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lutte contre le terrorisme au Sahel: plus de 400 Djihadistes neutralisés en 3 ans
Publié le samedi 15 juillet 2017  |  Info Matin
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© AFP
Les trois régions administratives de Tombouctou, Gao et Kidal, dans le Nord du Mali, sont occupées depuis cinq mois par le Mouvement pour l`unicité du jihad en Afrique de l`Ouest (Mujao) et Ansar Dine (Défenseurs de l`Islam)
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Le directeur de la DIRPA, le Colonel Diaran KONE, et le porte-parole de force française Barkhane, le lieutenant-Colonel, Patrick SIMON, ont conjointement animé, lundi après-midi, une conférence de presse sur le thème : Partenariat FAMAs BARKAHNE, à la Maison de la presse du Mali. Les deux responsables ont profité de cette rencontre pour insister sur l’importance du partenariat entre les deux armées dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
Le Colonel Diaran KONE a lancé un appel à nos concitoyens à la retenue face à ce qu’il qualifie de propagande et d’accusation intentionnelles contre l’opération Barkhane sur les réseaux sociaux et dans certains médias.
L’objectif de cette conférence était de montrer les liens étroits entre les deux armées dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
Elle été une occasion pour dévoiler les 4 missions que mène Barkhane dans le cadre de son opération dans le Sahel, à savoir : la lutte contre les groupes armés terroristes, le partenariat militaire opérationnel ; la coopération avec toutes les forces intervenant au Mali, notamment la MINUSMA et l’EUTM. Enfin, il y a aussi le volet de l’assistance et de l’aide humanitaire qui prend en compte les préoccupations des populations locales.
Un partenariat dynamique
À l’entame de ses propos, le colonel Diaran KONE a souligné qu’il existe un partenariat très riche, fécond, dynamique entre la force Barkhane et les FAMAs dans le cadre de la lutte contre les groupes armés terroristes (GAT) qui continuent de semer la désolation dans le nord et le centre de notre pays.
Aujourd’hui, a-t-il fait savoir, les FAMAs bénéficient de l’expertise de Barkhane, notamment en matière de formations des jeunes officiers sur toutes les bases militaires au nord.
À cela s’ajoutent, les patrouilles conjointes entre FAMAs et Barkhane et souvent MINUSMA. De même, il y a des patrouilles transfrontalières avec les pays du champ.
Selon lui, ces différentes patrouilles ont donné des résultats forts appréciables avec beaucoup de terroristes qui ont été neutralisés.
À côtés des opérations militaires, Barkhane, selon le conférencier, intervient aussi dans l’assistance humanitaire avec des actions civilo-militaires.
Autres domaines d’appui de Barkhane aux FAMAs, le renseignement notamment aérien.
L’Opération « Dambé » bientôt lancée
Dans son intervention, le directeur de la DIRPA a annoncé que l’armée malienne est sur le point de lancer une nouvelle opération appelée « Dambé » qui serait, selon ses propos, une opération de proximité.
Dans le cadre de cette opération, il a indiqué que l’armée malienne était en train de s’évertuer à convaincre les populations à s’impliquer dans le renseignement.
Il a invité les uns et les autres à arrêter les supputations, la propagande des accusations intentionnelles, sur les réseaux et les médias contre les FAMAs leurs alliés.
Concernant les arrestations de Barkhane qui ont fait l’objet de polémiques dans les rangs des mouvements signataires de l’Accord pour la paix, le colonel Diaran KONE a tenu à préciser que toutes ces arrestations ont été faites dans le cadre de la loi et remises à des structures compétentes.
Avant de terminer, il a invité les uns et les autres à se convaincre du bienfondé de cette opération Barkhane dans le cadre de la lutte contre les groupes terroristes.
« Ce qui est évident, c’est que personne ne peut s’en sortir tout seul dans le cadre de cette lutte anti-terroristes », a-t-il conclu.
Une force de plus de 4 000 hommes
De son côté, le porte-parole de Barkhane, le lieutenant-colonel Patrick SIMON, a insisté sur l’amitié entre les deux armées.
