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Art et Culture

Nouveau livre dans les librairies : “Le jour où j’ai failli mourir, mémoire d’un journaliste de sport” d’Aly Badara Kéïta
Publié le samedi 15 juillet 2017  |  Aujourd`hui
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Le doyen des journalistes sportifs du Mali, Aly Badara Kéita, membre fondateur et premier président de l’Association des journalistes sportif du Mali (Ajsm), écrivain et mémoire vivante du football et de la presse sportive au Mali, n’a pas vécu inutilement. Il a laissé des œuvres à la prospérité dont trois livres sur le football malien et le journalisme sportif. Après ses deux premiers livres “50 ans de football malien : 1925-1975”, “Légendes et vérités du football malien”, Aly Badara Kéita vient de mettre sur le marché son troisième intitulé “Le jour où j’ai failli mourir, mémoire d’un journaliste de sports” édité par la Coopérative culturelle d’édition Jamana. Ce 3e livre a été dédicacé le samedi 8 juillet 2017 dans le Pavillon des sports.

Déjà dans les librairies au prix de 5 000 Fcfa, “Le jour où j’ai failli mourir, mémoire d’un journaliste de sport”, 118 pages, a été dédicacé en présence d’une foule nombreuse dont l’ancien Premier ministre Soumana Sako, l’ancien ministre de l’Information du Cmln, le colonel Youssouf Traoré, Dioncounda Samabaly dit Samfinman (un collègue de l’auteur et dirigeant sportif) le directeur général de l’Ortm, Sidiki N’Fa Konaté (le parrain de la cérémonie), Hamidou Konaté, Dg de Jamana, le président de l’Ajsm, Oumar Baba Traoré, des amis, des anciens collègues journalistes, beaucoup de jeunes journalistes sportifs et des anonymes. Des supporteurs de l’Union nationale des supporteurs des Aigles du Mali ont chauffé la salle. Tout ce beau monde était dans la salle pour témoigner sa reconnaissance au doyen qui est à la retraite depuis 1991.



“Le jour où j’ai failli mourir, mémoire d’un journaliste de sport” retrace le parcours, la carrière, les expériences (bonnes et mauvaises) du doyen Aly Badara Kéita et fixe des souvenirs pour la nouvelle génération. La dédicace a été une occasion de témoignages (voir les interventions), de reconnaissances, d’éloges à l’endroit d’Aly Badara Kéita.

Oumar Baba Traoré (président Ajsm) : “Le livre d’Aly Badara Kéita est un véritable instrument de travail pour la presse sportive malienne”

Au nom des membres du Bureau exécutif national, Oumar Baba Traoré (OBT), président de l’Ajsm, s’est dit très honoré de prendre la parole au nom de ses collègues journalistes sportifs. Après avoir remercié les invités pour leur présence à la cérémonie, OBT dira que la 3e œuvre d’Aly Badara Kéita, en plus du témoignage sur son passé indissociable du sport malien et du journalisme sportif malien, “est un véritable instrument de travail pour la presse sportive malienne. Merci à Aly Badara Kéita pour son recueil très riche en témoignages. Merci pour sa participation à la préparation de la Can Mali 2002 à travers les différentes caravanes de presse à Kayes, Sikasso, Ségou, Mopti et Bamako. Merci à Aly Badara et aux autres cofondateurs de l’Ajsm en 1970. L’Ajsm compte aujourd’hui plus de 300 adhérents, majoritairement jeunes et est représentée dans toutes les régions du Mali à travers des coordinations régionales. Sur vos pas à l’Union des journalistes sportifs africains (Ujsa) actuel Aips-Afrique, je suis heureux de vous informer que notre pays à travers ma modeste personne figure au sein de son bureau. Je me vois dans l’obligation de prendre un engagement solennel au nom de l’ensemble des membres de l’Ajsm d’être à votre école”. Il a ensuite rendu hommage à tous les doyens de la presse sportive malienne qui ont travaillé dans des conditions atroces et dans un contexte particulier. “Nous de la jeune génération, sommes en train de jouir pleinement du fruit de vos persévérance et courage. C’est en reconnaissance de ces efforts que le Bureau exécutif national de l’Ajsm a initié depuis notre premier mandat en 2011 un débat mensuel dénommé. A l’école de nos doyens”, a-t-il rappelé, avant de remercier l’Ortm pour avoir accepté de parrainer de la cérémonie de dédicace et a dit aussi merci à tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à la réalisation de la cérémonie.

