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Mahamat Saleh Annadif, chef de la Minusma ‘’L’Accord n’est pas bien appliqué, le grand banditisme, les conflits communautaires et le terrorisme sont là… ‘’
Publié le mercredi 19 juillet 2017  |  Le Républicain
conférence
© aBamako.com par Momo
conférence de presse du Représentant spécial du Secrétaire général, Chef de la MINUSMA
Bamako, le 02 juin 2016 le Représentant spécial du Secrétaire général, Chef de la MINUSMA a tenu une conférence de presse sur l` attaque de Gao
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Hier, mardi 18 juillet 2017, les responsables de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) étaient face à la presse à la maison de la presse de Bamako pour expliquer le nouveau mandat de la Minusma, consacré dans la Résolution 2364 du Conseil de sécurité des Nations Unies, adopté le 29 juin dernier. Cette conférence de presse était principalement animée par le Représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies au Mali et chef de la Minusma, Mahamat Saleh Annadif, en présence de ses adjoints comme Davidse Koen, Mbaranga Gasarabwe, le chef de la Police Minusma, Issoufou Yacouba, le commandant de la force Minusma... Outre la Résolution 2364, le processus de paix en cours au Mali, la révision constitutionnelle au Mali, le déploiement de la force conjointe du G5 Sahel, le retour de l’administration malienne à Kidal annoncé pour le 20 juillet prochain, la crise humanitaire qui sévit au Mali etc., ont été, entre autres, les sujets abordés lors de cette conférence de presse. « L’Accord n’est pas bien appliqué, le grand banditisme, les conflits communautaires sont là et compliquent également la situation. A cela, il faut ajouter le terrorisme… », a déploré le chef de la Minusma, Mahamat Saleh Annadif.
Dans ses propos liminaires, le Représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies au Mali et chef de la Minusma, Mahamat Saleh Annadif a fait savoir que cette conférence de presse intervient deux semaine après l’adoption de la Résolution 2364 prorogeant le mandat de la Minusma jusqu’au mois de juillet 2018. Avant d’ajouter que cette Résolution, demande non seulement à la Minusma d’être proactif, mais aussi, annonce également la mise en place d’une force conjointe du G5 Sahel chargée de lutter contre le terrorisme, le trafic des drogues et bien d’autres crimes organisés. Il a rappelé que l’Union Européenne a promis 50 millions d’euros pour l’opérationnalisation de cette force conjointe du G5 Sahel. Selon le conférencier, cette conférence intervient, en outre, après que l’accord pour la paix au Mali ait dépassé ses deux ans. Après ces propos liminaires, le conférencier Annadif a eu à faire à plusieurs questions qui tournaient autour des nouveautés du mandat de la Minusma, la nature de l’appui accordé aux FAMAS (Forces armées maliennes), le retour de l’administration malienne à Kidal le 20 juillet, l’impasse de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale issue du processus d’Alger et bien d’autres. En réponse aux questions des journalistes, Annadif a fait savoir qu’il n’y a pas eu beaucoup de changements apportés au nouveau mandat de la Minusma. Néanmoins, il a cité trois éléments nouveaux dans la Résolution 2364 qui sont l’opérationnalisation de la force conjointe G5 Sahel, le processus électoral au Mali et l’appui aux FAMA.
Incertitude sur le retour de l’administration malienne à Kidal le 20 juillet
Le retour de l’administration malienne le 20 juillet prochain sera-t-il effectif? Annadif répond en disant ceci : « L’Accord pour la paix et la réconciliation indique des actions à mener pendant la période transitoire qui était fixée à 24 mois parmi lesquelles, le retour de l’administration malienne à Kidal, les autorités intérimaires avec tout ceux qui s’en suivent. Vous le savez, vous le vivez avec nous, Il y a eu énormément de retards pour mettre en place ces mesures pour restaurer la confiance. Quand il y’a le blocage, le Comité de suivi de l’accord (CSA) intervient. La date du 20 juillet était annoncée mais entre temps, il y’a eu l’affrontement entre la CMA et la Plateforme. Les discussions continuent entre le gouvernement et les deux mouvements pour faire annoncer un cessez de feu formel. Et également acté de façon définitive ce chronogramme qui jusqu’à preuve du contraire parle du 20 juillet. Est-ce que ça sera maintenu ? C’est quand même dans deux jours, mais je sais que les tractations continuent pour pouvoir affiner ce chronogramme qui est un travail commun aux parties maliennes ».
