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Révision constitutionnelle : doit-on craindre pour le Mali ?
Publié le mercredi 19 juillet 2017  |  L’Indicateur Renouveau
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© Autre presse
Carte du mali
Le pays fait partie de la Communauté économique des États de l`Afrique de l`Ouest (CEDEAO) et de l`Union africaine
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Depuis plus d’un mois déjà le projet de révision constitutionnelle agite la population, dans un pays qui s’efforce tant bien que mal de surmonter les conséquences des événements de 2012 et après 2012.

Deux fronts existent désormais. Le front du non, qui se bat pour le retrait pur et simple du projet, et celui du oui qui soutient sans équivoque le projet. Cette situation agite le monde politique et crée un véritable désaccord entre les fils du pays. Chacun de son coté essaye d’unir le maximum de personnes à sa cause.



La société civile qui marche main dans la main avec l’opposition, accuse le gouvernement de passer outre le bonheur des Maliens. Selon certains, ce projet ne ferait que renforcer le pouvoir du président de la république. Ce qui menacerait dangereusement l’équilibre des pouvoirs.

Les partisans du oui accusent les premiers de jaloux. Selon eux le projet n’est nullement en cause mais plutôt IBK lui-même qui est visé. ”Nous avons compris que ce n’est pas tant le projet qui dérange mais plutôt IBK lui-même”, témoigne Monsieur Guindo Secrétaire générale de la plateforme oui An sonna.

Dans le cadre de leurs missions chacun a de son coté organisé des meetings et des marches dans le but d’expliquer les raisons de leurs refus ou de leur adhésion au projet.

Depuis lors, la situation se détériore. Selon l’opposition, le Président méprise les hommes de droits du Mali au point de confier la conception du projet à un Français. A Tiébilé Dramé de dire ceci ” Ce projet de révision a été concocté à l’extérieur par des juristes étrangers grassement payés par l’Etat’’.

Toujours selon eux, ce projet est une démarche cavalière, unilatérale et non inclusive qui attaque une Constitution qui est le fruit d’un consensus de toutes les forces vives du pays.

Parmi les griefs de l’opposition à l’encontre du chef de l’Etat, le plus important serait la nomination des 1/3 du Sénat qui renforcerait son pouvoir au détriment du gouvernement, l’affaiblissement des pouvoirs du parlement en matière de contrôle sur la détermination de la politique de la nation nonobstant la création d’une seconde chambre, le Sénat. La non-sanction du président en cas de manquement à ses devoirs….

Les religieux s’invitent dans le débat depuis quelques temps. Cela malgré la volonté de beaucoup d’observateurs de les voir dans une position de neutralité et d’équidistance. Nous avons assisté à des écarts de propos aussi bien des religieux que des jeunes musulmans. Chose qui n’honore en aucun cas notre pays. Ils se sont réunis en conclave le jeudi dernier afin de dénoncer des jeunes activistes sur les réseaux sociaux qui s’attaquent aux leaders religieux.

Cette situation politico-religieuse ne présage pas de bon augure dans un pays comme le Mali déjà fragilisé par des crises multiformes.

Au gouvernement de comprendre qu’il est impératif de laisser le peuple s’exprimer. Le Président de la République est le seul à pouvoir réinstaurer un climat apaisé dans le pays en s’adressant à son peuple de manière à faire dissiper les clivages socio-politiques.

Pour beaucoup, il sera bien sage pour le gouvernement de retirer le projet de loi portant révision constitutionnelle et d’inviter la société civile, l’opposition sur la table de discussion afin de trouver un compromis.

Hawa Sy, stagiaire

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