Le chantage et les intentions des hommes religieux très politiques offrent au peuple malien le germe certain de la contradiction et de la pusillanimité. Dans leur dernier attroupement à la grande mosquée de Bamako, les leaders ont peut-être eu honte voire peur.
Dans le premier cas, ils craignent de ne pas être suivis par tous ces maliens qui les adorent mais pas autant que leur pays. Médiateurs de la stabilité nationale, ils tenaient à émettre leur avis sur toutes les questions nationales puisqu’ils avaient gouté à l’hydromel de la fonction politique.
Les mosquées qui, en islam ne doivent servir qu’à la prière, aujourd’hui sont devenues comme des ministères où se préparent et prennent des décisions qui frisent l’hypocrisie. Le pouvoir ne les a jamais plus intéressés qu’aujourd’hui où un hypothétique sénat leur semble dédié. Parmi eux, il y en a de dignes, mais aussi de corrompus et de mercantiles. Ont-ils besoin d’être sénateurs pour être consultés ? Leur rôle est connu et leur voix qui était celle du peuple est mitigée.
Aujourd’hui, à visage découvert, quelques ambitieux religieux, dont le train de vie a subitement changé, veulent imposer un mode de gouvernance. Nous sommes face à des personnalités qui veulent sous sortir de la République et de la laïcité. Que diront nos frères chrétiens ? Dites aux religieux très politiques que la presse ne se rendra pas complice de leur double jeu, de leurs multiples calculs et de leurs chroniques mésententes internes.
Qu’espérions-nous chers maliens ? Nous avons permis aux musulmans de faire des élections pour se choisir un président, et du coup, nous constatons leurs vraies positions difficilement conciliables. Ils disent tout, font la cour au pouvoir, l’intimident même à leur guise avant de chercher une place au soleil. Souvenez-vous, nous avons connu des imams tellement dignes dans ce pays que quand ils parlaient, nous les écoutions.
Les hommes politiques doivent certes les respecter, c’est de la nature des choses. Mais chacun de leurs actes sera jugé par des maliens qui les adorent et qui les suivent à la loupe en un moment crucial de la REPUBLIQUE.