Conformément à ses missions de 2016 à nos jours, l’Office central des stupéfiants a effectué des saisies de drogue, démantelé des réseaux de trafic de drogue, organisé des activités de sensibilisation et posé des actions pour une meilleure coordination de la lutte. L’information a été donnée par le directeur de l’Office central des stupéfiants, le magistrat lieutenant-colonel Adama Tounkara.
C’était le mercredi 12 juillet 2017 au cours d’une conférence de presse qu’il a animée dans la salle de conférence du ministère de la Sécurité et de la Protection civile, pour présenter le bilan de sa structure de 2016 à nos jours, les difficultés rencontrées et les perspectives.
Selon son directeur, Adama Tounkara, en tant que structure de contrôle et de répression, l’Office central des stupéfiants (Ocs) a, au titre de l’année 2016, procédé à la saisie record de 2,700 kg de cannabis ; de plus de 5 kg de cocaïne et de 3 tonnes de psychotrope composée de tramadol, de rivotril et d’autres médicaments contrefaits, etc. À ses dires, suite à ces saisies, 175 personnes dont 20 de nationalité étrangère ont été interpellées et mises à la disposition de la justice. Le conférencier a souligné que l’un des plus grands réseaux de trafic de cannabis au Mali, dirigé par Moustapha Doucouré, a été démantelé.
Pour l’année 2017, à l’en croire, les opérations de contrôle se poursuivent. Et «jusqu’ici, l’Office central des stupéfiants a saisi plus de 600 kilogrammes de cannabis, 1,5 kg de cocaïne, 10 kg d’héroïne avec la douane et une quantité importante de psychotrope», a-t-il ajouté. Adama Tounkara a signalé qu’au total, environ 32 personnes ont été interpellées, dont le chef de l’un des plus grands réseaux de trafic de cannabis à Bamako, Ibrahima Madani Bah dit Rougeot.
Dans le domaine de la prévention et de la sensibilisation, le conférencier a rappelé que l’Office central des stupéfiants a, en plus des actions de contrôle et de répression, organisé plusieurs activités de sensibilisation, au nombre desquelles, une marche de sensibilisation avec les organisations de la société civile, l’animation de conférences-débats dans les écoles et lors de certaines activités culturelles comme les festivals, etc. Il a en outre procédé à la cérémonie d’incinération d’une importante quantité de produits stupéfiants et de psychotrope, le 04 juillet 2016 à Dio (derrière Kati).
En ce qui concerne la coordination et la coopération, le directeur de l’Ocs a noté que sa structure a regroupé tous les acteurs impliqués dans la lutte contre le trafic et la consommation de drogue au Mali (douane, police, gendarmerie, justice, santé, médias et organisations de la société civile) autour d’un atelier tenu les 11 et 12 décembre 2016 à Bamako, en vue de créer une synergie d’action et de mutualiser les efforts. M. Tounkara a par ailleurs souligné que l’Ocs entretient aujourd’hui d’excellents rapports avec ses homologues de la sous-région.
Malgré ce résultat satisfaisant, l’Office central des stupéfiants est confronté à plusieurs difficultés. Il s’agit, entre autres, de l’absence de données fiables sur les tendances nationales du trafic et de la consommation des drogues dans notre pays ; de l’absence d’une politique et d’une stratégie nationale de lutte contre la drogue par manque de cadre approprié pour son élaboration et sa validation ; de l’absence d’un fonds pour la prise en charge des informateurs ; du manque de moyens techniques appropriés comme les matériels d’exploitation numérique et téléphonique, le matériel de scan corporel et de bagages et les chiens renifleurs.
Pour juguler ces difficultés, selon son premier responsable, l’Ocs compte mettre en place un réseau et un fonds de prise en charge des informateurs, conformément à l’article 29 du décret 2015-0400 du 04 juin 2015 portant organisation et modalités de fonctionnement de l’Ocs ; poursuivre le renforcement des effectifs et assurer leur formation spécialisée ; orienter les efforts de sa lutte et des autres structures vers les nouvelles substances psycho-actives (tramadol, rivotril, diazépam, etc.), et rendre opérationnelle la Mission interministérielle de coordination de la lutte contre la drogue (Mild) à travers la nomination de son secrétaire permanent et la désignation des membres des différentes commissions techniques qui la composent.