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Au Mali, une importante tribu Touareg vole au secours du président IBK
Publié le lundi 24 juillet 2017  |  parismatch.com
Tombouctou:
© aBamako.com par mouhamar
Tombouctou: M.António Guterres a échangé avec des familles de rapatriés
Bamako, le 26 août 2014. M. António Guterres, Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés a échangé ce mardi, avec des familles de rapatriés, de la Société civile et la Communauté Humanitaire à Tombouctou.
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Le chef de l’influente tribu touareg des Kel Ansar a déclaré lors d’une conférence de presse dimanche 23 juillet à Bamako son soutien au projet de réforme constitutionnel proposé par le président Ibrahim Boubacar Keïta au Mali.

C’est par une déclaration lumineuse à l’hôtel Salam de Bamako ce dimanche 23 Juillet 2017 que le chef de la Tribu Kel Ansar Abdoul Majid Ag Mohamed Ahmed dit "Nasser" a affirmé un soutien indéfectible au projet de révision constitutionnelle.

La tribu touareg Kel Ansar est l’une des plus anciennes et historiques du Mali. Elle est installée depuis plusieurs siècles sur un vaste territoire couvrant les trois régions de Tombouctou, Taoudeni et Gao, et qui s’étend de la frontière mauritanienne à la frontière nigérienne. En s’exprimant publiquement, le chef de la tribu Kel Ansar est venu apporter son aide au président de la République du Mali Ibrahim Boubacar Keïta une semaine après la dernière tentative de l’opposition malienne de faire échouer le projet de révision constitutionnelle par la grande marche populaire à Bamako le 15 juillet.


Ce projet de révision adopté en conseil des ministres puis à l’assemblée le 3 juin 2017 a été massivement rejeté par l’ensemble des partis politiques de l’opposition et leur plateforme populaire "An tè abana" ("Touches pas à ma constitution"). Deux points sensibles concentrent la contestation: la modification de l’article 118 qui attribue au président le pouvoir de nommer le président de la Cour constitutionnelle, et la possibilité pour le même président de nommer un tiers des sénateurs. Cette dernière mesure était adoptée à l’issue d’un récent référendum présidentiel en Cote d’Ivoire. Pour les populations du Nord du Mali, le projet est très important car il permet d’asseoir les conditions de mise en place des accords de paix signés à Alger en avril 2015. Il prévoit ainsi la création des assemblées dans les cinq régions du nord dotées de larges compétences.

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Après les Kel Ansar, d’autres communautés devraient se prononcer en faveur du "oui"

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Le chef "Nasser" a déclaré que la tribu Kel-Ansar se montrait "solidaire des plus hautes autorités de la République dans le cadre du processus de révision constitutionnelle en cours". Il a promis une large mobilisation pour la victoire du Oui. Il a rappelé que sa communauté s’inscrivait dans la logique de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger et a salué "la représentation des légitimités traditionnelles au sein de la 2ème chambre prévue dans le texte". Selon nos sources, d’autres communautés tribales et ethniques devraient se prononcer en faveur du "oui" pour soutenir la tenue du référendum sur la révision constitutionnelle.

Pour le conférencier de la tribu Kel Ansar, Alakfach Ag Ahmedou expert en gouvernance, "toute personne qui s’oppose à ce lifting de la constitution malienne de 1992 se démarque purement et simplement de l’accord d’Alger". Alakfach demande aux Maliens de la diaspora vivant au Sénégal et au Burkina-Faso -qui ont manifesté leur opposition au texte- d’observer que les constitutions des pays où ils résident permettent aussi à leur président de nommer le président de la Cour constitutionnelle. "Ca leur réussit, pourquoi pas la même chose au Mali?" Il a également cité l’exemple des États Unis , l’Italie et la France, où les présidents des Cours constitutionnelles sont nommés par les présidents.

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Ramener la paix et permettre aux 50.000 réfugiés maliens vivant dans le camp de M’Bera de rentrer chez eux

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En avril 2016, lorsque des tensions ont émergé entre les forces françaises de Barkhane et la population de Kidal, dont l’aéroport était envahi de manifestants, "Nasser" avait participé à une réunion à l’ambassade de France aux côtés du leader de la tribu des Ifoghas, Mohamed Ag Intallah. La réunion avait permis de négocier les conditions de la libération de certains prisonniers touaregs et permis de désamorcer, en partie, la crise. Le 28 août dernier, alors que des affrontements avaient eu lieu entre le Gatia, une milice armée composée de touaregs Imghads ralliés au pouvoir de Bamako, et la CMA -composée des anciens groupes rebelles- autour de Kidal, "Nasser" a organisé une réunion entre représentants des deux parties devant les deux grands chefs religieux du pays Ousmane Haïdara et Mahmoud Dicko. Il expliquait alors vouloir mener "une démarche pacifique" commencée depuis son intronisation en mars 2015 "pour ramener la paix et permettre notamment aux quelques 50.000 réfugiés maliens vivant en Mauritanie dans le camps de M’Bera de rentrer chez eux". Il place aujourd’hui son initiative de soutien du projet de révision constitutionnelle dans la continuité de cet "effort de paix" pour le Mali.

Mardi 4 juillet, la Cour constitutionnelle du Mali a exigé "quelques corrections" afin que le projet de révision de la constitution puisse être à nouveau présenté et soumis au référendum.



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