Deux organisations de la société civile, « Trop c’est trop » et « Ça suffit ! », organisent ce matin un sit-in devant l’Office de Radiodiffusion et télévision du Mali (ORTM) pour exiger un traitement équitable de l’information sur la chaîne nationale. Les mouvements accusent le directeur de l’ORTM, Sidiki N’Fa Konaté, de partialité dans la couverture médiatique des activités de la Plateforme « An tè, A Banna ».
Le directeur général de l’Office de radiodiffusion télévision du Mali (ORTM), Sidiki N’Fa Konaté n’est plus en odeur de sainteté auprès des organisations de la Plateforme « An tè, A Banna », principal mouvement qui s’oppose au projet de révision constitutionnelle initié par le président de la République.
Selon le président du mouvement « Ça suffit » la Plateforme « An tè, A Bana », Touche pas à ma Constitution », ne bénéficie pas les services de l’ORTM. « Toutes les séries d’activités que nous avons tenues n’ont été couvertes par la chaine nationale. Elle reste monopolisée par les dirigeants au détriment du peuple et du contribuable malien qui payent pour son fonctionnement. L’égal accès aux médias d’Etat est un droit reconnu conféré par la constitution, c’est pourquoi il y a le comité national de l’égal accès aux médias d’Etat », a lâché le président du mouvement « Ça suffit », Yéri Bocoum. « Même si Sidiki N’Fa Konaté est un militant du parti au pouvoir, la loi lui exige un traitement équitable de l’information sur la chaîne publique. Nous avons constaté depuis fort longtemps que notre chaîne nationale est devenue une chaîne de propagande gouvernementale. Ce n’est pas normal. L’ORTM est là pour le service public. C’est nos impôts et taxes qui permettent à l’ORTM de fonctionner », explique Malick Konaté, membre du mouvement « Trop c’est Trop ». Selon lui, aujourd’hui, l’impartialité de la chaîne publique dirigée par Sidiki N’fa Konaté, est patente dans le processus de la révision constitutionnelle en cours au Mali. « Chaque jour dans le Journal télévisé, l’ORTM diffuse 3 à 4 reportages sur les campagnes du camp du Oui. Les activités du camp du Non sont superbement ignorées. Nous exigeons donc sa démission pure et simple. Nous ne sommes plus dans les années 1990 », dixit M. Konaté.
Apparemment l’étau se resserre sur le DG de l’ORTM. Lors d’une récente sortie médiatique sur la radio FR3, le président de l’Union des jeunes musulmans du Mali (UJMMA), Mohamed Macky Bah, accusait aussi la chaine nationale d’avoir couvert une importante audience des leaders religieux avec le président de la République sans faire ensuite de compte rendu à l’opinion.