Le Parti africain pour la solidarité et la justice (Adéma/PASJ) compte voler de ses propres ailes aux élections des conseillers de cercles, régionales et à la présidentielle de 2018. La décision a été prise à la faveur d’une réunion du comité exécutif le samedi 22 juillet, dans un hôtel de la place.
A quelque treize mois de la présidentielle de 2018, les choses se précisent du côté de l’Abeille à Bamako-Coura. A la demande des militants du Parti africain pour la solidarité et la justice, le comité exécutif du parti s’est réuni le week-end dernier. A l’ordre du jour : la présentation du rapport de la reconstitution de la grande famille Adéma/PASJ notamment la création d’un pôle de gauche et le positionnement du parti en vue des élections générales de 2018.
Sans détour, la sérénité et la franchise ont caractérisé les débats qui avaient été plutôt annoncés houleux au regard de la crise de confiance et de leadership que connait la ruche. Les participants ont brisé le mur de méfiance qui s’était installé entre eux et rassuré, du même coup, leurs structures de base.
“Les débats se sont déroulés dans une atmosphère dépassionnée empreinte de courtoisie. Les procès d’intention ont cédé la place à des échanges partisans, militants et responsables. Le contexte, les acteurs politiques et même les idées étant en perpétuel changement, la direction nationale du parti s’est résolue à ne pas enfermer le parti et ses militants dans une option rigide et immuable”, a commenté le secrétaire à la communication, Yaya Sangaré.
Coup de tonnerre à la CMP
La rencontre du comité exécutif du parti n’a pas pris fin sur une lueur d’espoir du côté de la Convention des partis politiques de la majorité présidentielle. Si cette coalition des partis politiques qui soutiennent le projet présidentiel s’était résolument engagée à trouver une candidature autour du président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, l’Adéma vient de prendre ses responsabilités.
La rencontre a été sanctionnée par une déclaration politique consensuelle dans laquelle les militants du parti se reconnaîtront et autour de laquelle tous se mobiliseront pour gagner les prochaines élections générales, notamment cercles, régionales, présidentielle et même législatives.
Depuis à la sortie de la 15e conférence nationale du 25 mars 2017, le CE Adéma a entamé des manœuvres pour bloquer le processus de choix du candidat de l’Adéma en 2018. Pendant plus d’un trimestre ils ne sont pas réunis. Constatant des irrégularités de fonctionnement du CE et des violations des articles 43 et 64 du règlement intérieur du parti, les militants de toutes les structures comme un sursaut se sont retrouvés pour mettre en place le collectif SOS Adéma en juin pour rappeler le CE à l’ordre.
L’article 43 dans son alinéa 2 stipule que : “Le CE met en œuvre et assure l’exécution et le suivi des orientations et des décisions du congrès et de la Conférence nationale”. Et le 64 dit : “Le candidat du parti à l’élection du président de la République doit être choisi au moins 12 mois avant la convocation du collège électoral”.
Pour mener à bien ce combat, le collectif a adressé 2 lettres dans lesquelles le SOS Adéma a fait part de ses inquiétudes quant au non-respect des textes du parti. Et comme s’ils sont des oiseaux de mauvais augure, le président du parti, l’actuel ministre des Mines, Tiémoko Sangaré, et le secrétaire général ont voulu suspendre les initiateurs du SOS. Mais l’opposition des membres du CE favorables aux décisions de la conférence nationale a fait reculer Tiémoko et Assarid.
Ensuite, le feuilleton de Adama T. Diarra qui a, dans une lettre, fustigé Adame Bah Konaré. La réponse des militants de la ruche a été fulgurante. A travers une réunion restreinte, ils ont exigé au militant Adama T. Diarra de présenter ses excuses à l’ex-première Dame.
Comme pour retourner aux fondamentaux du parti, le SOS a lancé un manifeste afin de recueillir les signatures des militants pour réitérer leur attachement à la candidature à l’interne. Une première vague de 344 signatures dont celle de certains membres du CE et de certains hauts cadres du parti dont Kalfa Sanogo, le maire de Sikasso, a été déposée sur la table du président Tiémoko Sangaré. La deuxième suivra sous peu. Aujourd’hui, les militants signent partout au Mali de Kayes à Kidal et surtout en France. D’ailleurs, il a été désormais convenu, de mettre en place le bureau SOS le 6 août prochain.
Pour relever le défi, les responsables du collectif vont poursuivre leurs missions et travaillent à l’élaboration d’un plan pour les semaines à venir. Ils promettent de battre campagne auprès de l’ensemble des structures locales qui interviendront dans la désignation du candidat du parti de la ruche pour la bataille présidentielle d’avril 2018. “Au regard des décisions de la retraite qui n’est pas statutaire, SOS poursuit ses actions et œuvrera pour la libération du parti”, indique un responsable.
Selon certains responsables du CE, la désignation du candidat qui a été toujours une équation difficile pour le parti, les militants de base misent sur un congrès extraordinaire dans les mois à venir. Le congrès étant l’instance souveraine du parti tranchera définitivement la question.
Si les responsables du parti au pouvoir, le Rassemblement pour la Mali, notamment le secrétaire à la mobilisation, l’honorable Mamadou Diarrassouba, et le secrétaire général, Me Baber Gano, ont confirmé déjà la candidature d’IBK en 2018, ils devront mener désormais campagne contre l’un de leurs alliés de taille.