Cette stratégie privilégie des solutions pragmatiques qui mettent en avant les critères d’efficacité et d’efficience, et surtout l’exigence d’obtention de résultats rapides tangibles permettant d’alléger les souffrances des populations
La planification, le suivi de la mise en œuvre et la coordination globale des politiques publiques et des stratégies de développement sont des principes cardinaux du département en charge de l’Economie et des Finances. Des principes qui participent de la cohérence globale de l’action du gouvernement dirigé par le Premier ministre, Abdoulaye Idrissa Maïga. Ces principes, faut-il le rappeler, procèdent de la nécessité d’assurer dans le domaine de la gestion du développement, les articulations et les synergies d’actions indispensables entre les politiques publiques au niveau global et macroéconomique, et les stratégies sectorielles, spatiales et/ou thématiques.
C’est dans cet esprit que le gouvernement a élaboré la Stratégie spécifique de développement intégré des Régions du Nord du Mali. L’objectif est de développer et mettre en œuvre une stratégie spécifique visant à hisser les régions du nord au même niveau que le reste du pays en termes d’indicateurs de développement.
Le projet de stratégie a été soumis à la validation des acteurs au développement du pays ainsi qu’à celle des partenaires. La rencontre de haut niveau organisé à cet effet s’est ouvert hier à l’hôtel Salam sous la haute présidence du Premier ministre, Abdoulaye Idrissa Maiga. Plusieurs membres du gouvernement, les représentants des partenaires techniques et financiers, les autorités des régions du Nord, les représentants de la société civile des régions du Nord et les représentants des groupes signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger ont pris part à la rencontre.
économies régionales dynamiques. En effet, c’est en tirant les leçons des nombreuses expériences en matière de développement intégré des régions du Nord, et surtout, en tenant compte des exigences et des défis de l’heure que le gouvernement, à travers le département de l’Economie et des Finances, a opté pour l’élaboration de cette Stratégie spécifique de développement intégré des Régions du Nord.
Lors de la cérémonie d’ouverture, le ministre de l’Economie et des Finances, Dr. Boubou Cissé indiquera que dans l’environnement actuel de notre pays, marqué par une extrême vulnérabilité et instabilité, il convient de privilégier des solutions pragmatiques qui mettent en avant les critères d’efficacité et d’efficience, et surtout l’exigence d’obtention de résultats rapides tangibles permettant d’alléger les souffrances des populations. « La tenue du présent atelier est un moment important dans les réflexions sur le processus de planification dans les régions du nord, mais aussi, le début d’une nouvelle dynamique de développement pour notre pays. Selon les termes de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, la stratégie spécifique est destinée à hisser les régions du nord au même niveau que le reste du pays en termes d’indicateurs de développement, et ce, dans un délai n’excédant pas une période de 10 à 15 ans », a-t-il indiqué. Dr. Boubou Cissé a rappelé aussi que cette stratégie, tout comme les régions du nord dont elle énonce les priorités de développement, ne doit cependant pas fonctionner en vase clos. « En effet, il faut, plus que jamais, créer un lien entre la stratégie et les autres cadres stratégiques dont notamment la stratégie nationale de développement et les stratégies sectorielles. En tant que ministère chargé de la planification du développement, du suivi de la mise en œuvre et de la coordination globale des politiques publiques et des stratégies de développement, je me réjouis du choix porté par monsieur le Premier ministre sur mon département, pour assurer en ces moments cruciaux, la conduite du processus de validation de cette stratégie spécifique de développement des régions du nord », a-t-il développé.
A sa suite, tour à tour, le représentant des partenaires techniques et financiers, l’ambassadeur de l’Union européenne au Mali, Alain Holleville, et l’ambassadeur d’Algérie au Mali, représentant la Médiation internationale, Boualem Chebihi, ont salué cette initiative du gouvernement qui, selon eux, est une composante fondamentale de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger.
