Déterminés à assainir les finances publiques, les membres du Gouvernement, sous la roulette du Ministre de l’Economie et des Finances, Dr Boubou Cissé, ont donné d’amples explications aux partenaires techniques et financiers (PTF), hier, jeudi 13 juillet, à l’Hôtel Laïco El Farouk de Bamako. C’est dans le cadre de la Revue budgétaire conjointe 2017.
Le Gouvernement malien et les partenaires techniques et financiers ont passé en revue, hier jeudi, la session technique de la revue budgétaire conjointe 2017. Cette session technique a permis d’échanger sur la mise en œuvre des recommandations de la RBC de 2016, sur l’exécution budgétaire 2016 au 30 juin 2017, sur les orientations budgétaires 2018-2020 et sur les progrès et les défis enregistrés dans la mise en œuvre de la Stratégie nationale du contrôle interne.
Au cours de cette session technique, le Chef des partenaires techniques et financiers, Alain Holleville, Ambassadeur de l’Union Européenne au Mali, a remercié le Gouvernement malien d’avoir fait en sorte que la revue budgétaire conjointe (RBC) 2017 puisse se tenir à cette période suffisamment précoce afin de disposer du temps nécessaire à une programmation financière prenant en compte la situation budgétaire réelle du pays au 30 juillet ainsi que le cadrage macroéconomique pour la période 2018-2020.
Pour rendre plus efficace l’aide budgétaire à travers des reformes soutenues, l’Ambassadeur a exhorté les autorités maliennes à tout mettre en œuvre pour atteindre les repères structurels du programme du FMI et à poursuivre les efforts entamés pour accroître l’accès aux services sociaux de base, dans, notamment, les domaines de l’Education et de la Formation professionnelle.
Sur les exécutions et orientation budgétaires, le Ministre Boubou Cissé a estimé qu’en 2016 le déficit budgétaire de base (-1,9%) est ressorti à un niveau plus faible que prévu (-2%). Cela, à la suite de la mobilisation effective des ressources intérieures et une faible exécution des dépenses sur les financements extérieurs.
Selon le Ministre Boubou Cissé, à la date du 30 juin 2017, sur une prévision 832,4 milliards, le taux de recouvrement des recettes totales a été de 85,6% (soit 712,8 milliards de francs CFA).
Le taux de mobilisation des dons est demeuré faible (seulement 32%) au deuxième trimestre de l’année budgétaire 2017 du fait de la non mobilisation des appuis financiers généralement requis. Les dépenses budgétaires ont été exécutées à hauteur de 70,8% (soit 673,9 milliards de francs CFA). La sous exécution des dépenses est surtout liée aux dépenses en capital qui sont à seulement 46,7% de taux d’exécution dû au retard accusé dans la conclusion des marchés publics.
Signalons que les données sur l’exécution budgétaire, à la date du 30 juin, sont provisoires et préliminaires.
Le cadrage budgétaire 2018-2020 s’inscrit dans le contexte global marqué par la mise en œuvre du budget-programme à partir du 1er janvier 2018. La politique budgétaire malienne reste soumise à certaines contraintes qui sont surtout d’ordre classique. A savoir : le respect des critères de convergences communautaires (UEMOA, CEDEAO) et la mise en œuvre des engagements avec le FMI dans le cadre du programme économique et financier. Entre 2018-2020, le Mali doit faire face à un triplement du montant au titre du remboursement des obligations du Trésor public, soit environ 430 milliards de francs CFA. Le taux de croissance devrait se situer à 4,9% en 2018 pour ralentir légèrement en 2019 et 2020 avec une prévision de l’ordre de 4,7% sur les deux années. L’inflation se situerait en deçà de la norme communautaire de 3%.
Toutefois, il est attendu que les recettes fiscales augmentent de l’ordre de 116 milliards de francs CFA par an. Ainsi, le taux de pression fiscale augmenterait de 15,3% en 2017 à 16,2% en 2020. Les recettes totales (recettes fiscales et non fiscales) connaitront une forte augmentation en moyenne de 6,7% entre 2018 et 2020. En revanche, sur la même période, il sera enregistré une baisse des aides budgétaires.
Aux dires du Ministre de l’Economie et des Finances, sur la période 2018-2020, les dépenses en capital financier augmenteront en moyenne de 7,1% contre seulement 3,3% pour les dépenses courantes.
«La priorité sera accordée à la prise en charge de la Loi d’Orientation et de Programmation Militaire, la Loi de Programmation relative à la Sécurité intérieure, l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale au Mali, la mise en œuvre de l’engagement présidentiel d’allocation de 15% au secteur agricole , le renforcement et la consolidation des acquis dans les secteurs sociaux, des investissements structurants et productifs pour le développement », a-t-il indiqué.
A l’issue de cette session technique, une série de recommandations importantes a été dégagée dans le but d’améliorer le dialogue et le partenariat entre le Gouvernement et les Bailleurs de fonds en ce qui concerne les reformes majeures soutenues par les appuis budgétaires.