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Processus de révision constitutionnelle : Me Hassane Barry met Tièman Hubert Coulibaly dans une situation très inconfortable
Publié le jeudi 20 juillet 2017  |  La Lettre du Peuple
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Dans une interview exclusive, parue dans l’édition d’hier du quotidien ‘’L’Indépendant’’, le président d’honneur de l’UDD et ancien ambassadeur du Mali en Guinée, Me Hassane Barry, met les pieds dans le plat de la révision constitutionnelle. Il met surtout dans une situation très inconfortable, le parti de l’UDD, Tièman Hubert Coulibaly, ministre de l’administration territoriale, chargé de l’organisation du scrutin référendaire. Me Hassane Barry tacle sèchement le ministre Tièman, lequel a confirmé récemment le soutien de son parti à la tenue du référendum.

Ce quiproquo au sommet de l’UDD est le témoignage du malaise ambiant au sein du parti de la colombe par rapport à la révision constitutionnelle. C’est aussi révélateur du fait que le président Tièman ne contrôle plus son parti. Si comment expliquer une telle divergence entre les responsables du parti par rapport à un sujet aussi sensible que la révision constitutionnelle et dont le président est un acteur clé dans le Gouvernement. Dans sa sortie médiatique, le président d’honneur du parti développe les arguments mis en avant par les opposants à la tenue du référendum. En effet, tout d’abord estime que « les Maliens sont divisés et je ne vois pas le Gouvernement se mettre dans une posture pour régler le problème, de sorte que marches et meetings se tiennent à un rythme inquiétant pour la cohésion nationale. Le Président IBK, initiateur du projet ayant abouti au vote par l’Assemblée nationale, devrait tout de même se souvenir qu’en 1999, il présidait au palais des congrès, en qualité de chef de Gouvernement, le forum politique national en vue de la relecture de nos grands textes fondamentaux, dont la Constitution du 25 février 1992 ». Dans son interview, l’avocat explique tout le processus qui a abouti à la tenue de ce forum politique nationale, à travers la tenue dans toutes les capitales régionales, des concertations inclusives pour recueillir les avis de toutes les couches du pays : partis politiques, société civile, confessions religieuses, bref toutes les couches socioprofessionnelles. A l’en croire, les recommandations issues du forum politique ont fait l’objet de projet de loi soumis à l’Assemblée nationale.



Dans cette interview, Me Hassane Barry, prend carrément à contre pieds le président actif de son parti en mettant l’intégrité territoriale du pays malmenée par l’insécurité : « Je voudrais dire la situation actuelle est pire que celle qui a prévalu en 2012. Les mêmes groupes armés qui ont occupé Kidal sont les mêmes qui occupent encore et aujourd’hui Kidal. Ils n’ont jamais été ni cantonnés ni désarmés. Tous ont en leur sein des Libyens, des Afghans, des Syriens, des Soudanais, des Mauritaniens, des Burkinabés, des Irakiens, etc. Ils disposent chacun en ce qui le concerne d’armement et de moyens financiers octroyés en grande partie par une monarchie du Golfe aujourd’hui mise sur le banc des accusés par l’Arabie Saoudite et ses alliés ». Il va plus loin en argumentant que: « Personne ne peut contester aujourd’hui que l’Etat du Mali n’a aucun contrôle sur Kidal en dépit de la signature d’un accord dit de « paix » avec ces groupes armés. Kidal a cessé d’être sous la souveraineté malienne depuis 2012 et aucun attribut de la souveraineté du Mali n’existe dans la région de Kidal. Il faut éviter de se perdre dans la bataille des concepts souveraineté et intégrité… Prenez la route de Kidal et vous verrez le reste. Je dis pire qu’en 2012 car aujourd’hui c’est moins les ¾ du pays qui échappent au contrôle de l’Etat : ni maire ni sous-préfet dans presque la totalité des cercles du centre. Aucune mission de l’Etat ne peut se permettre de se mettre en direction de Niono, de Macina, Tenenkou, Youwarou, Djenné, Bankass, Koro, Douentza, Hombori, Goundam, Rharouss, sans une escorte conséquente de l’armée.

Comment dans ces conditions mobiliser les populations pour le vote référendaire ou même les élections locales et régionales annoncées pour fin octobre et novembre 2017 ? Il ne s’agit pas pour l’Etat d’aller se mettre à genou et supplier les ténors des groupes armés l’autorisation d’organiser le vote dans telle ou telle région du nord et du centre ».

Moussa Koné
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