L’ambassadeur Alain Holleville a noté avec satisfaction la volonté du gouvernement de mettre en œuvre de façon efficiente et concertée l’Accord avec tous les acteurs, et étape par étape. « Prévue dans l’Accord, cette stratégie spécifique de développement des Régions Nord est une étape attendue après la réalisation, au second semestre, de la Mission d’évaluation conjointe du Mali (MIEC). Nous avons bien conscience que cette étape de validation est avant tout un moment privilégié pour les populations maliennes dans leur diversité, de se retrouver pour accomplir un acte qui renforce le processus de paix et de réconciliation et l’appropriation de l’Accord de paix par toutes les composantes du Mali », a-t-il indiqué tout en réaffirmant l’engagement des partenaires du Mali à l’accompagner dans ces efforts de mise en œuvre de l’Accord de paix.
Quant au diplomate algérien, il a souligné que sans paix, il n’y a pas de sécurité et que sans sécurité, il ne saurait être question de développement. Il a ainsi profité de l’occasion pour inviter les groupes signataires à s’inscrire dans cette dynamique.
Prenant la parole au nom des parties signataires, Bilal Ag Cherif saluera cette initiative qui, selon lui, vise à engager véritablement le processus de développement du nord. « Nos régions sont longtemps restées en marge du développement global du Mali d’où toute l’urgence de mettre en œuvre cette stratégie spécifique afin de favoriser leur développement accéléré. L’accord a été signé depuis 2 ans, les populations du nord commencent à se poser des questions et attendent avec impatience le retour des programmes de développement et des actions concrètes d’envergure sur le terrain », a-t-il indiqué tout en assurant de l’engagement des groupes armés à jouer leur partition pour la mise en œuvre efficiente de l’Accord.
L’engagement du gouvernement. Il faut rappeler que la Conférence internationale sur la relance économique et le développement du Mali tenue le 22 octobre 2015 à Paris sous l’égide de l’OCDE a déjà enregistré des contributions internationales à la réalisation de la Stratégie spécifique de développement dont le Fonds de développement durable est l’instrument commun de financement.
Pour le Premier ministre, Abdoulaye Idrissa Maiga, la mise en œuvre de cette stratégie spécifique s’inscrit dans le Cadre stratégique pour la relance économique et le développement durable (CREDD 2016-2018) et vise à promouvoir un développement inclusif et durable en faveur de la réduction de la pauvreté et des inégalités dans un Mali uni et apaisé, en se fondant sur les potentialités et les capacités de résilience. Il indiquera que la validation de cette stratégie est la preuve patente de l’engagement ferme de son gouvernement à mettre en œuvre les dispositions de l’Accord. « De nombreux chantiers sont ouverts au nom de la paix et de la réconciliation nationale. Nous notons par exemple le plan d’urgence de relèvement en cours d’exécution. Mais afin de consolider ces chantiers, des actions structurantes de développement sont engagées pour améliorer les conditions de vie des populations », a souligné le chef du gouvernement qui a rappelé qu’il y a un temps pour tout. « Il y a eu le temps des pourparlers.
Aujourd’hui, il est question de la mise en œuvre intégrale de cet Accord et cela nous interpelle tous d’où la nécessité d’engager des mesures de confiance partagées. J’engage le gouvernement, chaque département à son niveau, à prendre toutes les initiatives nécessaires pour rendre effective la mise en œuvre de nos engagements dans le cadre de l’Accord », a-t-il instruit tout en remerciant les partenaires techniques et financiers pour leur engagement constant à accompagner notre pays dans le processus de sortie de crise ainsi que la relance de son développement.
Il faut noter que le processus initial de validation de cette stratégie avait prévu l’organisation de deux ateliers interrégionaux de regroupement dans les régions du nord et d’un atelier national de validation à Bamako. Cependant, compte tenu du retard important accusé dans le processus de validation du document, le Premier ministre a instruit le ministre de l’Economie et des Finances la tenue diligente de l’atelier national tout en conciliant l’urgence des délais avec la nécessité d’assurer le caractère participatif et inclusif du processus d’où toute l’importante de cette rencontre qui durera 3 jours.