A l’intention des générations montantes, il convient de rappeler que le Mali a connu sa toute première rébellion, en 1963, dénommée «rébellion touarègue» dans le septentrion malien. Aux premières heures de l’accession de notre pays à la souveraineté nationale et internationale, le régime nationaliste de Modibo Keita s’est attelé à la construction d’une armée nationaliste de combat.
En deux (02) ans, notre pays s’est doté d’une force militaire de frappe qui n’a pas tardé à imposer le respect scrupuleux de notre pays notamment dans l’environnement limitrophe. Non content de son départ prématuré de notre sol, le colonisateur français a mis à nu sa ferme volonté de détacher de notre territoire l’espace qu’il avait forgé de toutes pièces en l’occurrence ce que l’on appellerait AZAWAD. C’est ainsi que la France coloniale a orchestré la première rébellion dans notre pays épris de paix, de justice et de liberté.
Il faut dire ici que la gageure de l’impérialisme français était de balkaniser notre pays pour mieux le dompter. Si le Mali avait un ennemi juré c’était bien la France (sans nul doute, elle le reste toujours) malgré les billevesées politiques avec lesquelles on ne cesse d’abreuver notre peuple travailleur.
Dès l’annonce par les touaregs de ne plus faire partie du Mali, Modibo Kéita a montré qu’il était descendant de l’intrépide guerrier en la personne de Soundiata Kéita. Il a aussitôt envoyé nos soldats établir par la force des armes l’intégrité de notre territoire national, honorant ainsi la devise de notre pays: «Un Peuple-Un But-Une Foi.» Des soldats valeureux comme Mamadou Sissoko, Diby Sylla Diarra, Amara Danfage et Kissima Doucara, sans oublier le colonel Youssouf Traoré, ont accompli avec honneur leur mission régalienne d’assurer la défense de l’intégrité de notre territoire.
Leurs noms restent gravés au tableau d’honneur de notre pays. Ils se sont battus avec les armes fournies au Mali par nos amis de l’URSS. De vive voix, le Président Modibo Kéita a annoncé, à l’occasion d’une rencontre à l’Assemblée régionale de Gao, la fin de la rébellion touarègue. Elle a été impitoyablement écrasée par notre vaillante armée. C’était en février 1964. De cette date à 1990, les armes n’avaient plus crépité dans le septentrion malien.
Mais, comme l’on pouvait s’y attendre, la France tenait à tous prix à balkaniser notre pays. C’est bien ce sale projet qu’elle a ressuscité, en 1990, ouvrant ainsi le deuxième front contre le régime de Moussa Traoré, le premier étant le Front social.
Force est de reconnaitre ici à Moussa Traoré qu’en sa qualité de soldat, il n’a jamais accepté un seul instant l’occupation du moindre centime de notre territoire national. En cela, Moussa Traoré avait un sens de l’honneur et de la dignité nationale.
La rébellion touarègue de 1990-1991 s’est achevée, le 06 janvier 1991, par la signature, entre le gouvernement du Mali et les rebelles touaregs, à Tamanrasset d’un accord dit Accord de paix pour le Mali. Moussa Traoré est tombé, le 26 mars 1991.
Le 11 Avril 1992, le lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré, à la tête du Comité de transition pour le Salut du peuple (CTSP), a signé avec les mêmes rebelles ce qu’il convenait d’appeler «Le Pacte national». C’était à Bamako.
Pour appeler la chat par son nom, les Touaregs étaient instrumentalisés du dehors par le néo-colonialisme français qui voyait mal le Nord de notre pays échapper à son contrôle.
Pour la petite histoire, la France avait envisagé la construction de sa base militaire à Tessalit pour lui permettre de contrôler la bande Sahélo-saharienne. Il apparait donc clairement (et nous l’avons toujours dit) que la France est partie intégrante du problème touareg au Mali et ne saurait contribuer à sa solution.
