Ils seront identifiés, traqués et tués s’ils n’arrêtent pas d’insulter nos leaders sur les réseaux sociaux, a menacé le porte-parole des jeunes musulmane hier, lors de la rencontre des leaders religieux à la Grande mosquée pour « dénoncer les dérives auxquelles nous assistons sur les réseaux sociaux ».
Mahmoud Dicko, Chérif Ousmane Madani Haïdara, Cheick Soufi Bilal Diallo, Harouna Sankaré, bref, tous les leaders musulmans ont répondu présents à l’appel d’hier, à la Grande mosquée de Bamako. Contrairement aux attentes des uns des autres, la révision constitutionnelle n’était pas à l’ordre du jour, mais plutôt les dérives constatées sur les réseaux sociaux. La communauté musulmane n’admet plus les attaques contre les dignitaires religieux. D’où l’objet de cette rencontre pour dénoncer la pratique et mettre en garde les détracteurs des leaders religieux.
« Nous n’accepterons plus que nos guides soient vilipendés sur les réseaux sociaux », a averti Adam N. Traoré, porte-parole des jeunes musulmans. Sous un ton grave, il va plus loin : « tous ceux qui essayeront encore de souiller la réputation d’un leader religieux sur les réseaux sociaux seront identifiés et traqués. Le sang coulera ! », a-t-il juré. Adam N. Traoré a souligné que tous les hommes politiques qui les soutiennent dans leurs manœuvres, n’auront jamais le pouvoir dans ce pays encore moins leurs descendants.
Même si Mahmoud Dicko, président du Haut conseil islamique du Mali et Chérif Ousmane Madani Haïdara, président du groupement des leaders religieux, ont tenté de calmer les ardeurs, n’ont pas condamné les propos du porte-parole des jeunes musulmans. D’ailleurs, ils l’ont soutenu dans sa lancée. « Tout disciple béni doit agir comme tel, si son maitre est attaqué par l’ennemi », ont-ils souligné.
Rappelant les efforts des leaders religieux au moment où Kati faisait peur à Bamako, le guide spirituel d’Ançar-dine international, s’est indigné face aux comportements méprisants des internautes dont ils ont sauvé certains de leurs bourreaux. Haïdara est intransigeant : « Nous ne nous laisserons plus faire. Nous avons saisi le pouvoir politique, juridique et sécuritaire. S’ils n’assumeront pas, nous sauront quoi faire pour que nous soyons respectés », a prévenu Chérif Ousmane Madani Haïdara. Comme lui, Mahmoud Dicko, a invité l’Etat à s’assumer.
« Des gens nous terrorisent avec les armes, nous n’admettrons plus que d’autres nous terrorisent avec leur bouche. Il faut qu’on arrête avec ça », a insisté le président du Haut conseil islamique du Mali. Pour lui, le Nord du pays brûle, il ne faut pas qu’on crée un autre front ici.