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Leçon de géopolitique : La jeunesse malienne est vivement attendue alors que le pays traverse une crise existentielle sans précédent
Publié le vendredi 21 juillet 2017  |  Infosept
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© aBamako.com par FS
Marche de la plateforme Antè a bana contre la révision constitutionnelle
La marche de la plateforme Antè a bana contre la révision constitutionnelle a eu le samedi 15 Juillet 2017.
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Une crise existentielle se pose aujourd’hui à la Nation malienne. La crise multidimensionnelle de 2012 eut comme effet un réveil brutal. Le malien lambda, même s’il savait que tout n’était pas rose dans la gouvernance d’alors, était loin de soupçonner que l’appareil étatique était si fragile. L’armée malienne, fierté nationale absolue, est devenue l’ombre d’elle-même après tant d’années de destruction systématique de la chaine de commandement. En outre, l’élection historique d’IBK traduisit une forte volonté et un grand espoir pour le peuple de renouer avec la splendeur d’antan au niveau de la grande muette tout en redorant son honneur très fortement atteint par la crise. Alors que la dernière année du mandat d’IBK se profile, les espoirs sont déçus. Et point d’éclairci à l’horizon.
Jouissant d’une aura à faire pâlir plus d’un an et d’un charisme éclatant, IBK était présenté comme l’homme providentiel qui règlerait la sempiternelle crise des rébellions cycliques du Mali. Aujourd’hui, alors que le processus de paix ne cesse de s’enrayer dans les sables du désert du grand nord, les maliens sont de plus en plus nombreux à croire en une grave erreur de casting de leur part.
Si, résoudre la crise du nord n’est point facile, le climat social délétère dans le reste du pays à cause du chômage et de la corruption qui ne faiblissent toujours pas, en rajoute à la frustration. Aussitôt, après les élections de 2013, l’on pensait tout haut qu’un homme d’Etat de la trempe d’IBK ne pouvait que réussir. Aujourd’hui, l’on se demande, hagard et frustré, si finalement le président AOK à la fin de son mandat, n’avait pas raison de refuser d’apporter son soutien à IBK en 2002 en vue de la présidentielle. Le président Alpha soupçonnait-il que son PM n’était pas le cadre qu’il fallait et qu’il faut au Mali ?
L’élection d’Emmanuel Macron à l’Elysée ne changera pas grand-chose. Il apportera certainement plus de rigueur notamment en obligeant le Mali à respecter ses engagements internationaux, comme ceux en lien avec l’Accord pour la Paix et la Réconciliation. Mais encore une fois, seuls primeront les intérêts de l’Hexagone au détriment absolu de l’intégrité territoriale du Mali.
La France par laquelle le salut de la Nation malienne est venu quand Serval stoppa net l’avancée des hommes d’Abou Zeid et d’Iyad Ag Ghaly vers le restant libre du pays, peut bel et bien, forcer les rebelles de la CMA à déposer les armes et de rentrer, sans délai, dans le giron malien. Au risque de s’exposer à des représailles. Mais au lieu de cela, Paris se livre à un obscure jeu qui donne une fausse légitimité aux rebelles contre un « Etat indépendant et souverain ».
Face à l’incapacité de l’Administration IBK de refaire du grand nord le Mali et à une Communauté internationale qui, souvent donne l’impression de prendre fait et cause pour une minorité minoritaire et illégitime, le peuple malien est vivement appelé à monter au rostre ensanglanté. La jeunesse est, plus que jamais, interpellée pour prendre en main le destin du pays.
Il faudra qu’elle sorte de toutes considérations de personnes et de bords politiques pour se faire, elle-même, sa propre raison sur les grands défis de l’heure qui ont pour nom : Crise du nord, projet de révision constitutionnelle et lutte contre la corruption et le népotisme. La jeunesse malienne a, encore une fois, rendez-vous avec l’Histoire. Et qu’elle sache que la honte ou encore la malédiction ne frapperont que ceux qui se laisseront allés à ce cercle vicieux en cours au pays depuis de très longues années. L’homme providentiel, s’il existe, est la jeunesse malienne.
Ahmed M. Thiam
[email protected]
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