PARIS - Les familles des otages français enlevés au Mali seront reçues vendredi à l’Elysée par le président François Hollande, a indiqué mardi à l’AFP Pascal Lupart, le président de leur comité de soutien.
"Les familles seront reçues vendredi, mais je n’ai pas d’horaire", a-t-il ajouté, se disant "remonté" car "les familles ont souhaité ma présence, mais la réponse des services du président de la République a été non".
Selon M. Lupart, les familles de Serge Lazarevic et Gilberto Rodriguez Leal seront reçues d’abord, suivies ensuite par la famille de Philippe Verdon.
Gilberto Rodriguez Leal a été enlevé en novembre 2012 dans l’ouest du Mali où il circulait en camping-car. L’action avait été revendiquée par le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao).
Avant lui, dans la nuit du 24 novembre 2011, Philippe Verdon et Serge Lazarevic ont été kidnappés dans leur hôtel à Hombori (nord-est du Mali) le 24 novembre 2011, par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
François Hollande avait déclaré jeudi que "des éléments conduisent à penser" que Philippe Verdon "pourrait être mort". "Tout ce que nous avons eu comme interceptions, comme renseignements nous laissent plutôt penser qu’il aurait été tué", avait-il précisé.
Pascal Lupart a fait part mardi de son "amertume". Le père de Philippe Verdon, "Jean-Pierre Verdon a pris comme un pavé dans la figure l’intervention de Hollande à la télévision. (...) Il avait vu (le ministre des Affaires étrangères) Lauren Fabius quelques jours auparavant, qui lui avait dit +aujourd’hui je n’ai pas de preuves que votre fils est décédé, mais c’est
envisageable+", a-t-il expliqué.
"Soit Hollande a vraiment des réponses à des questions, soit il s’abstient" d’en parler à la télévision, car "Jean-Pierre Verdon n’a pas besoin de ça aujourd’hui!", s’est énervé M. Lupart, fustigeant "un président de la République pas à la hauteur de la situation".