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Billet : Non à l’excision !
Publié le lundi 24 juillet 2017  |  L’aube
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A la fameuse rencontre des religieux à la Grande mosquée de Bamako, un des leaders a tiré argument du fait que le Mali reste le seul pays musulman au monde à pratiquer l’excision, pour décerner un satisfecit implicite au régime.
De peu, il poussait le grand écart jusqu’à demander un soutien au référendum pour cette singularité malienne. Depuis quatre ans, nous détenons le « Prix Marco Polo du président le plus grand voyageur au monde ».
Un second Trophée, celui du dernier Etat musulman au monde à pratiquer la plus ancienne barbarie contre les filles/femmes n’aurait pas déparé cette triste galerie !
Nous aurions pu tirer gloire de ce titre si le Mali (depuis ses origines) avait inventé l’excision. Ce rite remonte plutôt à l’Egypte pharaonique. C’est donc une pratique antie-islamique, et cela est connu de tous les érudits musulmans qui n’ont pas appris le Coran dans les vestibules. Et à tout prendre, la perpétuation de l’excision et son apologie par des chefs religieux musulmans resteront la plus grande victoire de « Fourahouna », figure reprouvée par l’islam pour son impiété.
Ce prosélytisme pro-excision me hérisse le poil mais il laisse apparemment les femmes maliennes de marbre. Pas un bruit, même pas un murmure en échos à ce honteux palmarès !
Si nos chefs religieux sont avides de reconnaissance dans une noble matière, je leur conseille de se mobiliser, l’Etat à leurs côtés, pour qu’il n’y ait plus un enfant mendiant dans les rues de Bamako. N’est-ce pas plus beau d’être le premier pays musulman au monde à vaincre la mendicité des enfants en les scolarisant ?
Le corps de nos filles n’est pas du bois dont on sculpte les médailles pour la gloriole. Cela me rappelle un peu notre silence collectif qui a permis aux islamistes de réussir leur fatwa contre le nouveau Code de la personne et du mariage, texte imparfait sans doute mais qui comportait de nombreuses avancées sur les droits de la femme. Si nous continuons à nous taire par lâcheté ou par indifférence, sachons que les religieux peuvent tout obtenir d’un pouvoir à la peine et qui voit en eux une bouée de sauvetage. En ce moment, ne soyez pas surpris qu’ils ajoutent une ligne de code du mariage exigeant un « certificat d’excision » aux filles.
Nous avons hâte de connaitre la position du gouvernement à propos de cette célébration pour le moins dérangeante des mutilations génitales féminines. Le silence ne saurait tenir lieu de refuge. Je veux qu’en chœur, même les partisans raisonnables du oui au référendum se joindront à nous pour dire : « Excision : antè abana ! Touche pas à ma fille » !
Tiéfing alias Moussofing
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