Malgré l’application par Alpha Oumar Konaré des termes du Pacte, la France n’avait pas démordu. C’est bien cette attitude d’instrumentalisation des touaregs qui a conduit Alpha Oumar Konaré à déclarer que notre pays n’avait pas besoin d’armes mais de charrues pour nourrir la population. Que cela est vraiment ridicule! Il a organisé la Flamme de la paix et procédé au recrutement dans l’armée nationale de pratiquement tous les touaregs qui ont pris les armes contre le Mali et cela, avec des grades supérieurs au mépris de nos soldats qui avaient longtemps servi le drapeau national. Cela leur a permis de connaitre tous les rouages de l’armée, avant de sortir en masse. Que dire ici si ce n’est que Alpha a tout simplement travaillé à phagocyter notre armée pour ses calculs à lui et ses ambitions personnelles.
Le retour de Amadou Toumani Touré
ATT est revenu aux affaires, en 2002. Aussitôt les mêmes indépendantistes touaregs se sont levés pour réclamer à nouveau indépendance. En sa qualité de général négociateur sur les théâtres d’opérations, ATT a concocté avec les rebelles touaregs à Alger, ce que l’on a dénommé ‘’Accord d’Alger’’ du 04 juillet 2006.
Le 22 mars 2012, Amadou Toumani Touré a été renversé par des militaires patriotes dirigés par Amadou Haya Sanogo alors capitaine. Les ennemis de la nation, regroupés au sein du Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la République (FDR), ont travaillé à arracher à la CEDEAO le fameux embargo sans queue ni tête mais seulement vil et apatride, pareil au saupoudrage.
Dioncounda Traoré s’est mis de façon illégitime à la tête de ce que certains ont appelé la transition de 2012. C’est ainsi que pour jeter la poudre aux yeux des aveugles, il a mandaté Tiébilé Dramé pour le représenter au rendez-vous de Ouagadougou sous l’égide de Blaise Compaoré, ce Monsieur Afrique de France et ennemi des peuples pour piétiner nos intérêts fondamentaux. Là-bas, dans la capitale du Faso où se sont transportés pratiquement tous les politiciens maliens, un accord a été forgé pour permettre l’élection présidentielle de 2013. C’était en juin 2013.
Le 19 septembre 2013, Ibrahim Boubacar Kéita a prêté serment en sa qualité de président de la République au Centre international de conférence de Bamako (CICB). Pour permettre à la France de matérialiser son vieux rêve de construire sa base militaire à Tessalit, voilà IBK (sensé défendre l’intégrité territoriale du mali et l’unité nationale) signer en juillet 1014, le fameux accord de défense entre la France et le Mali.
Côté français, l’on retient encore la déclaration du ministre de la Défense, Jean Yves Le Drian, pour légitimer cet accord. Il disait: «Ce traité va permettre de renforcer la coopération militaire entre la Mali et la France dans les domaines du renseignement, de la formation, de l’échange d’informations pour assurer la sécurité sur le territoire malien et dans le Sahel.» Quel bluff à l’adresse des Maliens !
De ce mois de juillet 2014 à cet autre juillet 2017, nos enfants continuent à subir les affres d’un terrorisme aux contours vraiment flous. Toute cette volonté politique de la France et du président IBK a été matérialisée par le énième accord dit de paix d’Alger signé par le gouvernement de la République du Mali, le 15 mai 2015, et par la Coordinations des mouvements de l’Azawad (CMA), le 20 juin 2015. Et depuis, les armes ne se sont pas tues.
Les soldats maliens présents à Gao et à Tombouctou subissent chaque jour que Dieu fait les affres des mines anti-personnelles et des attaques de convois militaires, des embuscades de terroristes en mission dans notre pays. Pendant ce temps, IBK n’entend qu’une seule chose : la tenue du référendum. Mais «en toute chose, il faut considérer la fin», a-t-on coutume de dire.
Force est donc de se demander : les accords de paix au Mali, pour qui et pour quoi ?