À Bamako, on crie sur tous les toits que les forces armées du Mali sont dans de bonnes conditions. On dit aussi qu’ils sont bien habillés. Oui, c’est vrai pour ceux qui sont présents aux cérémonies devant les officiels à Bamako. Ceux qui sont dans les écoles militaires sont bien habillés, tout comme ces militaires qui sont à Bamako. Mais la réalité est toute autre sur le terrain. À Bamako, on assiste tous les jours à une distribution de matériels aux policiers et gendarmes. Jusqu’à ce que certains directeurs volent des groupes électrogènes sans être inquiétés. À l’intérieur du pays, les militaires ne sont pas bien nantis : ni bien habillés ni guère équipés. À Ménaka-ville, il n’y a qu’une seule brigade de gendarmerie avec 7 hommes, sans véhicule. Le seul véhicule en leur possession est tombé en panne. Il n’y a pas de policiers à Ménaka ; les gardes y sont en nombre insuffisant, tout comme les militaires. Alors que la région est très vaste, sans parler de la ville de Ménaka. La seule satisfaction est le fait que ce sont des hommes déterminés que nous avons rencontrés ; ils ont en plus le soutien du gouverneur Daouda B. Maïga. L’unique CB de la ville se bat comme il peut avec ses hommes afin de répondre aux besoins des populations.