Ce parti politique qui devait être le premier à se prononcer sur le processus de réforme constitutionnelle, a été la dernière formation à le faire (seulement avant-hier). Une sortie qui n’a pas non plus comblé les attentes ! Elle a été jugée tardive et médiocre dans son ensemble.
Le processus de révision de la constitution est en cours depuis le 2 juin dernier, mais c’est le 11 juillet, soit plus d’un mois après le démarrage de la machine, que le parti au pouvoir, à savoir le RPM, est parvenu à se prononcer sur la question, publiquement oui. Cette formation politique qui devait pourtant tenir le devant dans ce combat n’avait jusque-là posé d’acte concret, pouvant rassurer le régime dans cette aventure incertaine. Au-delà de ces déclarations des quelques députés de la mouvance présidentielle, le seul acte posé par le RPM dans ce processus est ce communiqué laconique qu’il a produit sur l’arrêt de la cour constitutionnelle.
Ce communiqué, dit-on, a largement manqué d’explicité puisqu’il a contribué à créer la confusion autour de la décision de la cour constitutionnelle faisant croire au public qu’aucune incohérence n’avait été soulevée dans le projet de constitution alors qu’il était renvoyé à l’Assemblée nationale pour apporter des corrections.
Très médiocre, l’a été aussi cette conférence de presse du parti présidentiel le mardi 11 juillet. Annoncée à la veille en grande pompe, l’on attendait de cette rencontre un espace très sérieux où d’autres nécessités non encore dites de ce referendum allaient être rendues publiques. Ça n’a pas été le cas : Deux badaud qui voulaient faire sortir de force un journaliste de la salle parce qu’il a posé une question qui dérange ; un ministre qui allait en venir aux mains avec un journaliste après l’avoir publiquement accusé d’avoir pris de l’argent pour mentir contre la réforme constitutionnelle et surtout des conférenciers, au lieu d’être ponctuels sur l’objet de la rencontre, s’adonnent à des menaces. La conférence de presse du RPM, ce mardi 11 juillet, a brillé d’une médiocrité absolue et l’on en parle dans les coulisses.
Des ministres qui encouragent l’absentéisme !
Il ne s’agissait que d’une activité purement politique, mais elle a enregistré la présence de près d’une dizaine de ministres de la République du Mali. Des ministres en activité et, de surcroît un jour ouvrable, qui ont abandonné leurs bureaux pour accompagner une activité politique. Etaient présents à cette Me Baber Gano ministre des transports et secrétaire général du RPM, Abdrahamane Sylla (ministre des maliens de l’extérieur et membre du RPM) et Hamadoun Konaté (ministre de l’action humanitaire, secrétaire politique du Rpm).
Les ministres Amadou Koïta (jeunesse), Arouna Modibo Touré (Communication), Mohamed Ag Erlaf (Education) et N’Diaye Ramatoulaye Diallo (Culture), étaient tous présents à cette rencontre. Même Soumeylou Boubèy Maïga, secrétaire général de présidence, était présent. Pendant ce temps, les salles d’attente étaient (peut-être) pleines à craquer dans les départements qu’occupent ces ministres et responsables qui étaient assis à ne rien faire à la conférence de presse du RPM.
La bonne manière voudrait que telle activité politique soit organisée pendant le week-end où tous fonctionnaires sont libres. C’est une manière d’avoir un peu pitié aux maliens.
Djibril Samaké