DAKAR, Le célèbre comédien malien Habib Dembélé a
souhaité lundi dans un entretien avec l'AFP que l'ex-président sud-africain
Nelson Mandela, bien que malade, soit "symboliquement" proclamé "président de
l'Afrique" car, a-t-il dit, "lui seul en a de façon unanime le mérite".
"Il faut, même symboliquement, proclamer Nelson Mandela président de
l'Afrique, lui seul en a de façon unanime le mérite" sur le continent, "il est
vieux, il est malade, mais on doit le faire symboliquement, les institutions
suivront un jour", a déclaré M. Dembélé, surnommé au Mali "Guimba", joint
depuis Dakar. Il s'exprimait depuis la France, où il vit la plupart du temps.
"Face à Mandela, aucun des dirigeants africains actuels ne fait le poids,
+il n'y a pas match+! Il est beaucoup plus grand qu'eux tous", a ajouté le
comédien, également auteur, ayant travaillé avec de grands noms du théâtre
dont le Britannique Peter Brook, et du cinéma dont le Malien Cheick Oumar
Sissoko et le Sénégalais Sembène Ousmane.
Fin août 2012, Habib Dembélé, panafricaniste résolu, avait lancé sur la
plateforme de pétitions Change.org un appel à l'Union africaine (UA) pour
proclamer Nelson Mandela "président des Etats-Unis d'Afrique". Sa pétition,
qui avait un objectif initial de 100 signatures, a été clôturée après en avoir
recueilli 142 et elle n'a pas eu de suite.
Selon lui, l'UA doit procéder à cette proclamation symbolique "pendant que
Mandela est encore en vie".
L'ex-président sud-africain, 94 ans, "est à l'hôpital, ça fait toujours
craindre" pour quelqu'un de son âge "mais en même temps, ces dernières années,
on nous a fait peur très souvent avec les hospitalisations de Mandela", a-t-il
ajouté, en lui souhaitant longue vie.
Selon la présidence sud-africaine, Nelson Mandela, hospitalisé pour soigner
les suites d'une pneumonie, est dans un état satisfaisant.
Habib Dembélé a cependant reconnu que son appel avait peu de chances d'être
entendu des dirigeants africains: "J'ai l'intime conviction que nos chefs
d'Etat ne le feront jamais. (...) Par orgueil, aucun d'entre eux ne voudrait
se sentir en dessous d'un autre".
Pourtant, a-t-il précisé, "je crois à l'unité africaine comme y ont cru les
plus grandes figures des indépendances africaines, je crois qu'elle est la
meilleure solution aux problèmes de tribalisme, séparatisme, rébellions
insensées" en Afrique.
cs/jmc
