PolitiqueScandale au Ministère de l’Enseignement supérieur : Le ministre Assétou Migan fait main basse sur le financement de la bibliothèque universitaire
La création de la bibliothèque universitaire est depuis, janvier dernier, mis en veilleuse par le ministre Assétou Founé Migan Samaké parce qu’un de ses protégés n’a pas remporté la mise ; c’est-à-dire le marché de construction et de fourniture de ladite bibliothèque. Scandaleux que cela puisse paraitre, le comportement peu amène de la ministre commence à faire gronder la colère dans le milieu universitaire.
Alors qu’Ibrahim Boubacar Kéïta veut offrir aux universités du Mali une bibliothèque en bonne et due forme, le projet du président butte sur les appétits gloutons de son ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Conséquence, le dossier d’appel d’offres de la bibliothèque qui s’élève à 500 millions de nos francs est mis sous le boisseau par Assétou Founé Migan Samaké. Et pour cause, le neveu de la ministre est passé par là.
Financé par le budget national, le dossier avait fait l’objet d’appel d’offres. Pour mener à bon port le projet, c’est l’Agetipe spécialisée dans le domaine qui a été mis à contribution. Ainsi après l’ouverture des plis, un neveu de la ministre sous sa couverture aurait été recalé. Cela a suffi pour susciter l’ire de madame la ministre qui n’a pas caché sa désapprobation des résultats que la Commission technique (elle est composée de l’Agetipe et de la DFM : ndlr) a proclamé sous l’ex DFM Aliou Mangara.
Prête à tout pour que son neveu puisse gagner l’offre, elle dit ne plus reconnaitre la compétence de l’Agetipe qui, selon elle, est à l’origine de l’échec de son neveu pour avoir demandé un format type que ce dernier n’a pu respecter.
Assétou Migan Founé Samaké s’empare alors du dossier et le range dans son tiroir. Cela commence à faire jaser certains universitaires qui jurent d’affronter le ministre s’il le faut.
Contacter par nos soins la Direction des finances et du matériel (DFM) et l’Agetipe bottent en touche. On ne veut manifestement pas parler d’un dossier qui dérange ou qui implique la ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique.
Mais dans le milieu universitaire, la question fait bondir certains qui ne comptent pas baisser les bras quoique d’éventuelles représailles de leurs chefs risquent fort de les mettre dans de sales draps.
Chez les fournisseurs, la colère se la dispute à l’amertume. On ne comprend pas le pourquoi du gel de la procédure. Mais apparemment madame préfère que son ministère perde le crédit alloué par le budget national que de voir son protégé échoué.
Dans tous les cas, ce comportement irresponsable prive des milliers d’enfants maliens du bonheur de se cultiver dans une bibliothèque, surtout quand on sait que le Mali n’a jusque-là pas de bibliothèque universitaire.
A suivre le scandale des amphithéâtres préfabriqués dans notre prochaine parution, dont madame seule a le secret.