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Tombouctou : Libérée, et après ?
Publié le mercredi 3 avril 2013  |  Le 26 Mars


© aBamako.com par A S
Visite du président François Hollande à Tombouctou.
Tombouctou, le 02 février 2013, le président français s`est rendu à Tombouctou à la rencontre des troupes françaises en position dans la région.


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Pendant dix longs mois, à l’instar des régions de Gao et de Kidal, la 6è région aura vécu un véritable enfer à elle imposé par des hommes qui, au nom de l’islam et surtout d’autres intérêts inavoués ont fait subir à ses populations des atrocités des plus inimaginables.
Mais, depuis ce lundi 27 janvier 2013, les terroristes ont dû abandonner les lieux face à la détermination de l’armée malienne et des forces de l’Opération Serval.
La ville des 333 Saints venait d’être libérée.
Mais, que vaut-elle cette, libération aujourd’hui ?
L’armée malienne a fait son entrée à Tombouctou, le lundi 27 janvier, à 14 h 30mn « Vive la France », « Vive Papa Hollande », « Vive le Mali », « Merci, la France »… les cris de joie de la foule libérée officiellement emplissaient les rues de la ville mythique de Tombouctou. Drapeaux maliens et tricolores étaient brandis avec le même enthousiasme et la même vigueur. La ville des 333 Saints respirait à nouveau, emportée par l’arrivée triomphante de l’armée malienne.
La prise de la ville après une percée dans le désert de près de 600 km, a été conduite d’une main de maître. « Nous avons pris et sécurisé la plate-forme aérienne dans la nuit de dimanche à lundi et simultanément, le 2ème REP a été parachuté au nord de Tombouctou. Ainsi, nous avons pu sécuriser l’ensemble des abords de Tombouctou. Et à 14 h 30 nous sommes entrés avec l’armée malienne », expliquait le colonel Paul Geze le commandant du groupement pacifique interarmes n°1 de la force Serval, deux heures après cette entrée triomphante.
Cependant, depuis ce jour les habitants de la ville de Tombouctou vivent dans une précarité absolue.
En effet, la région de Tombouctou, même en temps de paix vit principalement des produits de premières nécessités en provenance de l’Algérie et de la Mauritanie.
Hélas, coupés désormais de ces pays voisins ainsi que du reste du Mali, les habitants de Tombouctou consomment chaque jour qui passe, les maigres produits qui leur restent sur les marchés.
D’ailleurs, depuis quelques semaines, sur les marchés, il n’y a plus que de la pomme de terre et du poisson à la portée des maigres bourses des habitants de la ville des 333 Saints.
En plus, le litre d’essence y est cédé à 1000FCFA. Un coût trop élevé pour les transporteurs qui sont devenus du coup, très rares à assurer la liaison entre Tombouctou et le reste du pays.
Quant à l’Administration, elle n’est toujours pas installée dans la région. Il n’y a aucune banque en activité. Or, avec les difficultés actuelles de transports liées à l’insécurité, il n’y a presque aucune possibilité de faire parvenir de l’argent aux populations qui sont confrontées (dans leur grande majorité) à une pénurie monétaire.
Par ailleurs, malgré la situation d’insécurité, les habitants de Tombouctou ne bénéficient de l’électricité que pendant deux heures et cela, seulement tous les cinq jours.
Selon des témoins sur place, l’hôpital régional est ainsi quotidiennement envahis par des centaines de personnes, non pas pour se soigner, mais tout simplement pour charger leurs téléphones portables.
Ce qui fait dire à cet habitant de la ville : « que vaut cette libération dont nous jouissons, alors que nous marquons de tout. Même de la lumière ».
La situation à Tombouctou frôle la catastrophe.
Nos hautes autorités ont le devoir d’agir vite, très vite, pour atténuer les souffrances de ces populations d’une ville jadis paisible et où il faisait bon vivre mais qui, depuis maintenant un an est devenue un véritable enfer pour ses habitants.

Boubacar Sankaré

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