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DECLARATION DU RESEAU MEDIA ET DROITS DE L’HOMME (RMDH), SUITE A LA TENTATIVE D’ASSASSINAT DU CHRONIQUEUR MADOU KANTE
Publié le mercredi 26 juillet 2017  |  Le Républicain
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Le Réseau Media et Droits de l’Homme (RMDH) constate une dangereuse progression de l’insécurité et la montée du crime par l’usage illégale des armes à feu, conséquence d’une crise sécuritaire mal contenue depuis de longues années. Le dernier acte de cette escalade de la violence est l’agression dans la nuit du lundi 24 au mardi 25 juillet 2017, du chroniqueur Madou Kanté, initiateur de « Madou ka journal » (publié sur facebook), qui a reçu à la poitrine, des balles tirées d’une arme à feu. Le ou les auteurs de cette tentative d’assassinat n’ont pas été appréhendés. Selon nos informations, la vie du chroniqueur n’est plus en danger, grâce à une intervention rapide des services d’urgence de « l’hôpital du Mali ».
La même nuit, Salif Diarrah, journaliste du site Maliactu.net a reçu un appel anonyme et des menaces lui disant que ce qui est arrivé à Madou ka journal, l’attendait lui aussi.
Cette situation que vivent les populations maliennes de façon générale, est particulièrement éprouvante pour les leaders d’opinion de la société civile, les leaders de partis d’opposition, les journalistes, les chroniqueurs et les bloggeurs, qui critiquent la situation de dégénérescence et le chaos qui guettent le Mali, et qui plus est la conséquence d’une mal gouvernance chronique de notre cher pays.
Les menaces de mort contre les journalistes, la disparition forcée du journaliste Birama Touré en janvier 2016, non encore élucidée, les procès intimidants et la tentative d’assassinat du chroniqueur Madou Kanté, initiateur de « Madou ka journal » (publié sur facebook) dans la nuit du lundi 24 au mardi 25 juillet 2017, procèdent d’une tentative de bâillonnement du peuple par une remise en cause de la liberté d’expression, sans laquelle, il n’y a pas de liberté d’opinion, ni de multipartisme. Le dessein des auteurs de tels crimes serait donc de porter atteinte à la démocratie et à l’état de droit au Mali.
Se faisant l’écho de la déclaration universelle des Droits de l’homme du 10 décembre 1948 et de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples du 27 juin 1981, la constitution du Mali, du 25 février 1992 reconnait dans son titre I, article 1er : « La personne humaine est sacrée et inviolable. Tout individu a droit à la vie, à la liberté, à la sécurité et à l’intégrité de sa personne. » Et l’article 4 accorde le droit à toute personne, à la liberté d’opinion, d’expression … dans le respect de la loi.
Et, selon l’article 7 de la Constitution, « La liberté de presse est reconnue et garantie ».
Fidèle à son objectif, de « promouvoir les Droits de l’Homme, les valeurs d’éthique, de justice, de liberté, de démocratie et défendre la Liberté d’expressions et de la Presse », le Réseau Media et Droits de l’Homme (RMDH) ;
- Dénonce les atteintes graves des droits de l’homme et des libertés fondamentales, universellement reconnus, et garantis par la constitution du Mali du 25 février 1992 ;

- S’élève contre les tentatives de remise en cause des libertés démocratiques acquis de longues luttes et au prix du sang, par le peuple malien ;
- Salue l’engagement et la lutte de tous les jours, des défenseurs des libertés fondamentales ;
- Appelle les pouvoirs publics à plus de vigilance et les invite à remplir leur devoir de protection de toutes les populations, notamment des leaders d’opinion et particulièrement des journalistes, ainsi que des défenseurs des droits de l’homme ;
- Exige que les auteurs de tels actes soient identifiés et arrêtés pour qu’ils répondent de leurs crimes ;
- Souhaite prompt rétablissement à Monsieur Madou Kanté.
Fait à Bamako, le 25 juillet 2017
Pour le RMDH/ Le Président
Boukary Daou
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