Hamidou Konaté, Directeur général de la Coopérative Jamana (maison d’édition du livre) : “Le livre est sorti grâce à l’assistance financière de l’ambassadeur du Mali en France Cheick Mouctar Diarra “

Le directeur général de la Coopérative Jamana, Hamidou Konaté, dira que ce jour de dédicace est très grand. Il soulignera qu’il est émerveillé par la constance et l’engagement du vieux Aly Badara Kéïta qui, malgré sa maladie, n’a jamais cessé d’appeler la maison d’édition pour savoir si le livre allait sortir. “Je lui ai toujours dit que le livre va sortir malgré que nous sommes dans une situation extrêmement difficile. Et le livre est sorti grâce à la compréhension et l’assistance financière d’un autre grand frère, l’ambassadeur Cheick Mouctar Diarra de France et qui n’est pas à sa première occasion de financer l’édition de livres de beaucoup de gens. Il le fait dans l’anonymat. Et cela permet à la Coopérative Jamana d’éditer des livres”, a-t-il dit, avant d’appeler les Maliens à lire le livre qui est un témoignage qui rappelle les valeurs cardinales de notre société, l’engagement, l’amour dans le travail. “Dans le livre, Aly Badara Kéïta prouve qu’il a été endurant, persévérant. Il a tenu et il a réussi. Notre jeunesse qui a besoin de repère doit s’inspirer d’Aly Badara Kéïta. En tant qu’éditeur, je vous demande de témoigner, d’éditer des livres pour que notre jeunesse puisse savoir où elle va. Sinon la société malienne devient de plus en plus intolérante. Comme l’adage le dit, les paroles s’envolent, l’écrit reste”, a-t-il conseillé.

Sidiki N’Fa Konaté (parrain), Dg de l’Ortm : ” Le doyen Kéita mérite d’être dans un Panthéon de sport”

Parrain de la cérémonie de dédicace, Sidiki N’Fa Konaté a rendu grâce à Allah qui a fait que le doyen Aly Badara Kéita a pu participer au lancement de son livre et que ce même Allah a fait que les invités ont pu venir le célébrer. S’adressant aux supporteurs, il dira que “le sport est un spectacle. Et il n’y a pas de spectacle sans spectateurs. Et les supporteurs sont des spectateurs, vous êtes les sels du sport”, a-t-il requinqué les supporteurs de l’Union nationale des supporteurs des Aigles du Mali (Unasam) qui étaient très nombreux à assurer l’animation dans le Pavillon. Il indiquera qu’il a été perturbé quand Aly Badara Kéïta l’a sollicité pour être parrain du lancement du livre. “J’étais perturbé parce que je me suis demandé qu’est-ce qui me vaut l’honneur d’être le parrain de cette cérémonie ? Et qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ? Parce que, pour nous, le doyen Kéita c’est autre chose. Si j’avais un Panthéon aux sports, il devait y figurer. Il devait y figurer parce que même si nous n’avons pas directement travaillé avec lui, nous l’avons lu, nous l’avons écouté. Il mérite d’être dans un Panthéon de sport. Et la meilleure façon de connaître un homme, c’est de le lire. Parce que dans la lecture, transparait tout ce qu’il a de subconscient. Et là on découvre la véritable nature d’une personne. J’ai été invité d’être le parrain par plaisir et par devoir. Parce que c’est comme si il me mettait en reportage et je devais faire ce reportage. Parce que c’est le doyen qui me le demande”, a-t-il déclaré, avant de remercier la Coopérative Jamana pour l’édition du livre et Cheick Mouctar Diarra pour son financement.

Pour Sidiki N’Fa Konaté, le livre “Le jour où j’ai failli mourir, mémoire d’un journaliste de sport” parle de tous les journalistes qui, quotidiennement, frôlent la mort pour la recherche de la vérité. “Le journaliste est celui qui va à la cueillette du feu, à la recherche de la vérité. Donc, sur le terrain de la recherche de l’information, il se fait forcement brûler. Pour dire que le journalisme est un métier délicat, difficile. C’est pour dire que l’ouvrage du doyen Kéïta est une longue quête, une concentrée de tout ce qui se fait dans le domaine de la presse. Le doyen est le concentré de la quête de la vérité, de la quête de la liberté de presse. […] Votre ouvrage doit être lu, étudié dans les écoles de journalisme”, a-t-il dit, avant de demander à l’assistance de cotiser pour rembourser les 100 000 Fcfa que le doyen a investi dans la production du livre.

En plus de ces interventions, Kabiné Demba Diakité, Papa Oumar Diop, le colonel Youssouf Traoré, Dioncounda Samabaly “Samfinman” et Siaka Doumbia feront des témoignages sur l’homme et sur ses œuvres.

Très ému, le Doyen Aly Badara Kéita a tenu à remercier tout ce beau monde venu lui témoigner tant d’affection, l’Amicale des journalistes du Sénégal pour l’avoir fait traiter par le Professeur Guèye et de Diomandé de l’Association des journalistes de Côte d’Ivoire qui lui a porté secours. Il a tenu à remercier particulièrement Chifotanga (en sénoufo veut dire celui qui a du monde et qui a raison sur les autres) qui l’a sauvé d’une mort certaine. Il a remercié Cheick Mouctar Diarra (qui lui a rendu beaucoup de services), le colonel Youssouf Traoré, Dioncounda Samabaly pour tout ce qu’ils lui ont rendu comme services. Aly Badara Kéïta révélera que lors de son emprisonnement, Soumana Sako a eu le courage de venir dire à ses geôliers de “me libérer et de l’emprisonner à ma place. Ce jour-là, le geôlier l’a insulté et l’a renvoyé comme un chien. Je ne peux pas oublier ce geste de Soumana Sako. Je le remercie pour ça”.

Il affirmera qu’il n’a pas de mot pour remercier Sidiki N’Fa Konaté, mais que son cœur le fait. Il a rappelé que le mot “Aigles” du nom de l’équipe nationale de football du Mali a été écrit pour la première fois dans L’Essor du 30 juin 1971, sous la plume d’Aly Badara Kéita. Il a tenu à présenter ses excuses à tout le monde. Il a dit qu’il a oublié tout ce qui lui a été fait comme mal. Il a invité les journalistes à beaucoup de courage, beaucoup d’objectivité car, a-t-il conclu, “le métier de journaliste mène à tout”. A la fin de la cérémonie, son homonyme (son petit-fils) a été présenté à l’assistance. Et ce dernier a laissé entendre qu’il veut devenir journaliste comme son grand père. La visite de l’exposition photos sur Aly Badara Kéïta initiée par Aly Sissoko (photographe à L’Essor) a mis fin à la cérémonie de dédicace du livre “Le jour où j’ai failli mourir, mémoire d’un journaliste de sport” qui est en vente à la Librairie de la Coopérative Jamana.

Un parcours et une carrière très riches

Natif de Fanterela en 1936, dans le pays Sénoufo, Aly Badara Kéita est inscrit à 8 ans à l’école française à N’Kourala en 1944 où il obtient le Certificat d’études primaires en 1950. Il poursuit ses études au Collège Marius Moulet de Bamako où il décroche le Bepc en 1954 et intègre le corps des Commis des Postes en 1955. Ensuite, il part en Haute Volta (actuel Burkina Faso) au Collège Ouezzin Coulibaly de Bobo Dioulasso où il obtient le Baccalauréat. En 1964, il obtient le Certificat de l’Institut français de la presse et intègre ainsi le monde du journalisme. En 1965, il est nommé rédacteur à l’Agence nationale d’information du Mali. Il partira ensuite en Urss d’où il revient avec le Diplôme de l’Institut supérieur de la presse en 1968.

Et dans la foulée, il décroche le Certificat des journalistes des sports du Conseil supérieur du sport en Afrique en 1971 et aussi le certificat d’administrateur des sports du Centre de Thiès au Sénégal en 1979. Il est élu secrétaire de la Fédération malienne de basketball en 1963-1984. Le doyen a d’autres distinctions et a occupé plusieurs postes dans plusieurs organisations sportives au Mali et en Afrique.

Ses qualités ont été récompensées par le Conseil supérieur du sport en Afrique qui lui a décerné la Médaille du Mérite sportif en 1985. Il a été admis à la retraite en 1991. Comme le disait Cheick Mouctar Diarra en 2002, “Aly Badara Kéita a encore beaucoup à donner à tous”. Et il vient de le prouver avec ce 3e livre “Le jour où j’ai failli mourir, mémoire d’un journaliste de sport”.

Siaka Doumbia

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