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Les coups de la vie : «J’ai eu tellement recours aux fétiches que finalement je ne sais plus qui je suis. »
Publié le mardi 25 juillet 2017  |  confident
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Je suis chrétienne évangélique. Je fais l’œuvre de Dieu depuis de nombreuses années. J’ai toujours cru en Lui et en Son pouvoir. Je sais faire la différence entre le bien et le mal. Et je sais par expérience que lorsqu’on fait du mal, on le paie. Et lorsqu’on suit le diable, on meurt dévoilé, humilié et malheureux. Sans être prophétesse, j’organise souvent des séances de prière avec ma famille et quelques amies pour confier nos vies à Dieu. Et c’est au cours d’une de ces séances que j’ai fait la connaissance d’Ida.
Une jeune femme béninoise vivant en Côte d’Ivoire avec son mari et ses deux enfants. Ma cellule de prière est composée de six personnes. Souvent, nous recevons d’autres frères et sœurs pour des prières. Lorsqu’on reçoit des cas désespérés, je recommande ces personnes à des pasteurs parce qu’ils sont mieux aguerris. Ida nous a été recommandée par une de nos sœurs en Christ. La première fois que j’ai vu cette femme, j’ai eu la chair de poule. Je n’ai pas compris pourquoi j’avais cette sensation de chaud et de froid en même temps.
Ida était très belle. Une de ces beautés rares qui ne passent pas inaperçues. Elle avait une silhouette magnifique, un corps de déesse, une peau de velours et un visage d’ange. Tout en cette femme était beauté. Pourtant, rien qu’en la regardant, je ressentais un sentiment d’insécurité. Je lui ai donc demandé : «Qui es-tu pour créer en moi une telle sensation ?». Elle a répondu : «Je ne sais plus moi-même ! Je suis venue à vous pour comprendre. Plus rien ne va dans ma vie. Mon mari est sur le point d’aller en prison, ma vie est un enfer. Aidez-moi».
Je l’ai rassurée en lui disant que rien n’était impossible à Dieu. Que si elle croyait en Lui très fortement, les choses iraient mieux pour elle.
Nous avons donc entamé la séance de prière par la louange. Dès que nous avons commencé à chanter, Ida s’est mise à danser. Elle tournait sur elle-même comme si elle exécutait la danse d’un serpent au son de la flûte. Elle n’arrêtait pas de danser. Au fur et à mesure, le fond de ses yeux blanchissait. Lorsque nous avons commencé les prières, la jeune dame est tombée par terre. Elle rampait comme un serpent. Sa voix est devenue plus grave comme celle d’un homme.
Prise de peur, j’ai demandé à Ida : «Qui es-tu ? Cette voix n’est pas celle que j’ai entendue tout à l’heure ?». Elle m’a répondu avec la même voix d’homme : «Je suis son mari et je ne veux pas qu’on nous dérange. J’aime Ida et jamais je ne la laisserai. Laissez-nous en paix !», coupa-t-elle. J’ai alors répondu : «Tu ne vois pas qu’elle est désespérée ? Elle est mariée. D’ou sors-tu ?».La voix a répondu : «Je l’ai rencontrée à un carrefour et depuis, elle m’appartient. Je veux qu’on nous laisse en paix !», coupa-t-elle encore.
Nous avons donc accéléré la prière de sorte à nous protéger de ce démon, mais j’avoue que nous avions eu peur qu’il ne s’empare du corps de l’une d’entre nous. J’ai demandé à Ida de partir et de revenir une autre fois, le temps de contacter un pasteur pour se joindre à nous. Son cas était grave et au-dessus de nos compétences. Ida n’arrivait pas à reprendre ses esprits. Elle voulait qu’on lui donne de l’eau. Dès qu’on lui a remis le verre d’eau, elle l’a versé et s’est mise à ramper. J’ai tout de suite compris qu’elle était possédée par l’esprit de la sirène des eaux, comme on le dit couramment, l’esprit de «Mami Watta», en plus de l’esprit de python qui était en elle. Après avoir rampé, elle s’est endormie.
À son réveil, je lui ai demandé de m’expliquer qui elle avait croisé. C’est ainsi qu’elle m’a raconté son histoire : «Je suis mariée à Albert depuis 8 ans et je suis mère de deux enfants. Avant mon mariage, mes beaux-parents ne voulaient pas de moi comme belle-fille. Je suis passée par tous les moyens pour que ce mariage ait lieu. Après cinq années de mariage, je n’arrivais toujours pas à avoir d’enfants. Toute ma famille pratique le fétichisme. C’est un fétiche protecteur pour nous.
