Au moment où le pays dogon cherche ses Dieux pour avoir de la pluie, en vue de réussir la campagne agricole après la mort du tourisme dans la zone, plusieurs ministres se retrouvent dans le village emblématique de Sangha pour parler d’un tourisme durable sans touriste. C’est au moment où les conflits d’accès et d’exploitation aux ressources naturelles avec des cortèges de morts s’exacerbent que le gouvernement veut lancer un tourisme durable qui est axé sur l’écologie sans faire un véritable diagnostic de la problématique du tourisme. Le tourisme durable étant basé sur l’établissement des catalogues dynamiques sur l’ensemble de la culture d’un milieu, se promener pour parler de ce tourisme sans document de base constitue un véritable gaspillage des ressources de l’Etat et même des collectivités locales. Des maires et des agents des services techniques n’ont pas eu le choix d’utiliser leurs petites ressources financières pour rallier Sangha sur une piste mal entretenue. Au Mali, tous les jours, le peuple se meurt pour des actes non analysés, non prioritaires et inopportunes. Ce sont des actes de ce genre qui exacerbent le manque de confiance envers les gouvernants rendant les populations sourdes aux bons changements proposés par le gouvernement.
Le premier ministre est où pour coordonner l’action gouvernementale ? Nous avons entendu sur les antennes que le gouvernement a adopté la GAR (Gestion axée sur les résultats). Ici, où sont les résultats même ceux visés ? Oui à la communication gouvernementale, mais ce qui vient de se passer à Sangha c’est haranguer le peuple brave qu’on instrumentalise sans pitié. Pitié pour mon peuple qui se meurt sous le choc d’une gouvernance hasardeuse qui ne sert même pas le Président de la république.
Pour relancer le tourisme au Mali, il faut simplement : réfléchir avec les acteurs du tourisme dans une approche systémique préconisée d’ailleurs par le Président de la république dans un de ces discours ; travailler sur le niveau de reconversion de certains acteurs comme les guides touristiques qui errent dans la nature, donc, proie des « djihadistes » ; développer les autres produits touristiques ; faciliter l’accès aux crédits et une faveur fiscale aux acteurs tels que les hôteliers ; considérer la recherche de la paix comme facteur déterminant et transversal…
Ils vont me dire que c’est pour tout ça qu’ils sont partis en bataillon ministériel, mais les populations disent le contraire. Pitié ! « Allah kama » Ne répétez pas ça pour Tombouctou, les saints vont se profanés.
Merci Mesdames et Messieurs les Ministres, le peuple ne dort jamais !
SDF