La rencontre de haut niveau des parlementaires de la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest), de la Mauritanie et du Tchad pour le financement adéquat de la santé, le dividende démographique et les politiques de population et de déveloopement a pris fin le 22 juillet 2017 à Ouagadougou. Au terme de trois jours de travaux, elle a accouché d'une déclaration dans laquelle les présidents des parlements de 17 pays ont pris 14 engagements sur les différentes thématiques de la rencontre.
Sur la première thématique à savoir le financement adéquat de la santé, 6 engagements ont été pris. Le premier est les arbitrages conséquents des budgets des Etats par les parlements à travers l'exercice du droit d'amendement des lois dans l'optique d'obtenir des accroissements annuels successifs d'au moins 2% des budgets alloués au secteur de la santé. Et ce, dans la perspective d'atteindre l'objectif minimum de 15% de la Déclaration d'Abuja à l'horizon 2025. Le deuxième engagement est le contrôle rigoureux de la mise en oeuvre des politiques en matière de démographie et de santé pour s'assurer de la bonne utilisation des crédits alloués à la santé au profit des populations. Accorder une attention particulière aux problématiques liées au financement des systèmes de santé nationaux à travers la prise en compte et l'inscription effective de cette question au rang des priorités des Etats est le troisième engagement pris. Quant au quatrième, il est relatif au plaidoyer constant des parlements auprès des différents exécutifs en vue de parvenir à une augmentation croissante des budgets des Etats consacrés à la santé conformément à la Déclaration d'Abuja adoptée lors du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine d'avril 2001. En 5e lieu, les parlementaires se sont engagés à créer, dans chaque parlement, un comité de suivi présidé par la commission en charge de la santé qui sera chargé de la rédaction d'un plan d'actions élaboré conformément aix recommandations de la rencontre de Ouagadougou. Le 6e et dernier engagement, qui est lié au précédent, est le mandat donné au parlement du Burkina de suivre la mise en place effective des comités nationaux de suivi au plus tard le 31 décembre 2018.
Au chapitre du dividende démographique et des politiques de population et développement, ce sont 8 engagements qui ont été pris. Ils vont de l'attention bienveillante à accorder au sein des parlements à l'examen des questions relatives aux politiques nationales de population, de développement et de santé, à la mise en place d'un comité interparlementaire des parlements de la CEDEAO, de la Mauritanie et du Tchad sur le dividende démographique pour le suivi des engagements. En passant par le "soutien actif" des stratégies et interventions des gouvernements, la contribution à l'augmentation chaque année d'au moins 5% des budgets alloués à la mise en oeuvre des plans nationaux de repositionnement de la planification familiale. Ou encore l'invite faite aux pays ouest-africains d'oeuvrer à faire baisser leurs indices synthétiques de fécondité à trois enfants au plus par femme d'ici à 2030.
En dehors de la déclaration contenant les engagements, la cérémonie de clôture de la rencontre a été marquée par plusieurs discours. Tous avaient un dénominateur commun à savoir la nécessité de maîtriser la croissance démographique pour éviter un grand déséquilibre avec la croissance économiquie. A titre d'exemple, le directeur général de l'Organisation ouest-africaine de la santé (OOAS), institution spécilaisée de la CEDEAO et co-organisatrice de la rencontre avec l'Assemblée nationale du Burkina, Xavier Crespin,a relevé qu'en moyenne chaque femme de l'espace communautaire a 5,6 enfants. Ce qui constitue un taux de fécondité élevé dans une région qui comptera près d'un milliard d'habitants en 2050 contre 335 millions actuellement.
Dans son discours de clôture, le président de l'Assemblée nationale du Burkina, Salif Diallo, a évoqué la nécessité de "contenir la poussée démographique dans la région", de réduire le taux de fécondité en agissant sur la démographie. D'où son appel de mettre en oeuvre en urgence la Déclaration d'Abuja relative à l'engagement pris en 2001 par les Etats africains d'allouer 15% de leurs budgets au secteur de la santé. Un engagement qu'aucun pays n'a respecté jusque-là.