« L’Accord n’est pas bien appliqué… »
Le conférencier reconnait véritablement les retards et des lenteurs dans la mise en œuvre de l’accord, qu’il juge « complexe ». Mais selon lui, les discussions permettront de décanter la situation. A ses dires, l’Accord est parrainé par la communauté internationale et la période intérimaire évoquée par l’accord était censée terminer il y a 6 mois. «L’accord n’est pas bien appliqué, aujourd’hui, l’insécurité devient quelque chose, on ne sait pas qui est qui, le grand banditisme, les conflits communautaires sont là et compliquent également la situation. A cela, il faut ajouter le terrorisme …notre espoir est que si demain l’accord s’applique correctement, ses clauses, l’administration revienne à Kidal. Je crois que de façon progressive, cette insécurité peut être enrayée », a-t-il déclaré.
Pour Mahamat Saleh Annadif, le phénomène de terrorisme est très complexe qui n’existe pas seulement au Mali. A cet effet, il a souhaité la conjugaison des efforts pour endiguer le fléau. D’ailleurs, il a souhaité plein succès à la force conjointe du G5 Sahel qui a cette tâche lourde d’éradication du terrorisme. Mais, selon Mahamat Saleh Annadif « il ne faut pas croire qu’en éradiquant le terrorisme, les problèmes du Mali seront résolus. Les problèmes maliens sont politiques. On a essayé de les régler depuis des nombreuses années. Aujourd’hui, on a un accord pour la paix et la réconciliation nationale. Tout le monde estime que la crise malienne n’a pas de solution militaire. L’accord pour la paix nous offre cet outil, sauvegardons-le avec beaucoup de précaution ».
« La révision constitutionnelle est un débat interne… »
S’agissant de la révision de la constitution du 25 février 1992, le chef de la Minusma refuse de prendre position en faveur du camp du OUI ou du NON. « La constitution est un débat interne pour les Maliens. Dans notre mission de bon office, on a parlé avec la majorité et l’opposition afin de trouver un consensus autour de cette révision constitutionnelle. Nous suivons le débat, nous souhaitons l’apaisement », a-t-il dit.
S’agissant des accusations à l’endroit de la Minusma d’avoir pris position en faveur de telle ou telle partie, le chef de la Mission Onusienne au Mali a précisé que la Minusma fait son travail de façon impartiale. Concernant la sanction prise à l’encontre de ceux qui ont violés l’accord de paix, le conférencier a signalé qu’il y en aura s’il n’y a plus de discussions.
A sa suite, les responsables militaires de la Minusma à l’image de Issoufou Yacouba on fait savoir qu’ils ont un partenariat multiforme avec les FAMAS dont l’aspect formation. Pour preuve, disent-ils, le 8 juillet dernier, il y a eu la signature d’un mémorandum entre le chef de la Minusma et le ministre malien de la sécurité. A les en croire, l’effectif de la Minusma autorisé par la Résolution est de 13 289 personnes qui est atteint, aujourd’hui, à 80%. Quant à la Police Minusma qui est de 1920 policiers, cet effectif est atteint à 75%, ont –il dit. Quant à Mme Mbaranga Gasarabwe, Représentante Spéciale adjointe du Secrétaire général de la Minusma, Coordonnatrice humanitaire, Coordonnatrice résidente du Système des Nations unies au Mali, elle a fait savoir que la sécurité et le développement vont ensemble. Elle a salué les humanitaires qui travaillent dans des conditions difficiles au nord. Enfin, elle a promis d’accompagner le gouvernement malien «pour une stratégie du nord » afin de lutter efficacement contre la crise humanitaire qui est jusqu’à preuve du contraire, réelle au Mali, plus particulièrement au nord du pays.
Aguibou Sogodogo

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