Pour entrave à la bonne marche du processus de paix notamment le retour manqué de l’administration le 20 juillet en raison des affrontements entre la CMA et la Plateforme, le gouvernement attend des sanctions de la part du conseil de sécurité des Nations unies.
Le retour de l’administration dans la 8e région Kidal a été maintes fois exprimé et le gouvernement Abdoulaye Idrissa Maïga, installé le 11 avril 2017, en a fait une priorité inscrite dans sa Déclaration de politique générale (DPG).
Dans cette optique, les groupes armés signataires (CMA-Plateforme) ont, le 2 mai 2017, décidé de ne plus faire entrave à la mise en œuvre de l’accord pour la paix.
Par la suite, la proposition du gouvernement pour le retour de l’administration a été acceptée avec à la clé la proposition d’un chronogramme de mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale.
Selon le ministre de la Défense et des Anciens combattants, Tiéna Coulibaly, les autres aspects du chronogramme ont été répertoriés à savoir le développement socio-économique. “Vous savez que notre pays a bénéficié le 15 mai 2013 d’abord, puis le 22 octobre 2015 des réunions de la communauté internationale respectivement à Bruxelles et à Paris pour financer les actions du développement du Nord. Le gouvernement a pris lui-même plusieurs décisions sur la mise en œuvre des procédures spécifiques pour le développement du Nord. Beaucoup de ressources sont prévues par le gouvernement et les partenaires du Mali pour le développement du Nord. Tous ces aspects sont pris en compte dans le chronogramme”, explique-t-il.
Accès de Kidal à tous
Mais, souligne le ministre Coulibaly, “quand on parle de la mise en œuvre de l’accord, c’est le retour de l’administration à Kidal. Et le retour de l’administration à Kidal signifie que le gouverneur est dans son bureau et qu’il peut se mouvoir entre sa résidence et son bureau normalement. Que le président du comité intérimaire a pris fonction, a fait la passation de service avec le président du Conseil régional sortant, et que lui aussi peut se mouvoir à l’intérieur de la ville normalement. Que tous les citoyens peuvent entrer à Kidal et y sortir quelle que soit la direction”.
Pour franchir ces étapes, le ministre de la Défense et des Anciens combattants reconnait qu’il y a eu des préalables : “Nous sommes retrouvés entre parties maliennes juste après le CSA, pour discuter quelques jours dans le bureau du Haut représentant pour arrêter un chronogramme qui prévoit donc la mise en place du Moc à Kidal le 20 juin 2017. Le Moc est un groupe de 600 soldats dont 200 soldats de l’armée malienne et 200 soldats pour la CMA et 200 pour la Plateforme. Ensemble réunis à Kidal pour faire des patrouilles mixtes dans la ville et autour. Tout commence par le Moc, c’est lui qui assure la sécurité de l’arrivée du gouverneur, la passation de service entre le gouverneur et le président du Conseil régional sortant, qui assure la police dans la ville de Kidal et ses alentours et dans la région”.
Pour faciliter le retour de l’administration, le PM a donc nommé une commission de bons offices, présidée par l’imam Mahmoud Dicko. Et un nouvel objectif a été fixé pour le 20 juillet 2017.
“Tout le monde était d’accord sur le principe de s’engager à trouver une attente pour le 20 juillet. Nous sommes rencontrés plusieurs fois, les dates phares sont le mercredi 5 juillet où nous (représentant du gouvernement, quelques ministres, les dirigeants de la CMA, de la Plateforme, les dirigeants politiques et militaires) sommes entendus sur un nouveau chronogramme”, ajoute le ministre Tiéna Coulibaly.
Un cessez-le-feu préalable
Pendant que les derniers recalages sont en cours, le jeudi le 6 juillet à 5 h du matin, des affrontements entre la CMA et la Plateforme ont éclaté à Kidal et ils ont recommencé le 11 juillet. “Nous avons décidé de mettre de côté le projet de chronogramme qu’on voulait discuter avec eux (groupes armés), pour discuter d’un projet d’accord de cessez-le-feu. Nous sommes restés plusieurs jours sur les discussions. Nous étions d’accord sur un texte pour le cessez-le-feu. Nous considérons que ce sont les deux groupes armés qui sont en faute pour le flop de mercredi 19 juillet”.
Convaincu que très prochainement, une signature d’un cessez-le-feu sera obtenue des deux parties, en attendant, le gouvernement dit être disposé à mettre tous les moyens qui sont à sa disposition pour la paix. Le gouvernement s’est dit être disponible à discuter avec les groupes armés.
Cependant, il n’est pas exclu des sanctions à l’encontre de ceux qui entravent le processus de mise en œuvre de l’accord. A en croire le ministre Tiéna Coulibaly, seul le Conseil de sécurité des Nations unies est habilité à prendre une telle décision. Tout de même, il fera remarquer que la Minusma doit rendre compte au conseil de sécurité pour qu’il prenne des sanctions contre chaque partie qui constitue un obstacle à la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali.