Le ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Traoré Oumou Touré, accompagnée de son staff technique et de responsables de structures de son ressort, est allée à la rencontre des femmes de la communauté bozo, notamment des quartiers TSF et Badalabougou.
La rencontre s’inscrivait dans le cadre de la vulgarisation de l’Accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger. La délégation ministérielle a été accueillie par les autorités administratives, politiques et coutumières des sites bozo visités sur les deux rives du fleuve dans le District de Bamako. Les femmes de la communauté bozo partagent les mêmes préoccupations, notamment la sécurisation de leur environnement de travail.
En effet, les campements bozo sont menacés de déguerpissement du fait des litiges fonciers. Pourtant, la présidente des femmes du campement bozo de la rive gauche, Mme Korotoumou Traoré, assure que sa communauté détient tous les documents qui l’autorisent à occuper son lopin de terre. Quant à Mme Fatoumata Serebara, porte-parole des femmes bozo de la rive droite, elle a proposé de transformer le campement de sa communauté en logements sociaux. La communauté s’engage à payer par tranches, a-t-elle assuré. Dans les campements, les habitants font face aussi au manque de latrine, d’eau potable, de moulin, etc.
Par ailleurs, Mme Fatoumata Serebara a souhaité la vulgarisation et la promotion de la pisciculture à travers l’installation des cages flottantes parce que, pour elle, le poisson se fait de plus en plus rare. « C’est désespérant mais il y a une solution », a-t-elle laissé entendre, ajoutant que la seule alternative c’est la promotion de la pisciculture. En appui à son propos, elle citera une première expérience réussie dans ce domaine.
En réponse, Mme Traoré Oumou Touré a d’abord expliqué que sa visite avait pour but de porter le message du président de la République dans le cadre de la vulgarisation de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger et l’apaisement du climat social. Elle évoquera aussi la lutte contre la problématique de l’émigration clandestine des jeunes. A ces défis, dira-t-elle, nous devons rapidement trouver des solutions pour un retour définitif de la paix dans notre pays.
Dans le cadre de la mission spécifique de son département, expliquera Mme Traoré Oumou Touré, l’ambition est de promouvoir le travail pour le bien-être des familles et l’épanouissement des enfants. Elle a assuré qu’aucune action entreprise dans son département, ne portera atteinte à nos us et coutumes.
Sur la controverse autour de la tenue du référendum sur le projet de loi constitutionnelle, le ministre a soutenu que dans un Etat démocratique, il existe des voix d’expression différentes des manifestations de rue. Allusion aux marches organisées par l’opposition pour protester contre la tenue du référendum. « Chacun aura la chance de choisir s’il est pour ou contre, à travers les urnes. L’organisation d’un référendum dans un Etat démocratique ne saurait être un crime surtout si à la fin, on aura la paix dans notre pays », a-t-elle argumenté. Pour elle, notre pays doit tenir ses engagements vis-à-vis de la communauté internationale. « Je pense que nous avons mieux à faire que de nous attarder sur un débat pour lequel les urnes peuvent nous départager », a-t-elle ajouté.
Le ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille n’a pas manqué de rassurer les femmes bozo quant à la prise en charge de leurs préoccupations. Elle leur conseillera d’adresser une correspondance aux autorités en expliquant en détail toutes leurs préoccupations. « Je ne vous promets rien mais je sais que le gouvernement ne peut pas rester indifférent à toutes vos souffrances », a souligné Mme Traoré Oumou.
Le ministre a offert, dans chacun des deux sites bozo, trois tonnes de riz et la somme de 300.000 Fcfa. Et un généreux donateur a offert un moulin aux femmes bozo de Badalabougou.
Les femmes bozo ont, à leur tour, offert du poisson à la délégation ministérielle.