Crée en août 2014 en remplacement de Serval, l’opération Bakhane, selon son porte-parole, est une force de plus de 4 000 hommes avec son QG à Ndjamena (Tchad).
Elle couvre les pays membres du G5 Sahel avec des bases à Gao et à Niamey (Niger). De même, des détachements de cette force se trouvent dans plusieurs villes du nord, notamment Tombouctou, Kidal, Taoudénit, Ansongo, etc.
Selon lieutenant-colonel Patrick SIMON, la stratégie française au Sahel, c’est d’aider les pays de la région à acquérir la capacité d’assurer leur sécurité de façon autonome. L’objectif est que les armées du G5 Sahel puissent, elles-mêmes, faire face à la menace terroriste de façon autonome.
« Nous serions toujours là tant que cet ennemi ne sera pas à la portée des armées africaines », a promis le conférencier.
Il s’est dit convaincu que cette opération que mène son pays est utile et efficace pour la stabilité dans le Sahel.
Des opérations d’envergure
Pour preuve, a-t-il dit, au cours des deux derniers mois, Barkhane mène avec un rythme soutenu des actions d’envergure avec les forces armées maliennes, mais aussi celles du Burkina Faso, du Niger dans la boucle du Niger. Il s’agit de l’opération Panga conduite avec le Mali et le Burkina Faso, Baya, Bronco dans la forêt de Foulsaré et tout dernièrement l’opération Dag qui a permis de mettre hors d’état de nuire une vingtaine de terroristes.
L’objectif de ces opérations d’envergure est d’empêcher la possibilité pour les groupes terroristes d’opérer librement dans le pays, mais aussi au niveau des frontières.
« Il ne doit pas y avoir un endroit où ils puissent être tranquilles. Ces opérations nous ont apporté des succès », a-t-il clamé.
D’ailleurs, a-t-il fait savoir, la recrudescence des attaques terroristes prouve que ces éléments sont dérangés dans leurs arrières bases et tentent des actions d’éclat pour se faire remarquer.
Depuis fin avril, a-t-il soutenu, c’est une centaine de djihadistes qui ont été mis hors de combat.
Ces opérations successives avec les pays partenaires désorganisent les GAT (Groupes armés terroristes) pour les pêcher de terroriser les populations.
L’intervention des forces françaises et maliennes à Gourma-Rahouss en avril et à Almoustarat, en mai, prouve que le partenariat entre FAMAs et Barkhane est de plus en plus efficace.
« Nos forces arrivent à reprendre l’ascendance sur l’ennemi à des systèmes d’alerte », a-t-il soutenu sans donner plus de détails.
20 tonnes d’armements saisies
En terme chiffré, il a indiqué que pendant ces trois dernières années, Barkhane a conduit plus de 400 opérations en moins de 3 ans et le plus souvent menées avec les partenaires du Sahel. À ces opérations longues s’ajoutent aussi les opérations éclaires déclenchées à la suite des alertes sans oublier les patrouilles qui sont menées tous les jours par Barkhane.
Depuis le début de l’opération, plus de 400 terroristes ont été mis hors de combat avec plus de 20 tonnes d’armes saisies.
Tous les 3 mois, au moins 2 tonnes d’armement sont détruites quelque part dans le Sahel. Depuis 3 ans, 5000 soldats de la zone G5 Sahel ont été formés dans le cadre de 200 formations différentes dans 20 domaines de spécialités, a indiqué le conférencier.
Sur tout autre plan, Barkhane, en termes d’actions humanitaires, c’est plus de 34 000 consultations données par des médecins militaires de l’opération.
À cela s’ajoute le financement ou le soutien à la réalisation de 80 projets d’accès à l’eau, à l’éducation à la santé, etc.
La lutte contre le terrorisme est une lutte longue et difficile. Surtout au Sahel, elle demande beaucoup d’énergie et de capacité.
Par Abdoulaye OUATTARA
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