Après plusieurs mois de combat contre la maladie qui le rongeait, l’ancien milieu de terrain du Stade malien et des Aigles s’est éteint, lundi en France, à l’âge de 57 ans
La triste nouvelle est tombée, lundi en début d’après-midi. L’ancien milieu de terrain du Stade malien de Bamako et des Aigles, Gaoussou Samaké est décédé en France, à l’âge de 57 ans, des suites d’une longue maladie. Même s’il n’est pas resté longtemps au Stade malien de Bamako, l’ancien international fait partie des joueurs qui ont marqué l’histoire des Blancs et dont l’évocation du nom suscite toujours nostalgie et admiration chez les supporters de Sotuba.
Aussi, le public malien se souviendra toujours de son but anthologique (contrôle de la pointure et demi-volée) en finale de la coupe Amilcar Cabral 1989 à Bamako, contre la Guinée (victoire 3-0 des Aigles). Gaoussou Samaké a été, avec Yacouba Traoré «Yaba», l’un des grands artisans de ce premier sacre des Aigles dans ce tournoi sous régional qui faisait partie des compétitions les plus populaires de l’époque. On a vu et revu le but de l’ancien milieu de terrain des Aigles et du Stade malien de Bamako pendant plus d’une décennie grâce à l’ORTM qui l’avait sélectionné parmi tant d’images pour la générique de l’émission sportive «Score».
On s’en souvient : suite à un coup franc repoussé par le défenseur du Sily, Morlaye Sylla, Gaoussou Samaké, après un amorti de la poitrine, reprit de plein fouet le cuir à l’entrée de la surface de réparation. La balle heurte la transversale, avant de terminer sa course dans la cage du gardien guinéen, Fodé laye Camara impuissant. Le jeune milieu de terrain venait de tracer la voie du premier sacre du Mali dans une compétition, au niveau des sélections. Sur le deuxième but malien signé Vieux Diallo, Gaoussou Samaké sera également dans le coup. C’est lui qui lancera Boubacar Sanogo sur l’aile droite qui, à son tour transmettra le cuir à Vieux Diallo pour le 2-0.
De passeur, Boubacar Sanogo se transformera en buteur peu avant l’entame du dernier quart d’heure. Servi par Mahamadou Cissé «Tostao», l’attaquant porte l’estocade aux Guinéens, en marquant le troisième but des Aigles dans un stade Modibo Keïta en ébullition (71è min). Grâce à ce succès éclatant, le capitaine Abdoulaye Traoré soulèvera le premier trophée de l’histoire du football malien. Pendant plusieurs semaines, le sacre de la sélection nationale sera fêté par nos compatriotes, à travers le pays et c’est le nom de Gaoussou Samaké et celui de Yacouba Traoré «Yaba» qui revenaient dans toutes les discussions. C’est donc un acteur majeur de la première consécration d’une sélection malienne, toutes catégories confondues, qui s’en est allé, le lundi 17 juillet, à l’âge de 57 ans. Gaoussou Samaké a commencé sa carrière de footballeur au Stade malien, en 1980, sous la houlette de feu Mamadou Keïta «Capi», ancien gardien de but des Aigles.
Son ascension est fulgurante et le jeune milieu relayeur ne passera que trois saisons chez les Blancs, avant de s’envoler pour la France. Il pose, alors ses valises à Saint-Seurin, club avec lequel, il monte en deuxième division française. Ce sera son plus haut fait d’armes en Hexagone, mais avec les Aigles, Gaoussou Samaké continuera à faire vibrer les supporters par sa combativité sur le terrain, ses qualités techniques et, surtout son amour pour la patrie. Il livrera son dernier match avec la sélection nationale, le 28 avril 1991, contre le Cameroun (éliminatoires de la CAN 1992, défaite 2-0 des Aigles au stade Omnisports) avant de raccrocher définitivement les crampons.
Le corps de l’ancien international sera rapatrié à Bamako, ce vendredi et 24h plus tard, c’est-à-dire samedi, le héros de la coupe Amilcar Cabral 89 sera conduit à sa dernière demeure au cimetière d’Hamdallaye.
Dors en paix Maestro !
Souleymane B. TOUNKARA