Le président Keita était allé remercier les autorités émiraties pour leur appui précieux à l’organisation du sommet Afrique-France. Au cours des échanges, il a été aussi question de partenariat dans le cadre de la lutte contre le terrorisme
Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta a bouclé hier la visite officielle qu’il avait entamée mardi aux Emirats arabes unis, précisément à Abu Dhabi. La remise de la médaille de Grand croix national du Mali au président des Emirats arabes, Mohamed Ben Zayed Al Nalyan, deux déjeuners en tête-à-tête, une audience avec son frère, le très puissant vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, Khalifa ben Zayes Al Nahyan et une visite au mémorial construit à la mémoire des soldats émiratis morts sur les champs de bataille en défendant la patrie, ont été les principales séquences de cette visite qui a confirmé l’élan retrouvé par la coopération entre le Mali et les EAU.
« Après des péripéties, le Mali n’était plus à un moment donné dans le schéma des dirigeants des Emirats arabes unis. Le président Ibrahim Boubacar Keïta est arrivé à ancrer dans leurs têtes l’intérêt pour le Mali », confie un de nos diplomates. L’on peut dire que ce constat résume à lui seul, l’état actuel des relations entre les deux pays.
C’est donc un président de la République visiblement comblé par sa visite qui a quitté Abu Dhabi, hier, dans l’après-midi. Faisant le bilan de sa visite, le président Keïta a tenu à en situer d’abord le contexte et l’esprit. Il s’agissait avant tout d’une visite de gratitude. A ce propos, il a rappelé comment les Emirats arabes unis avaient volé au secours du Mali pour l’organisation matérielle du sommet Afrique-France dans un contexte très difficile pour notre pays dont la capitale avait subi des attaques terroristes. Un pays dont le parc automobile est obsolète.
Lors de la conférence internationale sur la protection du patrimoine mondial en péril, à laquelle il participa, le président Ibrahim Boubacar Keïta exposa les difficultés auxquelles était confrontée l’organisation du sommet, sans formuler de requêtes précises.
Dans un bref délai, les autorités émiraties établirent un pont aérien entre Abu Dhabi et Bamako pour acheminer 83 véhicules, dont 40 blindés. « Nous étions d’autant plus comblés que nous n’avions pas exprimé de besoins précis. Dès lors, nous pouvions aborder l’organisation du sommet avec plus d’assurance. Pendant le sommet, chacun des chefs d’Etat circulait dans un véhicule blindé », a expliqué le président de la République. « Le Mali étant un pays de gratitude et de reconnaissance, il était séant que je vienne ici», ajoute le président Keïta.
L’autre grand volet du voyage présidentiel consistait à explorer les pistes de coopération bilatérales et multilatérales avec notamment le Conseil de coopération du Golfe dont nul n’ignore l’importance, surtout en ces temps de terrorisme.
Selon le chef de l’Etat, les échanges qu’il a eus avec les autorités émiraties, notamment le président et le vice-Premier ministre, « ont été de très hautes tenues et ont tenu leurs promesses ».
« Nous avons expliqué les attentes du G5 Sahel dont nous assurons la présidence en exercice (…). Chacun sait le gap entre le besoin en financement et le montant du financement disponible », a poursuivi le président Keïta.
Concernant le Mali même, le président de la République indique avoir expliqué à ses interlocuteurs, les besoins des forces armées et de sécurité au moment où elles montent en puissance et où elles doivent apporter leur contribution dans le cadre de G5 Sahel.
Toujours à propos du terrorisme, le président Keïta a évoqué l’assassinat, il y a quelques jours de 8 de nos soldats dans la zone de Ménaka. « Un assassinat lâche qui a révulsé et indigné les Maliens. Voilà des actes qui ne resteront pas sans conséquence.
Des enquêtes seront diligentées et elles sont déjà lancées pour que nous sachions qui doit répondre de ces actes au moment venu », a annoncé le chef de l’Etat, soulignant qu’avec l’internationalisation de la justice, les auteurs de ces actes abominables ne pourront pas toujours courir.
Toujours sur ce sujet en lien avec sa visite à Abu Dhabi, il a indiqué que c’est au moment où il prenait son avion qu’il a appris la triste nouvelle. La visite ayant été reportée une première fois, il était difficile de la décaler une seconde fois.