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Révision constitutionnelle: Le triomphe des religieux et la défaite des politiques ?
Publié le mercredi 19 juillet 2017  |  info soir
Rencontre
© aBamako.com
Rencontre de la communauté musulmane du Mali
Bamako, le 13 juillet 2017 la communauté musulmane du Mali a fait une rencontre sur la situation du pays a la mosquée de Bamako
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Après l’arrêt de la Cour constitutionnelle qui n’a pu accorder les violons entre partisans de la révision constitutionnelle et réfracteurs au projet du président Ibrahim Boubacar Kéïta, les différents protagonistes semblent désormais jeter leur dévolu sur les leaders religieux. Ceux-ci pourront-ils réussir là où la justice a échoué à départager les politiques ? On ne saurait anticiper sur l’avenir. Mais, selon le président du Groupement des leaders religieux du Mali, le chef d’Ançardine Chérif Ousmane Madani Haïdara, chef de file de la médiation des religieux du Mali, la classe politique est cette fois-ci condamnée à s’entendre sur l’essentiel. Autrement, les religieux prendront leurs responsabilités.




En attendant l’ultime verdict après avoir épuisé tous les recours possibles (marches et arcanes judiciaires), le Groupement des leaders religieux à travers son premier responsable, le Guide spirituel d’Ançardine (à ne pas confondre avec le groupe terroriste-djihadiste dirigé par Iyad Ag Ghaly), Ousmane Cherif Haïdara, menace. « Le Mali n’appartient ni aux hommes politiques ni aux membres du gouvernement. Il appartient aux Maliens. Si les hommes politiques n’arrivent pas s’entendre après notre médiation et qu’ils veulent détruire ce pays, nous les mettrons de côté pour faire de l’Iman Kokè Kallé, président de la République », a dit avec un ton de fermeté le Chérif lors d’une interview accordée à l’ORTM et à Chérifila TV et diffusé sur les réseaux sociaux.
Selon lui, toutes les parties (Gouvernement, Opposition, Majorité présidentielle et Plateforme « Antè A Bana. Touche pas à ma Constitution ! ») ont été reçues et entendues sur les raisons de leur adhésion (« Pour ») ou de leur opposition (« contre ») par rapport au projet de révision constitutionnelle. Et la sentence des religieux sera notifiée à toutes les parties après l’analyse de la commission d’experts en droit diligentée pour la circonstance afin d’édifier les lanternes des autorités religieuses.
Retour des religieux dans l’arène politique
Du coup, à travers cette crise sociopolitique, les hommes politiques donnent une fois de plus l’opportunité aux religieux de descendre dans l’arène politique qu’ils ont eux-mêmes souvent tant décrié. Selon le Cherif Ousmane Madani Haïdara, le bal a été ouvert par le gouvernement qui a été le premier à démarcher le Groupement des leaders religieux. Après celui-ci, l’Opposition républicaine et démocratique a manifesté son intérêt à venir partager les raisons de sa révolte contre le projet présidentiel.
La Majorité présidentielle et la Plateforme « Antè A Bana. Touche pas à ma Constitution ! » leur ont emboité le pas. Est-ce le début du triomphe des religieux au Mali ? Assiste-t-on ainsi à la défaite des politiques ?
Le chef de file de la médiation des religieux se dit convaincu d’une chose : si la volonté de toutes les parties est de voir un Mali apaisé, elles finiront par s’entendre pour le bien de la génération future. Le défi est donc lancé.
Au-delà, cette cour des autorités religieuses par les politiques dans un différend politique après l’arrêt de la Cour constitutionnelle montre à suffisance que les leaders politiques maliens ne font plus confiance aux instruments juridiques qu’ils ont eux-mêmes créés pour régler leur problème.
Sur un tout autre plan, cette ruée vers les religieux réconforte en partie les partisans du projet de révision constitutionnelle dans leur position. A savoir, le privilège donné au président de la République dans le document de nommer le 1/3 des membres du Sénat constitués par des autorités traditionnelles et religieuses. Car à travers cette crise, certains Maliens pourront être amenés à penser que les autorités traditionnelles et religieuses sont incontournables dans la conduite des affaires du pays. Et qu’il convient de les impliquer directement.
Toutefois, la question est de savoir si celles-ci pourront garder l’estime, le respect et la confiance qu’elles bénéficient aujourd’hui auprès de la population malienne et des hommes politiques après leur descente dans l’arène.
Youssouf Z Kéïta
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