré et Moussa Diarra. Ils avaient à leurs côtés le secrétaire général de l’Association nationale des chasseurs du Mali (ANACMA), Diawoye Traoré.
Lors de cette journée à laquelle ont pris part plus de 200 chasseurs venus de tous les coins du pays, les honorables députés ont pris le maximum de leur temps pour expliquer les contours de la révision. En effet, près de cinq heures de temps d’échanges fructueux n’ont pas été de trop pour parler, en langue nationale, de la procédure de révision constitutionnelle, des raisons qui animent le Président de la République à initier cette révision, de ses prérogatives consacrées par la Constitution de 1992 jusqu’aux innovations majeures contenues dans le texte voté par le parlement en passant évidemment par les amendements et les points d’amalgame entretenus par les partisans du NON. Rien de ce qui caractérise le processus de la révision en constitutionnelle en cours n’a été épargné.
À l’ouverture des débats, le secrétaire général de l’ANACMA, Diawoye Traoré a salué la tenue de cette mission de restitution qui est la preuve, à ses yeux, que les honorables députés attachent du prix aux préoccupations nationales et accordent du respect à leurs mandants avant de donner les raisons qui ont motivé leur initiative d’organiser la journée. Selon lui, depuis quelques temps, à la faveur du projet de révision constitutionnelle, les débats souvent virulents s’opposent entre Opposition et Majorité. C’est pourquoi, à ses dires, les chasseurs se sont concertés pour inviter les honorables députés à venir leur expliquer les grandes innovations de ce texte et de détailler les points de discorde entre la Majorité et l’Opposition parlementaires.
A l’entame de son exposé, le principal conférencier, honorable Zoumana Ntji Doumbia dira d’abord que cette révision constitutionnelle qui est sujette de tous les débats intervient après 25 ans de vie démocratique. Abondant dans le même sens, honorable Mamadou Diarassouba a renchéri que la Constitution du 25 février 1992 a laissé apparaître la nécessité de sa révision, et que le président de la République n’a aucun autre intérêt que celui du peuple pour lequel, il a accepté tous les 75 amendements apportés à son texte initial.
Selon les députés, cette révision a été initiée afin de conformer notre loi fondamentale à l’évolution de la société. Ils ont expliqué en détails ce que la future Constitution va apporter comme innovations majeures dans le fonctionnement de l’Etat. Ainsi, ont-ils expliqué, au niveau du pouvoir exécutif, il est indiqué que tout candidat aux fonctions de président de la République doit être exclusivement de nationalité malienne d’origine. Cette disposition a été instaurée en vue d’encadrer l’accès à la fonction de président de la République.
Ils ont parlé également de la création d’une Cour des comptes au menu des Institutions de la République, la possibilité pour les Maliens de l’extérieur d’élire leurs députés, la moralisation de la vie politique par la sanction du nomadisme. Aussi, s’agissant des motivations sur la nomination du Premier ministre et la fin de ses fonctions, les députés ont souligné que cette disposition va permettre au président de la République de concrétiser en priorité le projet de société sur la base duquel il a été élu.
A la fin de cette journée d’échanges, les chasseurs du Mali se sont dits mieux outillés et satisfaits des éclairages avant de donner l’assurance d’expliquer à leur tour à la base. Le secrétaire général de l’ANACMA que nous avons approché s’est dit convaincu qu’il y a plus de désinformation que de l’information réelle de la part de l’opposition autour de la révision constitutionnelle. Selon lui, le processus de révision doit se poursuivre. « Tout ce qui se dit en défaveur de la révision est faux. On a compris que c’est de l’intox, cela est mauvais pour le pays », a martelé le secrétaire général de l’ANACMA, Diawoye Traoré qui va même prôner des sanctions à l’endroit de ceux-ci qui s’adonnent à certaines formes d’intox.
Daniel KOURIBA