" D'après le chef de Peloton, c'est deux motocyclistes qui se sont arrêtés devant le camp de garde et ont fait des tirs en l'air avant de continuer sans être identifiés. Les gardes ont riposté. Il n'y a aucune victime." Rappelons également qu'au moment où sont survenus les évènements, vers 21h30, les populations étaient terrées chez elles plutôt parce qu'il pleuvait à Koro et environs et non pour éviter les tirs, qui auraient duré un quart d'heure environ. Bonne journée à tout le Pays dogon, du Seno au Gondo, du Hayré au plateau en passant par les falaises. Dieu sauve le Mali! Amadou Salif Guindo
Ce je pense :
Ce que je pensais des rumeurs il y’a deux ans…
Tièeh ! Djo, il parait que le Président la République a construit un château chez lui, il a même vidé les caisses de l’Etat pour cela. Allo ! Les sujets du baccalauréat sont sur le marché, ce gouvernement là même quoi ! Mais qui t’a donné l’information ? Haï, qui wa ? On en parle partout mon cher ! Il parait aussi que le premier ministre va démissionner mais ce n’est pas tout hein, 10 rebelles feront leur entrée dans le nouveau gouvernement. Il parait que, il me semble que, et de bouche à oreille la fausse nouvelle poursuit son bonhomme de chemin avec son lot de dégâts dernière lui.
Cousin, tu as appris la dernière ? Quoi ? Vomis-vite ! Il parait que le Président de la République est décédé. Eh ! Ala, djabarou Masa, i ko diii ? Qui t’a dit ça ! Ah mon cher c’est ce qu’on dit partout dèh ! Eh oui ! C’est la voix des rumeurs. Ils se sont spécialisés dans le traitement et la diffusion des informations basées sur du néant. Ainsi ces reporters sans frontière ne cessent de gratifier ou empoisonner la population par des racontars de toute nature.
Le plus souvent, la rumeur véhiculée gagne du terrain jusqu’au point d’enflammer le pays tout entier. Les dernières rumeurs selon lesquelles le Président serait décédé au cours de son voyage a fait couler beaucoup d’encres. Certains médias n’ont pas hésité une seconde à relayer l’information sans même se soucier de vérifier sa viabilité.
Mais c’est aussi ça les rumeurs, parler sans vérifier, s’irriter sans cause, dénoncer sans raison. Parlant de la mort du Président IBK désormais un fantôme pour ses détracteurs, si certaines personnes à l’origine de l’intox avaient été suspectées ou du mois les rumeurs ont couru sur leur personnalité, il n’y a eu cependant aucune preuve de l’implication de ces derniers.
C’est également ça la force des rumeurs. Si certains métiers comme la médecine, le journalisme demandent souvent le secret professionnel en gardant le silence pour le premier et taisant le nom de la source pour le second, le métier de rumeur n’en est pas moins. Vous avez beau insister sur la source de l’information reçue, les rumeurs vous diront toujours « on m’a dit ». Inutile d’en savoir plus ; « on » a parlé et c’est à vous de lui donner un visage si vous y tenez. Ce phénomène a su se donner un corps dans notre société.
Cependant la rumeur a une longue histoire. Aux Etats Unis, précisément le 17 août 1993, Jordan Chandler, âgé de 13 ans, fait accuser Michael Jackson d’abus sexuel sur mineur. Le chanteur décède le 25 juin 2009. Le lendemain, le magazine Trash Selector prétend que Jordan Chandler s’est rétracté, qu’il déclare ne jamais avoir été abusé par Michael Jackson. L’information n’est pas authentifiée. La rumeur est née et se propage à travers 20Minutes. Jackson a été marqué par cette calomnie toute sa vie, trainé devant les juridictions américaines. Il y a laissé toute sa fortune. Les rumeurs.
Cependant, qu’elle soit vraie ou fausse, la rumeur fait également partie des techniques de manipulation ou encore de déstabilisation dans le cadre du harcèlement moral. La technique a eu un grand succès au Mali avec le projet de révision constitutionnelle. Les opposants au projet de révision ont fait étalage de toutes sortes d’intoxication en soutenant dur comme fer les arguments comme : le président veut s’éterniser au pouvoir, il veut préparer son fils pour le succéder, le projet vise à légaliser l’homosexualité au Mali…
Les rumeurs peuvent être lancées par une seule personne, comme le font par exemple les pervers-politiques à l’encontre de leur proie ou par des groupes, dans le cas du harcèlement en réseau. Ainsi, il revient à chacun de nous de savoir qui nous écoutons et quoi nous écoutons. Surtout avant de porter un quelconque jugement.
Amadingué Sagara