En plus du fétichisme, je suis allée au bord de l’eau au fleuve Niger tard dans la nuit pour des incantations et des sacrifices en vue d’acquérir la beauté séductrice et le pouvoir de la sirène des eaux. J’ai signé certains pactes pour avoir des enfants afin de défier mes beaux-parents. Je suis arrivée à mes fins. Trois mois après, j’étais enceinte. Quand j’ai accouché, mon enfant était mongolien. J’ai continué à adorer mon fétiche. J’ai contracté une autre grossesse. Cette fois, j’espérais ardemment que mon fils soit normal. Mais curieusement, lui aussi était mongolien. Mon mari est riche et je n’ai rien à n’envier de personne.
Mais, nous souffrions du fait que nos deux enfants soient ainsi. Mon époux n’a jamais su pour mes pratiques. Il a eu son argent à force de travail. Il m’aime de tout son cœur. Un jour, ayant eu un projet en Côte d’Ivoire, mon mari a décidé que nous nous installions ici. Tout allait bien, sauf que Albert était constamment absent. Ma seule distraction était de faire du shopping pour passer le temps. Un soir, après avoir fait des courses du côté de Zone 4, je repartais chez moi lorsqu’au carrefour de Cap Sud, j’ai été hélée par un monsieur. Il insistait tellement que je me suis arrêtée au niveau du magasin Orca Déco.
L’homme était dans une très belle voiture. Il est descendu de son véhicule et est venu vers moi. Son accoutrement laisse à désirer. Il avait des yeux profonds et très rouges. Il n’était pas du tout propre. Je ne l’accepterais même pas comme domestique. Avec beaucoup d’audace, il m’a dit : ‘’C’est pour votre beauté que je vous ai arrêtée’’. J’étais très énervée. Je pensais qu’un homme riche l’avait envoyé vers moi. Comment un de son espèce avait-il osé m’aborder ? L’homme a sorti de sa poche plusieurs liasses de billets de banque et il ma dit : ‘’C’est pour votre beauté que je vous donne ça. Je veux juste votre numéro’’. Je n’ai pas pu m’empêcher de prendre cet argent et de lui remettre mon numéro. Depuis ce jour, il m’appelait régulièrement. Il m’invitant à manger.
Et chaque fois, j’avais droit à une enveloppe. La première fois, c’était 500 000 Fcfa. Quelque fois, c’était 1 000 000 de Fcfa ou plus. Ça devenait un véritable plaisir pour moi de le rencontrer. Chose curieuse, chaque fois qu’il m’invitait à manger, il ne mangeait jamais. Il préférait m’admirer au lieu de manger. Il m’a même donné 10 000 000 de Fcfa lorsque j’ai émis le vœu d’aller à Dubaï. Pendant tout ce temps, il ne demandait pas à coucher avec moi. Or, ça faisait pratiquement huit mois qu’on se fréquentait. Puis un jour, il m’a proposé de faire l’amour avec lui. J’ai accepté, puisque je lui étais redevable. Il m’a conduite dans un hôtel très huppé.
Quand nous nous sommes retrouvés dans la chambre et qu’il s’est déshabillé, j’ai remarqué que son corps était plein de poils. Il ressemblait à un singe. Ses yeux qui étaient toujours rouges, n’arrangeaient pas l’affaire. Mais au stade où j’étais, c’était difficile pour moi de me dérober. J’ai donc accepté qu’il me fasse l’amour. Je vous assure que jamais, je n’ai ressenti autant de plaisir en faisant l’amour. Il m’a comblée. J’étais comme possédée. J’en redemandais encore et encore. Depuis ce jour, je ne jure que par lui. Par contre, la situation à la maison s’est dégradée. Plus rien ne va pour mon époux. Son projet connaît d’énormes difficultés.
Aujourd’hui, c’est le chaos total, au point qu’il risque la prison. Je me dis que c’est moi le problème. J’apporte des ondes négatives à la maison avec cette relation dont je n’arrive pas à me défaire. Mon amant, je ne sais pas qui il est, d’où il vient, mais il est devenu comme mon souffle de vie. Je ne sais pas ce qui m’a poussée dans ses bras. Ce n’est vraiment pas mon genre d’homme et en plus, il est sale. Mon mari est beau, riche et très gentil avec moi. J’ai peur ! C’est pour tout cela que je cherche Dieu. J’ai eu tellement recours aux fétiches que finalement je ne sais plus qui je suis. Voilà toute mon histoire. Aidez-moi».
Après son long témoignage, je l’ai invitée à une séance de prière dans mon église avec mes pasteurs. Eux, ont plus d’expérience. Nous avons pris rendez-vous. Malheureusement, elle n’est jamais venue et Dieu seul sait ce qu’elle est devenue…
LA REDACTION
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